Fin octobre 2023, un garde-chasse a abattu un cochon vietnamien à Calonne Ricouart (62). Après l’ouverture d’une enquête, l’individu a été interpellé et condamné en comparution immédiate pour sévices graves envers l’animal. La Fondation 30 Millions s’était constituée partie civile.

Ce mercredi 11 janvier 2024, un garde-chasse comparaissait pour avoir abattu un cochon vietnamien de plus de 70 kilos à Calonne Ricouart (Pas de Calais). « C’est une histoire triste, résume Me Caroline Lanty, avocate pour la Fondation 30 Millions d’Amis. Ce cochon domestique était très apprécié dans ce village, tout le monde le connaissait ! »

Trois coups de cartouches

Retrouvé abandonné quelques mois plus tôt sur un parking à Olhain (62), l’animal avait été recueilli par un couple de la commune, dans une maison avec jardin. Mais le jour des faits, Colhain a franchi la clôture de ses maîtres pour traverser les rues du village. « Des riverains l’ont amené dans un champ en attendant le retour du couple », rapporte Me Lanty. C’était sans compter l’arrivée d’un garde-chasse… « Il s’est arrêté devant le champ, a sorti son fusil de sa voiture et a tiré deux cartouches sur le cochon qui s’est mis à gémir », continue l’avocate. Menaçant de mort l’un des riverains d’un « C’est toi que je vais tuer si tu t’opposes », l’individu a lancé un troisième tir, fatal pour Colhain.

Comme tous les animaux de compagnie, le cochon vietnamien est protégé par l’article 521-1 du code pénal, condamnant tout sévice grave ou acte de cruauté exercé envers un animal apprivoisé. Les maîtres de Colhain ont porté une main courante à la brigade de Marles-les-Mines qui a ouvert une enquête.

Six mois de sursis et interdiction de posséder une arme

Identifié et placé en garde-à-vue, le tireur prétendait confondre le cochon vietnamien avec un sanglier en liberté, arguant que l’animal aurait « brutalement percuté sa voiture ». « Il a raconté lors de l’enquête qu’il souhaitait mettre fin aux souffrances de l’animal à la suite de cette collision », ajoute Me Lanty. Une version en totale contradiction avec les dire des témoins, présents à l’audience. 

Le Tribunal judiciaire de Béthune (62) a condamné le garde-chasse à six mois de sursis. « La justice a reconnu que l’animal a souffert », réagit Me Lanty. Relaxé quant aux menaces de mort, le tireur est interdit d’exercer la fonction de garde-chasse et de détenir une arme pendant cinq ans. Son permis de chasse a également été retiré, et ses scellés confisqués. Partie civile, la Fondation 30 Millions d’Amis percevra 100 euros au titre du préjudice moral, ainsi que 100 euros de dommages et intérêts.