Un mois après l’ouverture de la chasse à courre, un cerf a été traqué et tué dans le pré d’une association qui servait de refuge pour d’autres animaux, qui plus est en "zone habitée" du point de vue de la réglementation. La Fondation 30 Millions d’Amis condamne cet acte cruel, dangereux et dont la licéité est douteuse.
Nouvelle scène d’horreur près de la forêt de Rambouillet (78)… À Le Perray-en-Yvelines, un équipage de chasse à courre, a poursuivi et tué un cerf en zone habitée, au mépris de la sécurité des riverains et, semble-t-il, de la réglementation en vigueur. “Passant à travers les clôtures, une partie de la meute s’est introduite sur le terrain occupé par une association, à la poursuite d’un animal, semant la panique chez les chevaux et les chèvres recueillis, déplore l’association Abolissons la Vénerie Aujourd’hui (AVA). Ne se contentant pas seulement de l’intrusion de la meute, des membres de l’équipage ont découpé un pan de clôtures pour aller tuer l’animal, et en ressortir tranquillement quelques minutes plus tard, laissant le passage ouvert.”
Dangereux pour la sécurité des personnes et des animaux, mais aussi cruel pour le cerf qui n’a pas survécu, cet acte est également contestable au vu de la réglementation applicable. En effet, l’arrêté ministériel du 25 février 2019 (modifiant l’arrêté du 18 mars 1982 relatif à l’exercice de la vénerie) impose, « en grande vénerie », de gracier un animal aux abois ou au ferme lorsqu’il se trouve « à proximité d’habitations, de jardins privés y attenant, de zones commerciales ou artisanales, de bureaux et d’établissement accueillant du public ». Dans une telle situation, le maître d’équipage (ou son suppléant) doit en principe, sans délai et par tout moyen, veiller à ce que l’animal ne soit pas approché, pour le déplacer loin de la zone habitée, tout en retirant les chiens. En cas d’échec, le responsable de l’équipage en avise les forces de l’ordre qui décident alors de faire procéder à l’anesthésie ou à la mise à mort de l’animal.
“Comment se fait-il que, malgré l’obligation d’arrêter la chasse à proximité de toute zone urbanisée, une partie de la meute se soit retrouvée hors de contrôle et que l’équipage n’ait pu arrêter ses chiens ? interroge AVA. Est-ce que la gendarmerie a elle-même donné l’ordre d’achever l'animal ? Nous sommes en droit de le demander, espérant qu’encore une fois ce ne soit pas l’équipage qui ait décidé lui-même de cette issue désastreuse, sur une propriété privée, dont les propriétaires n’ont même pas été prévenus.”
La Fondation 30 Millions d’Amis dénonce régulièrement ce type d’exaction. En novembre 2022, à Compiègne, un cerf avait été abattu par un équipage… aux abords d’un établissement accueillant des enfants ! Un peu plus tôt, en pleine saison des amours, un autre équipage de chasse à courre avait traqué et tué deux cerfs à Compiègne, l’un d’eux, lourdement handicapé (il n’avait que 3 pattes) ayant été abattu derrière une maison.
Pour éviter ces dérives insupportables, la Fondation 30 Millions d’Amis réitère auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Christophe Béchu sa demande d’abolir la chasse à courre. Un vœu largement soutenu par l’opinion publique puisque près de 8 Français sur 10 demandent l'interdiction de cette pratique d'un autre temps (Baromètre Fondation 30 Millions d'Amis /Ifop, 2023). La pétition que la Fondation 30 Millions d’Amis a lancée à cette fin a recueilli plus de 294 000 signatures.
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