Tués, en raison de leur engagement ! Homero Gómez, responsable du Sanctuaire d’El Rosario, a été retrouvé mort dans un puits. Deux jours plus tard, c’est le corps supplicié de Raúl Hernández, guide dans cette réserve naturelle mexicaine, qui a été découvert au sommet d’une colline. Tous les deux étaient connus pour leur combat contre la déforestation illégale, qui menace l’habitat des papillons monarques. Ces animaux, aux ailes orange veinées de noir, arrivent chaque hiver par millions au Mexique, où ils achèvent leur impressionnante traversée de plus de 4500 kilomètres depuis le Canada, soit la plus longue migration du monde pour un insecte. Avant de connaître un récent répit grâce à des programmes de conservation, l’espèce a frôlé l’extinction à cause du déboisement, mais aussi de l’utilisation massive de pesticides détruisant les asclépiades, plantes dont elle se nourrit.
Des plantations d’avocats, contrôlées par les cartels de la drogue
Très présent sur les réseaux sociaux, Homero Gómez incitait les internautes à venir visiter son sanctuaire à travers des vidéos dans lesquelles il se montrait, ému, recouvert de centaines de papillons chatoyants venus se réchauffer dans la forêt de pins. Un territoire luxuriant, au cœur d’une Réserve de Biosphère classée au Patrimoine de l’humanité de l’Unesco… mais qui n’attire malheureusement pas que les lépidoptères. A proximité, les terres déforestées servent notamment à la culture intensive d’avocats, dont le Mexique représente le premier producteur mondial. « Les défis auxquels sont confrontés les sanctuaires de papillons monarques sont clairs : l'exploitation forestière illégale et l'invasion des plantations d'avocats, souvent contrôlées par des gangs de cartels de la drogue », dénonce le photographe Jaime Rojo, cité par le quotidien mexicain Vanguardia.
Quiconque s’oppose à la mainmise de ces cartels, risque sa vie. Selon le média britannique BBC, le taux de criminalité au Mexique a grimpé ces dernières années, avec un triste record de 34 582 assassinats répertoriés. Les protecteurs de la nature font partie des cibles privilégiées. L’ONG Global Witness classe le Mexique au 6e rang des pays les plus meurtriers pour les défenseurs de l’environnement – derrière les Philippines, la Colombie, l’Inde, le Brésil et le Guatemala – avec 14 écologistes tués en 2018. Parmi eux, Julián Carrillo, leader de la communauté indigène Rarámuri, militait pour la préservation de ses terres ancestrales. Soulevant l’indignation à travers le monde, son assassinat devait conduire le gouvernement mexicain à améliorer ses mesures de protection… La mort d’Homero Gómez et de Raúl Hernández démontrent que l’objectif est encore loin d’être atteint !
nathvds 15/02/2020 à 19:13:04
AnneV 13/02/2020 à 18:34:58
Changer les choses, il faut d'abord changer les gouvernants !!!!!!!!!!!!!
frimousse 13/02/2020 à 11:48:04
Quelle horreur ! Le "Diable" à encore frappé des humains qui protègent la Nature ! Ça ne s'arrêtera jamais car les politiques sont de leurs côtés, c'est une histoire de frics encore et toujours !