Fondation 30 Millions d'Amis

Fondation 30 Millions d'Amis
Faites un donFaire un don

La Ferme des Aubris

La Ferme des Aubris, un havre de paix pour les équidés maltraités ou abandonnés

Le refuge de la Tuilerie

Refuge "la Tuilerie" un havre de paix pour les animaux sortis de l'enfer

 €

Votre don ne vous coûte que
XXX après réduction fiscale

Faune

5 idées reçues sur nos rapports avec la faune sauvage

Les randonneurs doivent adopter les bons gestes pour préserver la tranquillité de la faune sauvage. ©AdobeStock

Adopter les bons gestes avec les animaux sauvages n’est pas toujours évident. Certaines idées reçues peuvent même induire en erreur. 30millionsdamis.fr rétablit les vérités et explique comment devenir un allié de la faune sauvage !

Dénichages passifs, imprégnation, jardinage… Même à petite échelle, de mauvais réflexes peuvent nuire à la faune sauvage. Heureusement, il est facile de les éviter. Voici un tour d’horizon des bonnes pratiques à adopter pour préserver la biodiversité.

1. Un juvénile trouvé au sol n'est pas forcément en détresse 

Lorsqu’un juvénile se retrouve au sol, il est indispensable de surveiller les alentours… Car la plupart du temps, le petit n’est pas en détresse. Malheureusement, de trop nombreux “découvreurs” non avertis recueillent – à tort – ces animaux, contribuant à l’engorgement des centres de soins déjà saturés. « En ramassant un jeune animal, vous avez plus de chances de faire mal que bien, explique Jean-François Courreau, Président de Faune Alfort, partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis. Alors, pour ne pas soustraire un animal à ses parents, toujours observer avant d’agir. » 

En somme, ce n’est qu’en cas de blessure apparente (saignement, aile pendante..) ou en présence de plusieurs bébés au sol qu’il faudra alerter le centre de soins le plus proche. A défaut, mieux vaut s’abstenir d’agir : les parents sont probablement partis en quête de nourriture et reviendront vite pour alimenter leur petit. Et si vous vous trouvez face à un oisillon tombé du nid, contentez-vous simplement de le placer au même endroit, en hauteur, à l’abri des prédateurs. 

2. Une odeur humaine sur un petit n'empêchera pas sa mère de le retrouver 

Contrairement aux idées reçues, il est possible de toucher brièvement un animal sauvage en détresse – y compris un petit – le temps de le revigorer avant qu’il rejoigne son milieu naturel, ou afin de le mettre en sécurité pour le transférer en centre de soins. En effet, en cas de contact avec l'humain d'une courte durée, les petits ne sont pas rejetés par leur mère : « Au pire, la mère avancera avec prudence jusqu'à son petit, rassure Pierrick, soigneur au centre de soins Faune Alfort. Mais elle ne va pas l'abandonner juste pour une odeur, surtout après plusieurs mois de gestation ! »

En revanche, l’imprégnation sur la durée, quant à elle, est à fuir ! Malheureusement, un jeune animal peut rapidement s’imprégner à l’humain qui le recueille… au risque de ne plus pouvoir survivre dans la nature, une fois relâché. En 2019, un jeune faon victime du syndrome de Bambi avait été récupéré par une famille au bord de la route (alors que sa mère était probablement aux alentours). Heureusement, la Fondation 30 Millions d’Amis avait rapidement pu intervenir pour prendre en charge l’animal avant de l’acheminer vers le centre de soins de la Dame Blanche (14) qui avait pu procéder à son relâcher. Une chance que les chevreuils reprennent très vite leur état sauvage, comme l’avait rappelé le directeur du centre. 

3. Mieux vaut ne pas nourrir ou abreuver un animal sauvage en détresse

Avant de conduire un animal en détresse vers un centre de soins, limitez son stress en le maintenant au calme, dans un petit carton tempéré et percé de trous. S’il est “simplement” déshydraté, laissez à sa disposition un petit récipient d’eau. Il pourra peut-être repartir de lui-même, une fois revigoré. Mais s’il paraît affaibli et blessé, ne lui donnez pas d’eau ni de nourriture, « vous lui feriez plus de mal que de bien », rappelle le centre de soins de la faune sauvage des Alpes-Maritimes. « Le corps devra fournir plus d’efforts et n’en aura sûrement pas la force… »

De la même manière, « on ne fait pas boire un oiseau blessé », ajoute le centre de soins. « L’eau versée dans son bec tombe directement dans les poumons, le vouant à la noyade. » S’il va mieux et cherche à partir, relâchez l’oiseau en fin de journée. En cas de doute, ou s’il ne s’envole pas, contactez immédiatement le centre de soins pour faune sauvage le plus proche.

