Lors d’une chasse à courre près de la forêt d’Orléans (45), des veneurs ont traqué un cerf jusque dans le jardin d’un habitant… Heureusement, ce dernier s’est interposé, sauvant la vie de l’animal. La Fondation 30 Millions d’Amis salue ce geste et condamne fermement cette chasse d’un autre temps.
Un geste salvateur ! Dans le Loiret, un homme s’est interposé entre un équipage de chasse à courre et un cerf pour sauver ce dernier.
Poursuivi par des veneurs et leurs chiens, l'animal a dû trouver refuge à deux reprises dans le jardin de cet habitant d’Ingrannes (45). La première fois, Sylvain a pu ouvrir le grillage derrière sa maison pour permettre au cervidé de fuir. Malheureusement, l’équipage n’a pas arrêté sa traque. Une heure plus tard, l’animal épuisé s’est reclu au même endroit.
« Les chiens et le maître d’équipage à cheval sont venus chez moi, confie l’habitant à l’association Abolissons la Vénerie Aujourd’hui (AVA). Ils sont rentrés dans la propriété, ils ne se gênent pas. » Sylvain s’est finalement saisi d’un jet d’eau pour arroser et calmer les chiens, ordonnant à l’équipage de quitter les lieux. « Les chiens ont reculé et je me suis mis entre le cerf et les chiens, poursuit-il. J’ai vu que le cerf transpirait beaucoup ; il saignait du nez… » L’équipage n’a pas eu d’autre choix que de rebrousser chemin. « Ce moment passé à côté du cerf m’a semblé être une éternité, s’émeut le riverain. Si je les avais laissé faire, ils l’auraient tué ! »
L’animal sauvage, quant à lui, a préféré rester plusieurs heures en ce lieu devenu sûr. Rafraîchi, abreuvé et nourri par son sauveteur, il a pu être rassuré et revigoré avant de repartir vers la forêt. « Encore une fois, des habitants ont dû s’interposer face à la barbarie », tance l’association AVA.
Malheureusement, cet événement est loin d’être isolé. « Ces incidents surviennent des dizaines de fois par saison, partout en France, déplore AVA. Très souvent, les habitants qui subissent cette occupation féodale sont désarmés et isolés ». Pourtant, depuis 2019, un arrêté ministériel impose, « en grande vénerie », de gracier un animal aux abois ou au ferme lorsqu’il se trouve « à proximité d’habitations, de jardins privés y attenant, de zones commerciales ou artisanales, de bureaux et d’établissement accueillant du public ». Dans une telle situation, le maître d’équipage (ou son suppléant) doit en principe, sans délai et par tout moyen, veiller à ce que l’animal ne soit pas approché, pour le déplacer loin de la zone habitée, tout en retirant les chiens.
Mais en pratique, les débordements sont légion. En octobre 2023, un cerf a été traqué et tué en « zone habitée », dans le pré d’une association, près de la forêt de Rambouillet (78). Un an plus tôt, c’est à Compiègne, aux abords d’un établissement accueillant des enfants qu’un cerf a été froidement abattu, après une traque interminable. Pour éviter ces dérives insupportables, la Fondation 30 Millions d’Amis réitère auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Christophe Béchu, sa demande d’abolir la chasse à courre. Un vœu très largement et régulièrement soutenu par l’opinion publique : près de 8 Français sur 10 demandent l'interdiction de cette pratique d'un autre temps (Baromètre Fondation 30 Millions d'Amis /Ifop, 2023). La pétition que la Fondation 30 Millions d’Amis a lancée à cette fin a recueilli plus de 294 000 signatures.
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