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4 espèces « sauvées » de l’extinction… ou quand la préservation paye !

L’espoir renaît pour l’oryx algazelle grâce aux efforts faits pour sa conservation par sa réintroduction au Tchad / ©AdobeStock

Malgré une augmentation du nombre d’espèces menacées, l’inventaire de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) constate des résultats encourageants pour certains animaux jusqu'ici en grand péril. Sa liste, mise à jour chaque année, présente au moins quatre espèces sauvées de l’extinction. 30millionsdamis.fr revient sur les efforts de conservation menées pour chacune d’entre elles.

Des résultats surprenants ! La liste rouge de l’UICN, dont la dernière mise à jour date du 11 décembre 2023, laisse apparaître quelques bonnes surprises sur l’état de conservation d’au moins quatre espèces, jusqu’ici classées « en danger critique d’extinction ». À tel point que Florian Kirchner, responsable « Espèces » du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature, évoque des résultats « spectaculaires ». « Chaque année, la liste rouge de l’UICN présente de plus en plus d’espèces menacées, mais heureusement, il y a aussi des bonnes nouvelles ! », souligne l’expert, joint par 30millionsdamis.fr. Parmi ces quatre espèces, trois d’entre elles ont survécu grâce à la réintroduction à l’état sauvage.

L’Oryx algazelle

Oryx algazelle / ©adobestock

Auparavant classées comme éteintes à l’état sauvage depuis les années 2000, les dernières oryx algazelles subsistaient dans les parcs zoologiques. C’est seulement en 2016 que de premiers relâchés ont été opérés en terrain sauvage. « On a réussi in extremis à préserver cette antilope et favoriser sa reproduction », se réjouit Florian Kirchner. Sa réintroduction a permis à l’UICN de suivre l’évolution de son acclimatation en terre sauvage, la subvention de ses besoins ainsi que sa reproduction, la rendant éligible à une réévaluation. Dans le nouvel inventaire de l’institution, l’oryx est désormais passée du statut « éteinte à l’état sauvage » à « en danger ».

Les effectifs restent encore fragiles avec un peu plus de 140 oryx en milieu naturel. « C’est peu, mais c’est déjà un succès formidable qui incite à poursuivre les efforts », note l’expert. Les récentes conclusions de l’UICN précisent que l’espèce est intrinsèquement sensible aux menaces climatiques, telles que la sécheresse, mais aussi le braconnage, les incendies et les maladies.

2. Le bison d’Europe

Bisons d'Europe / ©AdobeStock

Presque à hauteur d’un miracle, le bison d’Europe a été reclassé « quasi menacée » depuis 2020. Connu comme le plus grand herbivore européen, l’espèce a été réintroduite à l’état sauvage dans les années 1950, après une longue période en captivité au début du siècle. Sa disparité résulte principalement de la perte progressive de son habitat, notamment à cause de l’expansion de l’agriculture et la déforestation. La chasse et des conflits bisons-hommes ont également mené à sa perte.

Il existe à ce jour une quarantaine de troupeaux de bisons en liberté en Europe, selon l’UICN. Au total, plus de 6000 individus peupleraient principalement les forêts de Pologne, Biélorussie et de Russie en 2019, contre environ 1800 en 2003. L’espèce reste toutefois surveillée de près par les scientifiques, avec des mesures de conservation en cours, telles que la restauration de forêts primaires et le déplacement du bison d’Europe vers des habitats forestiers « plus optimaux ». Car les populations réintroduites restent isolées les unes des autres. « Les troupeaux sauvages actuels ne peuvent se rencontrer », entraînant « une perte irréversible de la diversité génétique » selon le WWF. Pour autant, Florian Kirchner évoque « une vision enthousiasmante » grâce à la restauration des espaces forestiers. « À présent, les pays d’Europe de l’Ouest rêvent de le réintroduire à leur tour, indique le responsable Espèces de l’UICN. Il faudra du temps, mais cela reste possible. »

3. L’Antilope Saïga

Antilope saïga / ©AdobeStock

Contrairement à l’oryx algazelle, l’antilope saïga n’a jamais disparu à l’état sauvage. « Sa population connaissait un déclin particulièrement important sur les territoires de Mongolie, en Russie ou encore au Kazakhstan », précise Florian Kirchner. De 2004 à 2015, l’UICN a estimé à 50% le taux de baisse du nombre d’antilopes saïga présentes à l’état sauvage. Durant cette période, plusieurs épidémies ont causé la mort de centaines de milliers d’entre elles. Pour ne rien arranger, le commerce illégal de sa viande et de ses cornes continuent de menacer l’espèce.

Sa réévaluation en 2020 a néanmoins permis aux scientifiques d’observer une évolution très encourageante. Les effectifs du Kazakhstan ont par exemple augmenté d’environ 1 1100% entre 2015 et 2022, selon les dernières données de l’UICN. « On en compte aujourd’hui plus d’1,3 millions au début de l’année 2022 », ajoute le responsable « Espèces » du comité français de l’UICN. L’institution doit cette évolution au renforcement des contrôles contre le commerce illégal, ainsi que la lutte anti-braconnage opérée par les rangers des pays concernés. « Son statut est passé de « en danger critique » au début des années 2000, à « quasi menacé » en 2023 », informe Florian Kirchner.

4. Le cheval de Przewalski

Chevaux de Przewalski / ©AdobeStock

Le cheval de Przewalski, un cousin du cheval domestique, n’a pas bénéficié d’une réévaluation récente. Elle reste toutefois un bon exemple de sauvetage pour l’UICN. En termes de conservation, « le cheval de Przewalski revient de très loin », confirme Florian Kirchner. Pour cause, seulement une quinzaine d’individus était préservée au sein des parcs zoologiques au milieu du 20ème siècle. Tout au long du siècle dernier, divers phénomènes ont perturbé la survie de cet équidé, notamment les changements climatiques, la chasse, la concurrence avec le bétail, ainsi que les activités militaires en Mongolie et en Chine. Ces différents facteurs ont mené les populations de cette espèce à se disperser et s’éloigner des points d’eaux, essentiels à leur survie.

Eteinte en milieu naturel, puis réintroduite et classée « en danger d’extinction » en 2008, l’espèce a pu reconquérir une partie de la Mongolie grâce à aux programmes de conservation menées sur le territoire. L’UICN et le Muséum d’histoire naturelle estiment aujourd’hui la population de chevaux de Przewalsky à plus de 300 chevaux sur les steppes mongoles. Le cheval de Przewalski reste cependant inscrit comme une espèce « en danger », en raison d’un effectif encore fragile et d’une répartition limitée. « Sa conservation reste un succès et nous encourage à poursuivre nos efforts », commente Florian Kirchner à 30millionsdamis.fr.

Plus de 44 000 espèces menacées d’extinction dans le monde

La mise à jour de la liste rouge de l’UICN compte aujourd’hui plus de 157 000 espèces, dont 44 016 menacées d’extinction.  « La progression de la conservation et l’exemple de ces espèces nous montrent la voie à suivre. » Pour poursuivre ces efforts, l’expert insiste sur la responsabilité de chacun : « La conservation fonctionne si tout le monde s’y met, que ce soient les associations sur le terrain, les scientifiques avec leurs diagnostics et leurs recommandations, l’implication des populations locales, ou encore les Etats qui s’engageant envers la faune sauvage. »