Deux portées d’ours sont nées cet hiver dans le massif pyrénéen. Une excellente nouvelle pour les défenseurs des animaux qui se battent pour la réhabilitation de l'espèce, mais qui ne garantit pas encore sa survie dans la région. 30millionsdamis.fr a pu interroger Alain Reynes, directeur de l'association Pays de L'ours - Adet.

Deux portées d’ours sont nées cet hiver dans le massif pyrénéen. Une excellente nouvelle pour les défenseurs des animaux qui se battent pour la réhabilitation de l'espèce, mais qui ne garantit pas encore sa survie dans la région. 30millionsdamis.fr a pu interroger Alain Reynes, directeur de l'association Pays de L'ours - Adet. C’est une série de clichés, pris par les autorités espagnoles en juillet et en août 2012, qui a permis de confirmer la nouvelle : deux portées d’oursons sont nées cet hiver du côté espagnol des Pyrénées, plus précisément dans le Val d’Aran-Pallars Sobira. « L’une apparaît sur des photos, tandis que l’autre a été identifiée grâce à un relevé d’empreintes, explique Alain Reynes, directeur de l’association Pays de L'ours - Adet. On sait que la première est composée de deux oursons et que leur mère est Caramelles ; on ne sait rien en revanche sur la seconde portée », précise-t-il. Diversité génétique Pour Alain Reynes, il s’agit naturellement d’une bonne nouvelle : « Ces naissances montrent une fois de plus que l’ours s’adapte parfaitement à son territoire, et que les Pyrénées s’adaptent à l’ours, explique-t-il. Mais ce fervent défenseur de l’ursidé attend avec impatience le résultat des analyses qui vont permettre de déterminer qui est le père des bébés. « Pyros, un mâle dominant, a engendré tous les oursons depuis 1997. Or si le père était Balou [un jeune mâle de 4 ans, NDLR], cela permettrait d’avoir davantage de diversité génétique, ce qui est bien meilleur pour la sauvegarde de l’espèce » analyse le spécialiste. Ce ne sont pas les seules informations attendues par les associations pro-ours. Si les oursons sont des femelles, la reproduction de l’espèce se trouverait bien plus assurée que si ce sont des mâles. « Les analyses sont en cours pour connaître le sexe des petits, indique Alain Reynes. Les portées précédentes étaient caractérisées par un ratio supérieur de femelles, mais impossible de dire pour l’instant si cela sera de nouveau le cas ». Manque de volonté politique Si ces naissances ont profondément réjoui l’ensemble des défenseurs des animaux, la population d’ours des Pyrénées a encore besoin d’augmenter pour être viable. « On compte entre 21 et 25 ours dans la région. Or il faut 50 individus pour assurer la pérennité de l’espèce », nuance le directeur de l’association. Deux difficultés se posent : d’une part, le taux de mortalité très élevé des oursons lors de leur première année, lié à leur grande fragilité. D’autre part, le manque de volonté politique affiché par les gouvernements français qui se sont succédé. Malgré la multiplication de tables rondes et d’expertises, le lâcher d’une ourse femelle initialement prévu en 2010 n’a finalement jamais eu lieu. « La restauration d'une population d'ours viable dans les Pyrénées est une obligation légale européenne » renchérit Alain Reynes. La naissance d’une ou deux portées par an ne peut suffire à mener à bien la réintroduction de l’ours des Pyrénées. Comme l’année passée, l’association Pays de L'ours - Adet lancera cet automne une consultation publique pour trouver des noms aux oursons... nés en 2011. Ceux de 2012 attendront d’être parfaitement identifiés (mâle ou femelle) avant d’être baptisés à leur tour !

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