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Faune

Au Canada, la solidarité s’organise pour sauver les animaux victimes des incendies

Les animaux sauvages sont les principales victimes des incendies qui ravagent le Canada. ©AdobeStock

Les incendies qui ravagent le Canada depuis la fin du mois de mai 2023 ont fait d’innombrables victimes animales. Dans ce chaos, des chaînes de solidarité s’organisent pour venir en aide aux animaux en détresse, quelle que soit leur espèce. 30millionsdamis.fr dresse un premier bilan.

Une faune sauvage en fuite, des chiens et chats égarés… Au Canada, les animaux subissent les conséquences désastreuses des flammes qui font rage à travers le pays. Associations locales, secouristes, agents provinciaux et citoyens tentent tant bien que mal d’aider nos 30 millions d’amis.

Depuis le début des incendies, des dizaines de milliers de personnes ont dû abandonner leur domicile. Dans l’urgence, certains sinistrés ont malheureusement dû laisser derrière eux leurs animaux, introuvables au moment des évacuations. « C’était terrifiant ; nous avons dû laisser nos chats, nous n’avons pas eu le temps de les prendre avec nous, se désole Aya Nakamoto, résidente d’Halifax en Nouvelle-Ecosse (Radio-Canada). Ça nous a brisé le cœur ». La jeune femme a donc alerté la SPCA locale (société pour la prévention de la cruauté envers les animaux). En moins de 24 heures, l’association a réussi à récupérer les félins – Goma, Nikko et Eddie – qui ont immédiatement retrouvé leur maîtresse. Comme eux, d’autres animaux ont pu rejoindre leurs maîtres, grâce au dévouement des bénévoles.

Familles d’accueil temporaires et refuges de fortune

Les sinistrés qui ne peuvent, dans l’immédiat, recueillir leurs animaux, comptent quant à eux sur le soutien de familles d’accueil temporaires qui prennent soin de ces rescapés. Parfois, comme en Abitibi, au Québec, ce sont des refuges de fortune qui accueillent temporairement les animaux, en attendant d’être récupérés par leur famille. Les maîtres sont tenus informés, soit – lorsque c’est possible – directement par téléphone, soit via des photos diffusées sur les réseaux sociaux.

« C’est une première pour nous, confie Christopher Robitaille, de la SPCA de Val-d’Or (Le journal de Montréal). On a deux employés sur place et une dizaine de bénévoles. Les citoyens de Val-d’Or sont venus nous apporter de la nourriture et beaucoup d’accessoires. C’est impressionnant toute l’entraide qu’on a ».

Visites quotidiennes dans les fermes évacuées

Dans les zones rurales, les animaux de ferme qui n’ont pas pu être évacués sont nourris et choyés par des agents provinciaux de la faune, assistés de bénévoles. Ainsi, dans une petite ferme du comté de Sherlburn (Nouvelle-Ecosse), Devon Wadden et Tim Locke – agents du ministère des ressources naturelles et renouvelables – prennent soin de brebis laissées seules, en attendant le retour de leur détenteur, tandis qu’à Halifax, un autre agent de conservation – Chris MacLean – veille à ce que des poules pondeuses ne manquent de rien !

La faune sauvage, grande victime des incendies

Si les oiseaux et les grands mammifères (renards, loups, lynx) peuvent ressentir le feu assez tôt et réagir à temps pour fuir leur habitat en proie aux flammes, ce n’est pas le cas des petits mammifères (lèvres, souris, campagnols), amphibiens et insectes qui se terrent face au danger et se retrouvent ainsi piégés au sol. Sans oublier les oisillons qui ne peuvent s’échapper de leur nid…

Même la faune qui réussit à fuir n’est pas exempte de tout danger. Car le monoxyde de carbone et les particules des fumées affectent la santé des animaux, y compris sur le long terme. « Cela peut affecter leurs poumons, modifier la chimie du sang, réduire les niveaux d’oxygène, constate Karen Hodges, professeure de biologie au campus Okanagan de l’Université de la Colombie-Britannique (l’actualité). Il peut également y avoir des effets sur le système immunitaire ». Les animaux marins sont eux-aussi impactés : « Les baleines et les dauphins, à cause de leur façon de respirer, remontent souvent et échangent presque tout l’air de leurs poumons lorsqu’ils respirent, tance Matthew Mitchell, associé de recherche à l’Université de la Colombie-Britannique. Ils pourraient également être plus sensibles ».

Des espèces pourraient disparaître

Par ailleurs, en fuyant vers des zones urbaines, les oiseaux et grands mammifères s’épuisent et s’égarent. Désorientés, certains succombent à des collisions routières ; les plus « chanceux » se perdent dans des jardins privés. Ces effets désastreux s’étendent au-delà de la frontière puisque dans l’est des Etats-Unis, la faune sauvage est également touchée.  « Nous avons pris en charge un hibou juvénile blessé aux yeux et au bec après avoir heurté une fenêtre, probablement à cause des fumées qui l’ont conduit jusque dans cette zone urbanisée », déplore Stephanie Sundon, soigneuse au Schuylkill Center de Philadelphie (6abc).

Et une fois les feux éteints, les animaux ne peuvent retrouver leur habitat dévasté... « Il faut des décennies pour que les forêts redeviennent matures », se désole Karen Hodges. Des espèces pourraient même disparaître à terme, si ces incendies continuent d’augmenter.