Moins de rhinocéros sont tués dans l'emblématique parc sud-africain du Kruger, grâce à l'amélioration des patrouilles. Malheureusement, une autre triste raison explique cette baisse : les braconniers, après y avoir beaucoup tué, concentreraient leurs efforts ailleurs...

Entre janvier et juin 2023, 42 rhinocéros ont été tués dans le parc Kruger, en Afrique du sud... Un nombre toujours trop élevé mais qui été réduit par deux, par rapport à la même période l'an dernier. Au total, 231 rhinocéros ont été tués dans le pays au premier semestre, soit une baisse de 11% par rapport à 2022, selon la ministre de l'Environnement.

Il faut reconnaître, selon la ministre, le "travail extraordinaire" des gardes forestiers et forces de l'ordre dans la lutte contre le braconnage. Le gouvernement a renforcé la sécurité dans la région de Kruger et intensifié ses efforts contre le commerce illégal d'espèces sauvages. Depuis cette année, les nouveaux employés de SANParks passent au détecteur de mensonge, en raison de craintes que certains d'entre eux ne soient de mèche avec les braconniers.

Les braconniers se tournent vers les parcs régionaux et réserves privées

Mallheureusement, cette diminution pourrait aussi être liée à une baisse de leur nombre en Afrique du Sud, pays qui abrite 80% de cette espèce menacée.  "Ce n'est un secret pour personne que cette population a été gravement entamée par près de 20 ans de braconnage, a affirmé Barbara Creecy lors d'un point-presse. C'est pourquoi on assiste à un déplacement vers d'autres zones du braconnage".

Le parc estimait en 2021 abriter 2.800 rhinocéros à l'intérieur de ses deux millions d'hectares, contre 10.000 en 2008, soit une baisse d'environ 70%, selon les chiffres des parcs nationaux (SANParks). Les braconniers se tournent de plus en plus vers les parcs régionaux et réserves privées, selon le gouvernement. En pays zoulou (est), 143 rhinocéros ont été tués dans les six premiers mois de l'année, soit dix de plus qu'à la même période l'année dernière. Les cornes sont très demandées en Asie où elles sont utilisées en médecine traditionnelle, pour de prétendus effets thérapeutiques et aphrodisiaques.

(Avec AFP)