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Des renards bien vivants au cimetière du Père Lachaise !

Un renardeau prend le soleil au Père Lachaise, sous l'œil du conservateur. ©Benoît Gallot

Le conservateur du Père Lachaise (Paris XXe) met en lumière, par ses clichés et textes poignants, toute la richesse de la biodiversité qui peuple le cimetière. Parmi les animaux que ce lieu (de) culte abrite, certains fascinent depuis le premier confinement : les renards ! 30millionsdamis.fr a recueilli les confidences de leur « gardien ».

Entre les sépultures des personnages illustres qui reposent au Père Lachaise, à Paris (XXème arrondissement), déambulent des animaux sauvages, divers et variés : des passereaux et perruches, des hérisson et fouines, mais aussi… des renards !

Aperçus pour la première fois lors du premier confinement

C’est lors du premier confinement que Benoît Gallot a rencontré, pour la première fois, l’un des membres de cette famille atypique. « À ce moment, la nature a repris ses droits dans le cimetière alors fermé et j’ai eu la chance de faire une rencontre insolite puisque je me suis retrouvé nez-à-nez avec un petit renardeau, se souvient le conservateur. Cette rencontre improbable m’a donné envie de ressortir l’appareil photo pour photographier toute la famille renarde et publier ces clichés sur mon compte Instagram "La vie au cimetière". »

Si les jeunes renards quittent généralement le lieu rythmé de sépultures vers la fin de l’automne ou le début de l’hiver, deux couples semblent quant à eux avoir élu domicile dans l'enceinte du Père Lachaise, pour le plus grand bonheur des Parisiens et amoureux de la faune. Il n’est pas rare que les familles, même endeuillées, demandent de leurs nouvelles. « Un jour, la fille d’un défunt m'a demandé comment allaient les "petits renards" et m’a confié être heureuse que son père repose dans un lieu où vivaient des renards, s’émeut B. Gallot. Pour la première fois depuis le début de notre rencontre, elle avait un large sourire sur son visage… »

Leur tranquillité préservée

Si la présence des goupils est réconfortante, le conservateur rappelle l’importance de veiller à leur tranquillité. Ainsi, à l’instar des autres animaux sauvages, les renards ne doivent pas être nourris par la main de l’homme : il est essentiel d’éviter toute imprégnation. « Les renards ont peur de l’homme et c’est tant mieux, rappelle Benoît. C’est une condition essentielle à leur survie. » Et pour cause, les goupils sont classés comme « espèce susceptible d’occasionner des dégâts » (ESOD) et peuvent, à ce titre, être piégés en tout lieu, déterrés avec ou sans chien et – sur autorisation préfectorale – tués par tirs toute l’année. Au total, 600 000 renards seraient ainsi abattus chaque année en France, selon l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis.

Heureusement, à Paris, ils ne sont ni « nuisibles » ni chassables. Et plus particulièrement au Père Lachaise, Benoît est le seul à pouvoir les observer. « Les renards sont invisibles la journée, assure-t-il. Je suis le seul à pouvoir les voir après la fermeture du cimetière quand ils sortent du terrier, entre 18h et 8h

Des êtres sensibles et écologiquement utiles

À travers ses clichés et anecdotes, le conservateur du cimetière souhaite ainsi combattre certains préjugés dont souffre le canidé roux. « Les renards ne mangent pas les chats ; ils préfèrent terminer leurs gamelles, tance Benoît. Et il n’y pas davantage de risque de prolifération car le renard adapte sa population au territoire qu’il occupe et à la quantité de nourriture disponible. »

Leur présence est même un très bon indicateur sur le plan de la biodiversité. Ils se nourrissent, entre autres, des fruits des 4000 arbres et 1000 arbustes du cimetière. Ils permettent en outre la régulation naturelle des rongeurs et – plus particulièrement au Père Lachaise – des corneilles noires qui n’avaient aucun prédateur jusqu’alors. Ils revêtent, à cet égard, une réelle utilité dans la chaîne alimentaire… à la faveur d’un véritable équilibre.

Benoît Gallot a décidé de rétablir ces vérités dans son livre « La vie secrète d’un cimetière » (éditions Les arènes). Il y dévoile également les belles rencontres animales qu’il vit au quotidien : « Le sens de ma démarche est de mieux faire connaître ces lieux ignorés, redoutés mal considérés car relatifs à la mort, confie l’auteur. J’espère que mes lecteurs verront le Père Lachaise comme autre chose qu’un cimetière : un lieu apaisant, aux richesses insoupçonnées. »