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Enquête

5 révélations troublantes sur les subventions allouées aux chasseurs

Les fédérations de chasse auraient perçu près de 40,7 millions d’euros d’argent public distribués durant le premier mandat d’Emmanuel Macron / ©AdobeStock (photo d’illustration)

Une enquête menée par la cellule investigation de Radio France et le magazine Capital révèle les incohérences autour des subventions accordées aux chasseurs. Financements en hausse, projets éducatifs pro-chasse, programmes pédagogiques organisés par des ex-braconniers… 30millionsdamis.fr vous résume cinq faits étonnants sur les aides annuelles dédiées aux fédérations de chasse.

Les investigations menées par la cellule investigation de Radio France et le magazine Capital font réagir les défenseurs de l’environnement. Depuis la réforme de la chasse en 2019, une écocontribution verse annuellement 15 millions d’euros afin de financer des actions en faveur de la biodiversité. S’ajoute à ce cadeau exclusivement dédié aux chasseurs une enveloppe d’environ 10 millions d’euros par an déboursée par l’OFB, chargé d’évaluer les différents projets.

Cependant, l’enquête constate qu’une part des dossiers présentés à l’Office français de la biodiversité (OFB), la police de l’environnement de l’Etat, promeuvent les loisirs de la chasse, plutôt que la protection de la nature. 

1. Des aides exponentielles dédiées exclusivement aux chasseurs

Le magazine Capital annonce d’emblée un chiffre effarant : durant le premier mandat d’Emmanuel Macron, « le montant des subventions accordées aux chasseurs par l’Etat a bondi de 42 000% » ! Soit 40,7 millions d’euros d’argent public distribués en cinq ans. « C’est exponentiel », réagit Marc Giraud, porte-parole de l’association Aspas. En parallèle, le prix du permis national de chasse a été divisé par deux, soit de 400 à 200 euros.

En mars 2023, l’Etat s’est engagé à verser de nouvelles aides, cette fois-ci à hauteur de 60 millions d’euros sur trois ans, afin de « financer un système d’informations performantes […] et réduire les dégâts du grand gibier », informe un rapport de la cour des comptes. Mais alors que la Fédération nationale de la chasse (FNC) voit ses contributions gonfler chaque année au nom de la nature, les associations de défense animale comptent uniquement sur des dons, sans subvention étatique.

2. Projets éducatifs pro-chasse

Autre révélation étonnante, « plus de 1,5 million d’euros a été distribué pour divers projets pédagogiques aux fédérations », dévoile l’article de France Info. Expositions d’animaux empaillés dans les établissements en Ile-de-France, « permis couteau » pour apprendre aux plus jeunes de s’en servir avec sécurité [projet annulé au moment des investigations : NDLR], fabrication d’arcs… La liste n’est pas glorieuse.

Pourtant, ce type de programme n’est pas autorisé par l’inspection académique. « Ils passent par le biais de l’OFB pour intervenir dans les écoles, précise Marc Giraud pour 30millionsdamis.fr. Cela fait dix ans que les associations tentent d’intervenir, en vain ».  Plutôt que de sensibiliser à la protection de la nature, les fédérations se contentent de « vendre la chasse », selon le porte-parole de l’Aspas.

3. Ex-braconniers

Selon la cellule d’investigation, la fédération des Bouches-du-Rhône s’est vu bénéficier à deux reprises « près de 100 000 euros pour étudier la reproduction des oiseaux de Camargue ». Or, son directeur, Joseph Condé, a pourtant été condamné pour braconnage. Un profil bien contradictoire avec le principe d’éco-contribution. Selon Marc Giraud, il ne s’agit malheureusement pas d’un cas exceptionnel : « L’Aspas a déjà condamné des anciens braconniers qui sont désormais membres ou à la tête de certaines fédérations, et ils sont nombreux ! », affirme le porte-parole, qui évoque « un sentiment d’impunité ». Le directeur de l’OFB, Olivier Thibault, a quant à lui indiqué au média que des procédures judiciaires en cours ne permettent pas de « refuser une subvention ».

4. Des chasseurs en déplacement pendant le confinement

La cellule investigation de Radio France a examiné plusieurs factures incohérentes, comme ces frais de déplacements compris « entre mars et mai 2020 (…) soit pendant que la France était confinée », relate l’article de la cellule investigation de Radio France.  Ces déplacements se justifieraient par la préparation d’ateliers de projet. « Les chasseurs ont été autorisés à exercer leurs activités, sous situation d’urgence uniquement, explique le bénévole d’Animal Cross. Or, il n’en est rien ici, et le corps professoral lui-même n’était pas autorisé à sortir ».

Certains chasseurs ont été condamnés pour ces déplacements, qui comptaient plusieurs centaines de kilomètres selon l’enquête.

5. Un manque de contrôle sur l’efficacité des projets

L’ensemble de l’enquête laisse constater un manque de contrôle problématique quant à la pertinence des projets des chasseurs. En juillet 2023, la Cour des Comptes a demandé à l’OFB de « disposer de moyens suffisants pour son plein exercice et veiller à renforcer la coopération avec les fédérations », soulève le rapport. L’institution demande alors à l’Etat et à l’OFB de « réfléchir aux évolutions à moyen terme du dispositif » avant son échéance en 2026. Un premier rappel à l’ordre avait été opéré en 2012, « sans amélioration depuis », ajoute le bénévole d’AnimalCross.

Malgré l’indignation des associations de protection animale, l’Etat se positionne toujours un peu plus du côté des chasseurs. Dès janvier 2024, les buralistes pourront vendre des cartouches de chasse, grâce à une simple certification…