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« Les P’tits Kipik » au chevet des hérissons en détresse

Chaque année, l'association Les P'tits Kipik prennent en charge plus de 400 hérissons en détresse. ©DR

Le centre de soins « Les P’tits Kipik » œuvre au quotidien pour secourir des hérissons en détresse en Ile-de-France. 30millionsdamis.fr a recueilli les confidences de sa fondatrice, dont le dévouement est devenu essentiel à la survie de nombreuses boules piquantes !

Mirabelle a été retrouvée pendue par les deux pattes-avant, dans une petite bordure de bois, durant l'été. En tentant de se libérer, cette jeune femelle hérisson s'est fracturée la patte droite et luxée la patte gauche. Elle n'aurait probablement pas survécu sans l'intervention de Sara et Jérôme, les fondateurs de l'association Les P'tits Kipik où elle est actuellement en convalescence. 

La genèse de ce beau projet ? Un hérisson blessé, en pleine journée dans leur jardin, il y a une quinzaine d’années : « Mon mari et moi avons eu un coup de foudre pour ce petit animal méconnu, se souvient Sara, la fondatrice de l’association. On a remué ciel et terre pour trouver de l'aide, le soigner et le remettre dans la nature une fois assez grand »C’est le Cedaf (devenu Faune Alfort), à l'Ecole vétérinaire d’Alfort (94), qui avait pris en charge le petit mammifère. Très vite, Sara et Jérôme ont décidé de s’engager bénévolement auprès de ce centre de soins, qui était alors le seul à même d’œuvrer pour cette espèce en Ile-de-France. « Petit à petit, a donc germé l'idée de créer un centre de soins spécifique pour les hérissons, ajoute Sara. J'ai passé ma capacité et demandé auprès de la DDPP une autorisation d'ouverture de centre et voilà ! Les P'tits Kipik sont nés. »

400 hérissons soignés en moyenne chaque année

Depuis 2018, l’association est devenue incontournable pour le sauvetage de hérissons blessés, malades ou orphelins. Répartie sur Orsay (91), Rueil Malmaison (92) et Saint Maur des Fossés (94), elle soigne en moyenne 400 hérissons chaque année. A son arrivée, chaque hérisson se voit attribuer un nom et une cage individuelle avant d’être ausculté et placé sous un traitement adapté. La consécration est évidemment le moment du relâcher. Récemment, c'est Victoire qui a pris son « envol », après avoir été soignée d'une teigne surinfectée qui lui avait provoqué des lésions terribles sur le ventre. « Une fois guérie, elle est redevenue très belle, se réjouit Sara. Le relâcher a été une grande émotion. Comme toujours, c'est à la fois une grande fierté et un gros pincement au coeur car on ne sait jamais ce qu'ils deviennent une fois relâchés... »

Si certains petits rescapés ne restent que quelques jours avant de retrouver la liberté, d’autres « séjournent » plusieurs mois en cas de fracture ou de blessure grave nécessitant une cicatrisation complète et une rééducation. « A titre d'exemple, un hérisson atteint de teigne reste environ 2 mois, car le traitement est d'au minimum 45 jours, informe la fondatrice de l’association. Tout dépend également de la saison à laquelle arrivent les hérissons : les petits qui arrivent en octobre ou novembre ne peuvent être relâchés en plein hiver car les hérissons sont des animaux qui hibernent. On ne peut pas les relâcher en plein hiver dans un lieu qu'ils ne connaissent pas, où ils n'ont pas pu faire de nids et où ils n'ont aucun repère. »

Une espèce fragilisée par les activités humaines

 « Très souvent, les parasitoses (vers pulmonaires et intestinaux, salmonelles, coccidies…) affaiblissent les hérissons et peuvent entraîner leur mort s’ils ne sont pas traités, prévient Sara. Les prédations de chiens peuvent aussi occasionner des blessures, parfois mortelles. » Cette espèce protégée est également fragilisée par la faute des activités humaines. Les hérissons sont effectivement victimes des collisions routières, de la raréfaction de la nourriture liée à l’usage des pesticides, mais aussi de la fragmentation de leurs habitats due à l’urbanisation, de noyades dans les piscines privées, d’électrocution et de blessures aux abords des clôtures électriques et grillages, ou encore de dénichages et de lésions causées par les débroussailleuses et robot-tondeuses…

« L'été, nous accueillons des juvéniles dont le nid a été dérangé ou détruit », confirme la capacitaire. S’ajoutent les effets néfastes du changement climatique. Leur horloge biologique étant perturbée, les hérissons hibernent moins longtemps qu’avant. Or, ils peinent à trouver de la nourriture à une période où ils devraient se reposer… « En hiver, nous recevons davantage de hérissons souffrant de problèmes pulmonaires, ajoute-t-elle. Leur système immunitaire est affaibli. » Toutes ces menaces ont participé au déclin drastique de la population de hérissons en France : les effectifs auraient chuté de 70% en vingt ans en France, selon la Ligue pour la Protection des Oiseaux, leur espérance de vie moyenne étant passée de 6 à 2 ans.

Des gestes simples pour préserver les hérissons

Chacun peut participer à la préservation de ces régulateurs des écosystèmes, en adoptant les bons gestes. A l’automne, les hérissons devront s’engraisser pour atteindre un poids minimum de 600 grammes et ainsi puiser dans leur stock de graisse lors de leur hibernation. Pour les aider, « laissez des coins sauvages dans les jardins, avec des feuilles mortes au pied des haies ou dans un coin, recommande Sara. Les hérissons pourront ainsi se construire un nid et survivre à l'hiver. ». Au printemps et à l’été, évitez de tailler et d’élaguer les arbres et les haies car des animaux trouvent refuge dans la végétation. Et si vous tondez votre pelouse, commencez par tondre au milieu du jardin afin que la petite faune ait le temps de se déplacer.

Tout au long de l’année, « il est essentiel de créer des petits passages dans les clôtures pour connecter les jardins et les espaces verts ». Ces passages permettent d’éviter que les hérissons ne se coincent dans les grillages,  tout en réduisant le risque de collisions sur les routes. Enfin, « une aide précieuse est de mettre toute l'année une gamelle d'eau peu profonde (soucoupe de pot de fleurs en terre cuite) car les animaux ont beaucoup de mal à trouver de l'eau dans la nature, conclut Sara. Et on le rappelle : jamais de pain ni de lait de vache, qui sont mortels pour les hérissons ! »