L’hiver, il arrive également que des animaux d’élevage égarés se retrouvent piégés par la neige, dans l’incapacité de se déplacer et de se nourrir. Plus rarement heureusement, les secouristes peuvent aussi être appelés pour aider des randonneurs dont le chien s’est blessé, soit parce que le chien est trop lourd pour être transporté jusqu’à la voiture, soit parce que la gravité de la blessure nécessite une prise en charge médicale d’urgence. Enfin, « il arrive qu’un chien ou un troupeau se perde en montagne et n’arrive pas à retrouver son chemin, complète l’ESAM. Nous pouvons alors faire appel à un drone équipé d’une caméra thermique pour mener à bien nos recherches ».

Des moyens d’actions insolites

Au drone, s’ajoutent d’autres moyens d’actions parfois insolites. Sans surprise, les secouristes n’hésitent pas à manœuvrer la corde (rappel, remontée, tyrolienne…) pour extirper un animal d’une situation périlleuse. « Lorsque cela est possible, nous préférons utiliser des points d’accroche naturels (arbres, becquets), précise l’ESAM. Mais nous sommes également en mesure d’installer des points d’ancrage artificiels (spits ou pitons) ». En cas de stricte nécessité, les équipes peuvent également faire appel à un hélicoptère privé, que ce soit pour évacuer les animaux par héliportage à l’aide d’harnais dédiés, ou pour déposer et récupérer des secouristes par hélitreuillage. Les frais occasionnés sont alors à la charge du propriétaire.  

En 2022, c’est un lama qui a fait son premier « baptême de l’air » ! Echappé de son enclos, il s’est retrouvé au contrebas d’une falaise. Alertés par un parapentiste, les secouristes se sont organisés pour retrouver l’animal. Une fois endormi, « Dalaï » le lama a pu être couché dans un filet et ramené chez lui… en hélicoptère ! Un an plus tard, l’équipe est même retournée le voir pour s’assurer de sa bonne santé. « Aujourd’hui, Dalaï est un peu devenu notre mascotte, sourit l’association. Il est l’un des rares lamas à savoir voler et en plus, les yeux fermés. Cela fait de lui un specimen tout à fait unique. »

Chaque vie compte

Lorsque plusieurs animaux, domestiques ou sauvages, sont en détresse dans des lieux distincts à plusieurs kilomètres d’écart, les équipes n’hésitent pas à user de stratagèmes pour leur venir en aide, à tous ! Il n’est pas question d’abandonner, quelles que soient les difficultés rencontrées. La journée du 13 juillet 2023 en est une parfaite illustration, l’association ayant été appelée pour récupérer un blaireau blessé à Grenoble (38) et une centaine de kilomètres plus loin, un chien de randonneur tombé dans un ravin à Monestier d’Ambel (38). Grâce à la mobilisation des secouristes, « tout s’est bien terminé, rassure l’ESAM. Le blaireau a accepté de rentrer facilement dans la cage de transport pour être amené et soigné au centre de soins du Tichodrome, tandis que le chien a été sauvé et remis en bonne santé à ses maîtres, après plusieurs heures d’intervention ». Un grand soulagement pour ces randonneurs venus de Belgique : « Sans eux, je ne sais pas ce que nous aurions fait, témoigne Yasmina, la maîtresse. Un grand merci à toute l’équipe ! »

Si le blaireau – probablement atteint de la maladie de Carré selon le Tichodrome joint par 30millionsdamis.fr – n’a malheureusement pas survécu, toujours est-il que la mobilisation mise en place pour le sauver prouve à quel point, aux yeux des sauveteurs, chaque vie animale compte. Traqués, chassés et déterrés par certains, les blaireaux et autres animaux sauvages demeurent, pour d’autres, des êtres vivants et sensibles.  La Fondation 30 Millions d’Amis remercie ces âmes bienveillantes sans qui d’innombrables animaux, quelle que soit leur espèce, n’auraient pas survécu.