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Législation

L’Union européenne veut abaisser le niveau de protection du loup

Abaisser le niveau de protection du loup nuirait à l’ensemble de la biodiversité. / ©Istock

La Commission européenne a ouvert la voie à l’abaissement du niveau de protection de loup, malgré son statut vulnérable. 30millionsdamis.fr s’est entretenu avec le WWF France sur les conséquences (néfastes) d’une telle décision sur la survie du grand prédateur.

En dépit d’une forte opposition des ONG, le processus est enclenché. Mercredi 25 septembre 2024, les représentants des membres de l’Union européenne (UE) ont voté pour l’abaissement du niveau de protection du loup. Une décision déplorée par la Fondation 30 Millions d’Amis et l’ensemble des associations de protection animale.  « [Ce vote] crée un dangereux précédent en termes de conservation des espèces et laisse présager un avenir écologique très sombre, en pleines crises climatique et d’effondrement de la biodiversité », alerte l’Aspas, dans un communiqué.

À la veille de cette réunion décisive, plus de 300 organisations européennes avaient manifesté leur opposition en co-signant dans une déclaration commune, publiée le 19 septembre 2024.

Un état de conservation défavorable

L’espèce canis lupus passerait de « strictement protégée », à simplement « protégée ». Cette rétrogradation faciliterait alors les tirs contre le loup, alors même que l’Union internationale de la Conservation pour la nature (UICN) et l’Alliance Européenne pour la Conservation du loup (EAWC) ont démontré que l’état de conservation du grand prédateur s’avère défavorable.

Le modèle français, où les tirs ont été simplifiés à la demande des éleveurs en février 2024, pourrait alors « devenir la norme à l’échelle européenne, s’inquiète Yann Laurens, directeur des programmes au WWF France, joint par 30millionsdamis.fr. « Les membres de l’UE favorisent la baisse du nombre de loups, alors que l’espèce devrait au contraire croître », ajoute-t-il.

Une régression environnementale

Classé vulnérable par la liste rouge de l’UICN, le loup est protégé par la Convention de Berne. « Cela a permis à ses populations de se rétablir après avoir frôlé l'extinction », rappelle l’IFAW, dans un communiqué. Ce changement est un revers en matière d’efforts de préservation de la biodiversité en Europe ».  Car l’affaiblissement du statut de protection du grand carnivore pourrait davantage banaliser les atteintes à son égard, mais également « augmenter les déséquilibres écosystémiques ».

Car le loup témoigne d’un rôle écologique non négligeable. « En tant que super prédateur, le loup régule les populations d’ongulés sauvages, limitant ainsi les effets de surpâturage et favorisant au contraire la régénération de forêts », explique le directeur des programmes du WWF. À long terme, l’abaissement de leur protection pourrait alors impacter la nature elle-même !

La Commission européenne préfère ignorer la science

Un an avant ce vote décisif, la présidente de la Commission européenne - Ursula von der Leyen - avait exprimé ses craintes quant au danger occasionné par la concentration de meutes de loups « pour le bétail, et potentiellement pour l’Homme ». Des propos sans justification scientifique.

Au contraire, l’Alliance Européenne pour la Conservation du loup (EAWC) confirmait le statut de conservation défavorable du canis lupus, dans une analyse commandée par la Commission en décembre 2023. « Ce vote a eu lieu malgré ces données scientifiques. Il est pourtant démontré que la prédation n’est que le onzième facteur de prélèvement d’un troupeau, le premier étant les maladies ovines et bovines », souligne Yann Laurans à 30millionsdamis.fr.

« Les gouvernements nationaux et l'UE devraient investir dans des solutions qui fonctionnent : protéger le bétail, soutenir les agriculteurs et trouver des moyens de vivre avec les loups, a réagi quant à elle Ilaria Di Silvestre, responsable de la politique et des campagnes UE d’IFAW. S’il est vrai que les éleveurs et bergers doivent s’adapter au retour du canidé, les associations rappellent que les dommages moyens imputés au loup atteignent « se situent légèrement en dessous de 1% (0,8 % à 0,9 %) » dans les départements où le loup a annoncé son grand retour, cite France Nature Environnement (FNE) Auvergne-Rhône Alpes dans une publication. « On peut donc parler d’un loup-émissaire ! », ajoute Y. Laurans.