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Un nouvel aigle rare abattu en Isère !

Morzine, cette pygargue à queue blanche d’un an, avait rejoint la vie sauvage en septembre 2023 / ©LesAiglesduLeman

Le cadavre d’une femelle pygargue a été retrouvé au sommet d’une crête enneigée en Isère. L’oiseau, tué par balle, venait d’être relâché dans le cadre d’un programme de réintroduction. Une plainte a été déposée par la LPO et Les Aigles du Léman pour destruction illicite d’espèce protégée. La Fondation 30 Millions condamne l’abattage de ce spécimen rare.

Elle s’appelait Morzine, née au sein du centre de réintroduction ‘’Les Aigles du Léman’’ à Sciez (74) et avait tout juste un an. Cette jeune pygargue à queue blanche avait récemment été relâchée dans le cadre d’un programme de réintroduction, dont l’objectif est de libérer 85 pygargues dans les Alpes d’ici 2030, pour une meilleure conservation de cette espèce rare et intégralement protégée en France. Réintroduite en septembre 2023, Morzine était équipée une balise GPS permettant aux experts du projet de suivre ses déplacements quotidiens. Mais à la fin février 2024, le signal est demeuré immobile plusieurs jours. Le corps de l’oiseau a finalement été retrouvé, au sommet d’une crête enneigée surplombant La Salette (Isère). Sur place, deux gardes de l’Office français de biodiversité (OFB) et cinq naturalistes ont analysé la dépouille de l’animal, victime d’un tir de fusil.

Deux chasseurs en garde à vue

Contacté par 30millionsdamis.fr, Jacques-Olivier Travers, responsable du centre ‘’Les Aigles du Léman’’ et à la tête du programme de réintroduction des pygargues, s’alarme de la fréquence de tels faits : « C’est le troisième rapace en deux ans ! »  En avril 2023, un premier mâle a été retrouvé tête et pattes découpées en Allemagne, suivi d’un second pygargue abattu dans le Gers six mois plus tard. Ces deux affaires ont été classées sans suite « faute de moyens d’enquête » informent la LPO et Les Aigles Léman dans un communiqué. Les deux associations ont déposé une nouvelle plainte après la découverte du cadavre de Morzine.

En avril 2023, "Sciez", un pygargue à queue blanche qui faisait partie du programme de réintroduction a été retrouvé mort en Allemagne / ©Fondation30Millionsd'Amis

S’en est suivie de nouvelles investigations menées par l’OFB de l’Isère. « Cette enquête demandée par le procureur de la république de Grenoble s’est montrée extrêmement rapide », confirme la LPO à 30millionsdamis.fr. Selon les informations de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, deux chasseurs issus de la même famille ont été placés en garde à vue. L’un d’eux a avoué être l’auteur du tir, le second est accusé de complicité. Prochainement jugés en mai 2024, ils encourent trois ans de prison et 150 000€ d’amende. « Il faut parvenir à faire changer les mentalités et ce futur procès sera l'occasion de le faire », souligne J.-O. Travers. Face à la mort de ce nouvel aigle rare, la Fondation 30 Millions d'Amis demande aux politiques et aux magistrats de prendre leurs responsabilités pour que les sanctions soient appliquées.

Les réintroductions maintenues

Depuis le début du programme de réintroduction en 2022, quatorze individus ont été relâchés. L’opération reste maintenue en dépit des récents cas de braconnage : « Cela nous meurtri mais ils ne remettent pas en cause notre engagement à faire revenir ce magnifique oiseau dans la nature », insiste J.-O Travers. Le Pygargue à queue blanche « est l’aigle le plus rare de France avec cinq couples nicheurs recensés sur le territoire », rapportent la LPO et Les Aigles du Léman dans leur communiqué, rappelant que « l’espèce avait officiellement disparu de notre pays en 1959 avant de s’y reproduire de nouveau à partir de 2015 ». Et une quarantaine de rapaces de toutes espèces sont reçus dans les centres de soins « chaque semaine », précise la LPO. « Mais combien non équipés de balise GPS sont abattus sans jamais être retrouvés ? » s’interrogent les deux associations…