Parmi les pays membres, la France détient la première place du classement, avec 3000 tonnes de grenouilles importées chaque année. « Ce n’est pas pour rien que les Français sont surnommés les froggies [‘’petites grenouilles’’, surnom dont nous affublent les britanniques, NDLR] », réagit Alain Moussu, président de Vétérinaires pour la biodiversité, joint par 30millionsdamis.fr. Avant de parvenir dans nos assiettes, 80 % des cuisses de grenouilles proviennent d’Indonésie. Elles sont également importées de Turquie, d’Albanie, ainsi que du Vietnam selon une étude réalisée par Robin des bois et l’ONG allemande Pro Wildlife.

Car si les populations sauvages de grenouilles sont protégées par la législation européenne, les importations continuent pourtant au-delà des frontières de l’Europe. « L’UE tolère toujours la capture de millions d’animaux dans d’autres pays, même si cela menace leurs populations de grenouilles. », critique Sandra Altherr, responsable scientifique de Pro Wildlife, dans un communiqué. Parmi elles, la grenouille mangeuse de crabe et la grenouille des rizières connaissent déjà un déclin de leurs populations.

Une inscription en annexe II de la CITES

Ce courrier, jusqu’ici sans réponse, intervient à l’approche de la prochaine conférence des Parties à la CITES en 2025. « Nous demandons à la France de préparer et développer des propositions en termes de restrictions du commerce international qui seront discutées au sein de l’Union européenne », a déclaré Charlotte Nithard, présidente de l’association Robin des bois, à 30millionsdamis.fr. La mise en place de premières réglementations permettrait d’exercer un contrôle sur l’importation des cuisses de grenouilles, vendues sous faux étiquetage. C’est pourquoi les signataires réclament l’inscription des espèces concernées au sein de l’Annexe II de la CITES. Cette dernière limite le commerce de certains spécimens à l’international, pour des raisons de conservation.

Les ONG interpellent les ministres européens

Dans les deux courriers envoyés récemment, les scientifiques dénoncent les conditions d’abattage effectuées en Asie et en Europe du Sud-Est, où des grenouilles, parfois menacées, sont mises à mort sans anesthésie et dans l’insalubrité. Ces pratiques, condamnées par la Fondation 30 Millions d’Amis, ont fait l’objet d’une enquête de PeTA, dévoilée en décembre 2023, où des milliers d’amphibiens ont été filmés entassés dans des sacs et manipulés à même le sol dans un entrepôt indonésien. L’heure est maintenant aux décisions politiques. « Le délai presse pour que des propositions soient discutées au niveau européen », insiste C. Nithard.

Grenouille géante de Java (Limnonectes macrodon) © Tom Kirschey

Dans les deux courriers envoyés récemment, les scientifiques dénoncent les conditions d’abattage effectuées en Asie et en Europe du Sud-Est, où des grenouilles, parfois menacées, sont mises à mort sans anesthésie et dans l’insalubrité. Ces pratiques, condamnées par la Fondation 30 Millions d’Amis, ont fait l’objet d’une enquête de PeTA, dévoilée en décembre 2023, où des milliers d’amphibiens ont été filmés entassés dans des sacs et manipulés à même le sol dans un entrepôt indonésien. L’heure est maintenant aux décisions politiques. « Le délai presse pour que des propositions soient discutées au niveau européen », insiste C. Nithard.