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Faune

« Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » : le gouvernement ignore les recommandations des ONG

Les fouines comptent parmi les 9 espèces classées "susceptibles d'occasionner des dégâts" et pouvant être à ce titre tuées toute l'année. ©Adobestock

La nouvelle liste des « espèces susceptibles d'occasionner des dégâts » (ESOD), qui peuvent être détruites toute l'année, est quasi-identique à l’ancienne, établie en 2019. Seul le putois en a été retiré, conformément à une décision du Conseil d'Etat. Un classement pourtant dénoncé de longue date par les ONG de protection animale, dont la Fondation 30 Millions d’Amis.

Belette, fouine, martre, renard, corbeau freux, corneille noire, pie bavarde, geai des chênes, étourneau sansonnet… Toutes ces espèces continueront d’être tuées toute l’année, en vertu d’un arrêté triennal du 3 août 2023 qui renouvelle à l’identique (à une exception près) la liste, les périodes et les modalités de destruction des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (ESOD).

Le putois enfin exclu du classement…

Seul le putois peut enfin échapper à ce traitement cruel. Le gouvernement n’avait effectivement pas d’autre choix que de le retirer de la liste, le Conseil d’Etat ayant, en 2021, déclassé le mustélidé dont l’état de conservation est défavorable. Et pour cause, déjà victime de la chasse, l’espèce est également menacée par la dégradation de son habitat, la raréfaction des ressources alimentaires et les collisions routières. Son classement était d’autant plus aberrant que les dégâts qu’ils occasionnent sur les élevages sont inexistants ou – au pire – marginaux.

… mais quid des autres espèces, pourtant sensibles et utiles ?

Les mammifères continueront d'être « piégés », voire « déterrés » en ce qui concerne les goupils, tandis que les oiseaux pourront être « détruits à tir »… Le tout en vertu d’une réglementation biaisée à maints égards ! Primo, des espèces sont classées ESOD même si les dégâts qu’on leur impute ne sont que rarement prouvés ; deuxio, l’efficacité de leur destruction n’a jamais été démontrée ; tertio, les méthodes alternatives non létales sont complètement éludées ; quartum, les services écosystémiques rendus par les espèces sont ignorés ; quintus, les risques pour leur état de conservation, nullement pris en compte, qui plus est dans un contexte d’effondrement de la biodiversité. Raisons pour lesquelles l’opinion publique désapprouve massivement ces mesures. De leur côté, les ONG de protection animale dont la Fondation 30 Millions d’Amis interpellent régulièrement le ministère de la transition écologique... En vain.

Cette année encore, le gouvernement a préféré balayer ces recommandations. La nouvelle secrétaire d'Etat à la biodiversité, Sarah El Haïry, se borne à « vouloir engager une réflexion pour rendre le cadre des ESOD plus lisible et efficace » (AFP). Une mission de l'inspection générale du ministère (IGEDD) est prévue à cet effet pour « identifier comment font les autres pays » et ainsi  « comparer et alimenter la réflexion collective ». En attendant, ce sont des millions d’animaux présumés coupables qui sont bel et bien condamnés à mort...