Une femelle Gypaète barbu a donné naissance à un petit, au cours de l’été 2023, au cœur des Alpes françaises. Une nouvelle d’autant plus réjouissante qu’elle avait été retrouvée en très mauvais état, il y a six ans. 30millionsdamis.fr revient sur son histoire peu commune.

Un heureux événement pour ce couple de Gypaète barbu ! En août 2023, Véronika et Gypsy ont donné naissance à un poussin, sur la falaise où ils ont élu domicile l’hiver dernier, à Morzine (74).

Suivie pas à pas depuis sa naissance

Diffusée sur les réseaux par le Conservatoire d’espaces naturels de Haute-Savoie (Asters), cette annonce a réjoui le centre de soins pour la faune sauvage du Tichodrome, en Isère, où Véronika avait été prise en charge il y a 6 ans : « C’est dans ces moments-là que nous récoltons le fruit des innombrables efforts fournis par tous les intervenants du centre », se félicite son Service Communication.

Née en captivité en Suisse en 1999, cette femelle Gypaète barbu a été baguée avant d’être relâchée dans le cadre d’un programme alpin de réintroduction. Depuis 2009, elle niche en Haute-Savoie où elle a donné naissance à plusieurs petits. Mais en juin 2017, elle est retrouvée au sol, en plein centre du village de Sixt-Fer-à-Cheval… Un comportement inhabituel et alarmant. Elle est aussitôt capturée par les pompiers pour être transférée au Tichodrome où elle est auscultée. Pourtant, ni les radios ni les examens sanguins ne permettent de comprendre les raisons de son état. Aucune fracture ni aucun empoisonnement ne sont à déplorer.

Équipée d’une balise GPS

« Habitué de l’espèce, le responsable du centre de soins Hegalaldia (64) [partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis, NDLR] s’est même rendu sur place pour examiner le rapace, se souvient Mireille Lathier, directrice du Tichodrome. Il nous a prodigué plusieurs conseils et nous a proposé d’aménager la volière de 44 mètres où nous l’avons transférée. » Après deux semaines de convalescence, elle allait déjà mieux. « Elle commençait même à s’impatienter dans la volière, donc nous avons décidé de la relâcher à proximité de son site de nidification, explique Etienne Marlé, technicien faune à Asters. C’est la première fois que l’on relâche dans les Alpes un oiseau reproducteur qu’on équipe d’un GPS et d’une bague, l’objectif étant d’assurer son suivi et de la sauver en cas de problème. »

Mission réussie ! Car c’est grâce à cette balise GPS que l’Asters a pu suivre son évolution et son épanouissement en tant que femelle reproductrice. En juin 2023, c’est un aigle de Bonelli qui a été aperçu en Ardèche grâce à une bague et un piège-photo, trois ans après avoir disparu des radars, à la suite de la perte de sa balise. Une bonne nouvelle pour cette espèce menacée par les activités humaines.