La dépouille d’un loup a été retrouvée le 3 janvier 2024. L’Etat du Vaud, comptant une faible densité de loups par rapport au reste du territoire helvétique, a saisi la justice. La Fondation 30 Millions d’amis condamne tout acte de braconnage et rappelle que le loup reste une espèce protégée à l’échelle européenne.

Ce début d’année commence avec de mauvaises nouvelles pour les loups. Le 3 janvier 2024, le cadavre d’un loup mâle de 32 kilos a été trouvé en Suisse, sur le territoire d’Avenches dans le canton du Vaud. Le corps de l’animal, tué par balle, laisse planer les soupçons sur un acte de braconnage, « fermement » condamné par les autorités.

La dépouille du canidé a été prise en charge par des gardes-chasses de la Direction générale de l’environnement (DGE), avant d’être transférée au Centre national de compétence pour les maladies de la faune sauvage de l’Université de Berne (FIWI).

Le canton du Vaud saisit la justice

Une autopsie réalisée par le FIWI affirme que le loup a été abattu par une arme à feu « environ une semaine avant la découverte de sa dépouille », souligne le communiqué. L’Etat de Vaud a annoncé avoir déposé une dénonciation pénale au Ministère public afin de lancer une enquête visant à « déterminer les circonstances de ce cas de braconnage ».

Le loup en danger

A l’échelle du pays, le nombre de loups abattus s’avère bien plus élevé : « Il y a eu environ une vingtaine de loups tués depuis décembre, notamment dans les cantons des Grisons et du Valais », prévient Patrick Boffy, vice-président de l’association Férus. Ce spécialiste français dénonce une « chasse aux loups » sur le territoire suisse, où le nombre de meutes a augmenté en trois ans. « En 2020, la Suisse comptait 11 meutes et un peu plus de 100 loups. Actuellement, les meutes observées sont au nombre de 32 pour environ 300 loups », indique un communiqué du Conseil fédéral Suisse.

Tirs préventifs suspendus

La situation ne semble pas s’arranger pour le grand carnivore… Depuis le 1^er juillet 2023, le Conseil fédéral suisse a abaissé le seuil de dommages provoqués par les loups, facilitant les tirs à l’égard du canidé. Et pour renforcer ces pratiques, l'institution a autorisé depuis le 1er décembre 2023 les tirs préventifs de loups sur le territoire. « L'Etat du Valais veut abattre 34 loups, dont déjà 21 tués. Le canton des Grisons en prévoit quant à lui 27 », précise P. Boffy. Cette décision a été contestée en justice par trois associations de défense de la nature (Pro Natura, Bird Life Suisse et WWF Suisse). Jusqu’à ce que leur recours soit statué, le Tribunal administratif fédéral a suspendu cette pratique. Un (petit) répit pour le mammifère.