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Faune

De l’utilité des renards…

Dans l'Hérault, les agriculteurs ont bien compris l'utilité écologique du renard. ©Adobestock

Trop souvent accusé – à tort – des pires maux, le renard roux est aujourd’hui appelé à la rescousse des agriculteurs ! L’occasion pour 30millionsdamis.fr de rappeler son rôle écologique. Explications.

Qui l’eût cru ?! Si le renard est généralement conspué, il fait aujourd’hui figure d'allié naturel pour réguler des espèces qui prolifèrent et mettent en danger des récoltes agraires. Un pied-de-nez écologique en quelque sorte.

Tout commence en 2022 lorsque des organisations de protection animale décident de répondre au cri d’alerte exprimé publiquement par des agriculteurs de l’Hérault, désemparés face à la surpopulation des lapins de garenne, qui détruisent les récoltes. Après plusieurs discussions menées avec les différents acteurs du monde agricole, il est convenu que des renards pourraient être relâchés dans les secteurs concernés. « C’était une opportunité énorme que des agriculteurs  nous demandent de réhabiliter le renard, se réjouissait, en janvier 2024, Thaïs Provignon, la médiatrice faune sauvage pour la LPO Occitanie (France 3 Région Occitanie). C’est rare qu’il y ait une aussi bonne entente entre différents acteurs. »

Un prédateur naturel utile…

« De plus en plus d’agriculteurs, notamment dans l’est de la France, souhaitent faire cesser la destruction des renards qu’ils considèrent comme de véritables auxiliaires agricoles », confirme Christian Perrenot, membre du Collectif Sauvage !, joint par 30millionsdamis.fr. Et pour cause, comme le martèle la Fondation 30 Millions d’Amis depuis de nombreuses années, le rôle écologique du goupil n’est plus à prouver ! « On lui prête beaucoup de défauts, alors qu’il a en réalité une utilité énorme, insiste la médiatrice de la LPO. Sur le plan agricole, il prédate énormément de campagnols, de petits rongeurs, de lapins ». Sur le plan sanitaire, « il nettoie la nature des proies malades et freine la propagation de la maladie de Lyme qui affecte les humains », ajoute l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS).

Fort de ce constat, une dizaine de jeunes renards – retrouvés blessés ou orphelins – soignés dans des centres de soins de l’Hérault, ont donc été relâchés au plus près des terres agricoles ravagés ; les uns par Goupil Connexion au début de l’hiver 2023, les autres par le Centre de sauvegarde de la faune sauvage LPO Occitanie en fin d’année. « On souhaite que cette opération fasse boule de neige dans le département et ailleurs en France », espère Christian Perrenot.

… mais chassé

Le hic ? Tous les chasseurs n’ont pas saisi l’importance de préserver ce régulateur naturel. Car certes, l’Hérault compte parmi les rares départements français où le goupil n’est que partiellement classé « espèce susceptible d’occasionner des dégâts » (ESOD), dans la mesure où il ne peut être « piégé » ou « déterré » dans 10 communes de ce département (Baillargues, Candillargues, Lansargues, Le Crès, Marsillargues, Mauguio, Mudaison, Saint-Aunès, Saint-Brès, Montpellier) depuis août 2023, et ce jusqu’en 2026. Toutefois, le renard – en tant que gibier – y reste chassable tout au long de la saison de chasse, a minima de début septembre à fin février…

Et malheureusement, des chasseurs ne s’en privent pas ! En février 2023, le journal « Midi Libre » dévoilait un article intitulé « Une battue contre la prolifération des lapins » avec, pour illustration, un cliché montrant des chasseurs auprès d’un cadavre de… renard, soit le régulateur naturel des lapins, à Saint-Brès (34) ! Un non-sens. « Chasseurs, premiers écologistes de France ? Vraiment pas, ironise l’ASPAS. Rappelons que les lapins, au même titre que les lièvres, les perdrix ou les faisans, font partie du ‘’petit gibier’’ que s’approprient les chasseurs. Beaucoup sont même élevés pour être relâchés. Sur les terrains de jeux des chasseurs, tout prédateur qui s’en prendrait à leurs petites cibles est donc automatiquement mal vu ».

Reste à espérer que ces comportements restent isolés, pour laisser une chance au retour de l’équilibre naturel : « Car ce sont les humains qui ont désorganisé la nature en éliminant les prédateurs naturels, déplore Christian Perrenot. Sans notre intervention, un équilibre intelligent se met naturellement en place. » Malheureusement, le chemin sera très long avant de pouvoir réparer nos erreurs…