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Faune

Lutte contre le trafic d’espèces sauvages : des progrès insuffisants, selon l’ONU

Selon l'ONU, plus de 4.000 espèces végétales et animales sont victimes du trafic chaque année dans 162 pays et territoires. / ©AdobeStock

Dans un rapport rendu public lundi 13 mai 2024, l’ONU analyse l’ampleur du trafic d’espèces sauvages, quatrième plus important marché illégal au monde derrière la drogue, les armes et les êtres humains. Selon l’institution internationale, les efforts consentis pour lutter contre ce fléau restent insuffisants face à une criminalité intensifiée. Le résumé de 30millionsdamis.fr.

Malgré tous les efforts déployés pendant vingt ans, le trafic d’espèces sauvages persiste « aux niveaux international et national ». C’est le principal constat du troisième rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) qui dresse un bilan de la lutte contre le trafic d’espèces sauvages, le quatrième plus important à l’échelle mondiale. Selon une collecte de statistiques portant sur 140.000 saisies entre 2015 et 2021 dans 162 pays et territoires, plus de 4.000 espèces végétales et animales sont victimes du trafic chaque année. Parmi elles, 3.250 sont inscrites à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). « La criminalité liée aux espèces sauvages inflige des dommages incalculables à la nature », a déclaré Ghada Waly, directrice exécutive de l'ONUDC, en présentant l’étude.

Saisies en hausse pendant la pandémie de Covid-19

Pour éradiquer ce trafic, le défi reste de taille. Selon le rapport, le nombre de saisies a crû depuis 2017, « atteignant ses niveaux les plus élevés lors de la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021 », fait savoir l’ONUDC. Les espèces de la faune et de la flore issues de trafics illégaux représentaient ainsi "1,4 à 1,9 % du total" du commerce mondial à cette période-là, "contre 0,5 % à 1,1 % au cours des quatre années précédentes". Pour le chercheur Steven Broad, l’un des participants de l’étude, cette augmentation signifie « qu'on n'est pas sur la bonne voie », a-t-il indiqué à l'AFP.

Parmi les facteurs expliquant cette évolution, l’accès aux nouvelles technologies permet aux trafiquants d’atteindre les marchés mondiaux. « Malgré l'impossibilité de vendre ou d'acheter ouvertement des animaux sauvages sur les marchés, de nombreux vendeurs et personnes interrogées déclarent que la demande d'animaux sauvages n'a pas diminué », souligne l’étude. Au contraire, cette tendance a pris un essor inattendu pendant la pandémie, celle-ci ayant impacté l’importation de produits nécessaires aux besoins journaliers des populations locales. « [Elles] ont dû dépendre davantage sur les produits de la faune et de la flore pour assurer leur subsistances », fait savoir l’ONUDC.

Recul du braconnage

Le rapport met en avant les espèces les plus touchées par le commerce illégal. Si les crocodiliens (alligators, caïmans, crocodiles...) figurent en haut du classement (16 %), les reptiles (serpents, tortues…) les perroquets, les poissons, les pangolins ou encore les oiseaux s’ajoutent à la liste. « Le trafic semble avoir joué un rôle majeur dans leur extinction à l'échelle locale ou mondiale », note l’ONUDC.

Pourtant, dès les premières pages du rapport, l’ONUDC observe un recul du braconnage envers les éléphants et les rhinocéros, l’un étant très prisé pour son ivoire, l’autre pour sa corne aux prétendus effets médicinaux. Bien que d’importantes saisies continuent d’avoir lieu, les prix du marché de ces espèces ont considérablement diminué « au cours de la dernière décennie », apportant un signe d’espoir pour la continuité de la lutte contre ce trafic. « Nous avons besoin d’une action ciblée et efficace pour freiner l’offre et la demande », rappelle Ghada Waly sur X, dans le cadre d’un sommet sur le renforcement de la coopération internationale.

L’ONUDC appelle à renforcer les sanctions pénales

 

« Les affaires de criminalité liées aux espèces sauvages sont rarement poursuivies. »

Office des Nations unies contre la drogue et le crime

Pour renforcer la lutte contre le trafic d’espèces sauvages, l’ONUDC appelle l’ensemble des pays à mettre en place une législation « plus efficace ». Notamment des lois anticorruption, pour sévir contre "les puissants groupes criminels organisés" dissimulés derrière ce trafic.

De l’Amazonie à l’Asie du Sud-Est, la corruption contourne les réglementations gouvernementales, selon le rapport : « Les affaires de criminalité liées aux espèces sauvages sont rarement poursuivies dans le cadre d'infractions liées à la corruption ». C’est pourquoi l’ONUDC demande de meilleures poursuites ainsi que des sanctions plus lourdes « que celles applicables dans le cadre de la législation sur l'environnement ».

Malgré des résultats insuffisants, une lueur d’espoir

Pour autant, Ghada Waly garde espoir : « La reconnaissance mondiale de ces dommages n'a cessé de croître, et après deux décennies d'actions concertées, il y a des raisons d'être optimiste », a-t-elle déclaré. Elle indique notamment que la coopération transfrontalière et la criminalisation liée aux espèces sauvages « se sont améliorées ». « Néanmoins, l'ampleur de ce commerce illégal reste immense », conclut la directrice exécutive de l’ONUDC.