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Sauvetage

Une nouvelle vie pour des Beagles rescapés de laboratoires

En trois ans, l’association Beagles of Burgundy a recueilli 300 chiens rescapés de l’expérimentation animale / ©BeaglesOfBurgundy

Cobayes scientifiques par excellence, les beagles risquent l’euthanasie une fois le protocole expérimental terminé. Sensible à leur sort, Virginia Mouseler a fondé l’association Beagles of Burgundy pour leur offrir une vie post-laboratoire. 30millionsdamis.fr vous raconte comment cette passionnée déploie son énergie pour récupérer ces chiens sacrifiés et les faire adopter.

Elle se présente volontiers comme une passionnée des beagles, ces chiens de compagnie d’origine anglaise. Virginia Mouseler, 58 ans, cheffe d’entreprise, en adopte trois au début des années 2000. Elle apprendra plus tard que ces canidés, réputés pour leur caractère docile et leur proximité génétique avec l’humain, servent de cobayes pour la recherche pharmaceutique : « Je me suis demandée comment est-ce envisageable d’utiliser un être vivant comme un objet », confie Virginia Mouseler à 30millionsdamis.fr.

32 beagles testés pour chaque médicament en Europe

En France, près de 4 500 chiens sont utilisés à des fins d’expérimentation animale, sur 1,9 millions d’animaux, selon les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Le niveau de gravité des tests peut aller d’une forme dite « légère », par exemple en cas de prises de sang répétées, à « sévère », pour une transplantation de tumeur. Pour cette dernière, qui représente une centaine de procédures, les scientifiques ont recours à l’euthanasie en raison d’un risque important de transmission de maladie avec l’homme.

« Le beagle est la race de prédilection pour la recherche médicale », informe Ivan Balansard, chercheur et président de l’association Gircor. A l’échelle européenne, ce sont 32 beagles utilisés dans les tests exigés par les gouvernements pour chaque nouveau médicament ou produit chimique agricole, selon l’ONG Human Society International.  Une réalité sordide qui conduit Virginia M. à fonder en 2016 une association qui aura pour vocation de négocier une cession de beagles en fin d’expérimentation avec les laboratoires internationaux. Baptisée « Beagles of Burgundy » – littéralement « Beagles de Bourgogne », en référence à sa région de résidence – l’identité de l’ONG se veut à dessein à consonnance internationale.

Des sauvetages dans le monde entier

Car Virginia a envoyé « des milliers de lettres » aux laboratoires du monde entier.  « Je leur explique ma philosophie, celle de vouloir offrir une alternative à l’euthanasie », explique la fondatrice de l’association. Il a fallu plusieurs années pour attendre une première réponse positive, mais le bilan est aujourd’hui prometteur. En trois ans et demi d’existence et de travail acharné, Beagles of Burgundy a pu récupérer 300 chiens rescapés de l’expérimentation animale.

L’association œuvre avec « les moyens du bord ». La Bourguignonne n’a pas oublié son « premier sauvetage » pour lequel elle avait « loué deux voitures sur ses deniers pour récupérer 30 beagles en Chine ». L’association finance ensuite, grâce à des dons privés, les soins nécessaires pour ces chiens survivants.

Pour leur offrir une nouvelle vie loin des laboratoires, Virginia et son compagnon ont acheté en 2019 un domaine nommé « La Maison des Beagles libres », où ils peuvent circuler librement dans chaque pièce de la maison, ainsi que dans un parc d’une dizaine d’hectares. « Ce n’est ni un refuge, ni un chenil : c’est un foyer », insiste l’association. C’est ici que les Beagles des laboratoires sont recueillis avant d’être adoptés. 

Adapter les beagles à la présence humaine

Dans ce lieu, ces chiens s’acclimatent à un nouvel environnement, et à la présence humaine. « Certains s’adaptent très vite, d’autres restent terrifiés par le moindre bruit, ou par l’humain lui-même », constate Virginia.

Une fois habitués à une vie ‘’normale’’, ces chiens sont proposés à l’adoption. L’association, qui s’est fait connaître grâce aux réseaux sociaux, sélectionne les familles d’accueil avec précaution : « Nous devons savoir à qui nous confions ces chiens, c’est pourquoi nous leur proposons d’abord de les recevoir une nuit gratuitement sur place », précise la présidente de Beagles of Burgundy.

Lian et Emmanuel ont adopté Bella, une chienne de deux ans, en décembre 2023.

L’une des dernières adoptions en date : Bella, cette une petite chienne de 2 ans adoptée par un couple parisien. « Elle était arrivée avec quatre autres beagles plein d’énergie, mais contrairement à eux, elle se cachait dans les plus petits recoins, il fallait la chercher partout ! », raconte Virginia. Si la fondatrice lui prévoyait un temps d’adaptation plus long que les autres, la petite Bella a eu le coup de foudre pour ses adoptants « Elle a sauté sur leurs genoux, et ils ne peuvent plus se passer d'elle », ajoute Virginia. L’association suit aujourd’hui son évolution. « Apparemment, tout leur quartier l’adore ! »

L’expérimentation animale toujours en vigueur en Europe

Depuis le 11 mars 2013, la France et les autres membres de l’Union interdisent les produits cosmétiques testés sur les animaux. Mais la directive 2010/63/UE encadrant l’expérimentation animale en Europe autorise toujours les animaux cobayes dans les domaines de la recherche, de l’enseignement, de la pharmacologie, de la toxicologie…

En juillet 2023, la Commission européenne s’est engagée à réduire davantage l’expérimentation animale. « La Commission lancera une nouvelle feuille de route […] et continue de soutenir fortement les alternatives à l’expérimentation animale », indique un communiqué. La Fondation 30 Millions d’Amis rappelle que de nombreuses avancées scientifiques permettent aujourd’hui de sortir du modèle animal, et réitère sa demande d’interdire définitivement l’expérimentation animale dans les pays d’Europe.