4. Des activités humaines en apparence inoffensives peuvent nuire à la faune sauvage

Si elle semble de prime abord liée au respect de la nature, la randonnée peut s’avérer, en pratique, préjudiciable au bien-être de la faune sauvage si elle n’obéit pas à certaines règles. En témoignent les incivilités de certains ‘’randonneurs’’. Pour préserver les animaux, il importe notamment de rester sur les itinéraires balisés et de faire le moins de bruit possible. Il est également essentiel d’observer les animaux de loin, de s’abstenir de les nourrir ou de les toucher, et de tenir son chien en laisse pour éviter toute prédation. Des parcs naturels régionaux ou nationaux, ont à cet égard mis à la disposition de tous des repères sur place (via des fanions et banderoles) et des guides digitaux de bonnes pratiques pour inciter à respecter la tranquillité de la vie sauvage.

De même, la photographie animalière, réputée pour sensibiliser à la protection des animaux sauvages, peut leur nuire lorsqu’elle n’est pas correctement exercée. Des personnes peu scrupuleuses n’hésitent pas à déranger la faune sauvage pour obtenir le cliché parfait. « Beaucoup de photographes débutants mais aussi confirmés sont tellement dans l'urgence que la rencontre avec un animal et le respect de celui-ci n'est plus leur priorité », confirme à 30millionsdamis.frDavid Wolberg, photographe animalier depuis 2005. Un constat qui avait engendré un coup de gueule contre le manque d'éthique dans la profession. « Des photographes s'approchent trop près d'un nid d'oisillons, ces derniers finissant par être abandonnés par les parents. D'autres imitent le chant des oiseaux via des applications sur smartphone, ce qui peut bouleverser la biodiversité. » Sans oublier ceux qui appâtent les animaux à l’aide de nourriture, créant une dépendance vis-à-vis de l'humain… 

5. Votre propre jardin peut être un Éden... ou en enfer pour la faune sauvage ! 

Votre jardin est peut-être déjà un fabuleux terrain de jeu pour vos animaux de compagnie. Mais saviez-vous qu’il pouvait également servir de lieu d’abri, de reproduction, de nidification et de nourriture pour la faune sauvage ? Les sites naturels étant très prisés et peu nombreux, chacun peut, à l’image du colibri, apporter sa pierre à l’édifice en installant dans son jardin, sur son balcon ou sa terrasse, des nichoirs et mangeoires, et ce, dès l’automne ! Il est alors essentiel de préserver la tranquillité de vos nouveaux occupants, à plumes ou à poils, en se contentant de les observer de loin à l’aide de jumelles, notamment au printemps lorsqu’ils sont plus sensibles au dérangement. 

C’est aussi à cette période que les animaux ont l’habitude de trouver refuge dans la végétation. « Il faut que les gens prennent conscience de la fragilité de la petite faune sauvage, rappelle la responsable du centre de soins Atoupic (18), partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis. Vous n'êtes pas tout seul dans votre jardin ! » Les buissons touffus leur servent d’abri contre les prédateurs, de lieu de nidification et de source de nourriture, tandis que les débroussailleuses et robots-tondeuses font de nombreuses victimes animales chaque année. « Il est donc fortement déconseillé de tailler les arbres et les haies, recommande la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Laissez-les autant que possible se développer naturellement, sans taille, ni élagage. » Tondre la pelouse revêt autant de risques pour la petite faune : « Pensez à épargner quelques zones afin de laisser aux amphibiens, insectes ou encore petits mammifères, un espace de tranquillité et de refuge, ajoute la LPO. Commencez par tondre au milieu du jardin afin que la petite faune ait le temps de se déplacer. Pensez à laisser notamment des bandes enherbées [des bandes végétalisées, NDLR] le long des haies pour ne pas blesser la faune qui s’y réfugie. »

Sans oublier les détails a priori insignifiants qui peuvent s’avérer constituer de véritables pièges mortels pour la petite faune. Ainsi, un regard [trou de canalisation] sans grille cause un risque de chute fatale ; une piscine dépourvue d'abri est propice à la noyade ; une clôture électrique posée trop près du sol accroît le risque d'électrocution ; les filets de protection pour les potagers peuvent blesser les petits mammifères...

En somme, la protection des animaux sauvages passe donc par des gestes simples. Encore faut-il les connaître… et ensuite les appliquer !