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Scandale sur les antiparasitaires : veillez à bien protéger vos animaux !

Traiter son animal contre les parasites n'est pas un acte anodin. © nateejindakum - Fotolia.com

L’enseigne Botanic a retiré de ses rayons certains antiparasitaires pour animaux, les accusant d’être des « pesticides ». La Fondation 30 Millions d’Amis fait le point avec l’expertise du Dr vétérinaire Laetitia Barlerin.

C’est l’initiative d’une jardinerie qui a lancé la polémique. La chaîne de magasins Botanic ne « propose plus aucun produit à base de pesticides chimiques (fipronil, perméthrine, tétraméthrine) pour les soins des chats, des chiens et autres animaux de compagnie », déclare-t-elle dans un communiqué de presse. Elle invite même les citoyens à « ramener leurs pesticides chimiques pour les animaux afin de les faire supprimer par un organisme spécialisé dans l’élimination des déchets dangereux ».

Les produits mis en cause

Ouvertement décriés par cette enseigne car suspectés d’être des « perturbateurs endocriniens », les produits contenus dans les pipettes Frontline, Fiprokil, Effitix et Effipro. Se basant sur différentes études, l’enseigne indique que le fipronil ou encore la perméthrine (mortelle pour les chats) et la tétraméthrine ont été associés par des chercheurs de l’Inserm à une « baisse significative » des performances cognitives des enfants ou encore classés comme « cancérigènes possibles » par l’agence de santé américaine. Pour les remplacer, l’enseigne propose désormais une « quarantaine de soins naturels ».

La réponse des labos

Contactés par 30millionsdamis.fr, tous les laboratoires produisant les produits mis en cause renvoient au même communiqué du Syndicat de l'industrie du médicament et des réactifs vétérinaires qui affirme que « les antiparasitaires sont des médicaments vétérinaires et non des "pesticides" ». Ce dernier rappelle également que comme tout médicament, ces produits ont fait l’objet d’études démontrant leur efficacité et leur innocuité et que « les antiparasitaires à base de fipronil gardent un rapport bénéfice-risque positif ». Le Syndicat accuse par ailleurs l’initiative de Botanic d’être « trompeuse » et de laisser penser que ces « médicaments ont fait l’objet d’un rappel de lots, ce qui n’est pas le cas ».

L’avis du vétérinaire

« Nous sommes néanmoins en droit de se poser des questions sur ces produits », rétorque la vétérinaire Laetitia Barlerin, tout en assurant que les sprays et colliers contenant les molécules incriminées sont aujourd’hui peu vendues par les vétérinaires. « Nous préférons nous tourner vers d’autres antiparasitaires par exemple sous forme de comprimés qui sont composés de nouvelles molécules testées récemment autant sur leur efficacité que leur innocuité et dont la mise sur le marché a fait l’objet d’études drastiques et bénéficie d’un suivi régulier par l’Agence du médicament vétérinaire », précise la praticienne. >> Partagez sur Facebook, Twitter et Google +

Méthodes alternatives : à prendre avec précautions

Si certains vantent les mérites des méthodes dites « naturelles » comme les produits à base d’huiles essentielles, d’extraits de margosa, de pyrèthre ou encore de la terre de diatomées, les professionnels souhaitent mettre en garde les maîtres d’animaux. « Naturel ne veut pas dire que ce n’est pas toxique. Les huiles essentielles par exemple peuvent tuer un chat en cas de surdosage et sont interdites chez l’enfant et la femme enceinte. Quant à la terre de diatomées, elle n’est pas du tout conseillée pour les animaux qui ont des troubles respiratoires car cette poudre en suspension va aggraver leur pathologie. La molécule active du margosa ou neem est par ailleurs interdite en agriculture car potentiellement cancérigène et néfaste pour les abeilles. Attention donc à ne pas remplacer du soi-disant toxique par du toxique ! », avertit le Dr Barlerin.
 
Naturel ne veut pas dire que ce n’est pas toxique.
Dr Barlerin
De plus, la plupart de ces substances agissent comme des répulsifs et ne vont pas tuer les parasites ou insectes. « L’intérêt des médicaments est qu’ils vont tuer la tique et donc l’empêcher de transmettre des maladies graves comme la piroplasmose. Ce qui n’est pas le cas des répulsifs », précise-t-elle.
Sans oublier que ces méthodes alternatives, puisqu’elles ne sont pas des médicaments, n’ont jamais été évaluées comme tels : « Comme il n y a pas d’autorisation de mise sur le marché, il n y a pas d’obligation de preuve scientifique et clinique d’efficacité ou d’innocuité, ajoute-t-elle. D’ailleurs il est bien précisé sur la notice que le produit n’est pas garanti pour la prévention de la piroplasmose. »

Le cas par cas

Il existe un large panel de solutions antiparasitaires pour traiter nos animaux. Comprimés, colliers, pipettes… autant de produits disponibles – pour certains – sur prescription vétérinaire ! « Il faut que les maîtres comprennent que traiter contre les parasites n’est pas innocent. Il faut s’adresser à votre praticien qui vous conseillera au mieux en fonction de votre animal, son âge, son espèce, son mode de vie, son environnement (en particulier les enfants) et des risques », rappelle L. Barlerin. Autrement dit, on ne traitera pas de la même façon un animal qui vit en ville dans une famille qu’un chat qui habite à la campagne ou au contraire, ne sort jamais de chez lui…