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Législation

Le législateur encadre le recours aux animaux sauvages par les influenceurs

En utilisant des animaux sauvages, les influenceurs alimentent indirectement le trafic d'espèces protégées. Image générée par midjourney.

Même si ce n’était pas son objectif premier, la loi « visant à lutter contre les dérives de certains influenceurs » contient une disposition qui va dans le sens de ce que réclamaient les ONG de protection animale. Il sera désormais interdit pour les influenceurs d’utiliser des animaux sauvages captifs à des fins promotionnelles. 30millionsdamis.fr revient sur cette avancée.

C’est bien connu, un train peut en cacher un autre. La loi visant à lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux devrait – in fine – aussi bénéficier… aux animaux ! Une disposition de ce texte, insérée par amendement au Sénat, prévoit en effet que « les personnes exerçant l’activité d’influence commerciale par voie électronique » ne pourront effectuer de promotion impliquant des espèces dont la détention n’est pas autorisée en France.

De plus en plus d’animaux sauvages sur les réseaux sociaux

Depuis quelques années, fleurissent sur les réseaux sociaux des mises en scène impliquant des animaux appartenant à des espèces sauvages, dont la domestication est interdite (du moins en France). De nombreux influenceurs se mettent en scène au célèbre « Privatezoo » de Dubaï, qui permet à ses visiteurs d’approcher tigres, lionceaux et autres fauves…

De même, certaines personnalités prennent comme animaux de compagnie des caracals, ou des servals, et les affichent dans leurs publications. Evidemment choquantes par elles-mêmes (ces animaux, sauvages, n’étant adaptés ni à la domestication, ni à l’attache, ni à une telle proximité avec des humains), ces images le sont d’autant plus que, par effet de mode, elles créent une demande autour de ces espèces, alors même que le trafic d’espèces protégées bat des records et que ses effets sur la faune sauvage sont de plus en plus délétères. Or, nombre de ces animaux sauvages proviennent de filières de trafiquants, avec leur cortège de mauvais traitements. Les influenceurs, qui, comme leur nom l’indique, vivent de l’influence qu’ils exercent sur leur audience, ont par conséquent une responsabilité particulière dans ce phénomène (une étude de médiamétrie indiquait ainsi qu’en 2021, 60 % des internautes interrogés affirmaient acheter des produits recommandés par des influenceurs, c’est dire la force de frappe de ce procédé sur les réseaux sociaux). Il était donc nécessaire de légiférer.

Deux ans de prison et 300 000 euros d’amende

Cette interdiction est donc d’autant plus bienvenue qu’elle s’adresse en réalité à toute personne (même des personnes morales) qui reçoivent une rémunération pour faire la promotion de biens, de services, ou même d’une cause. Il n’y a donc pas de critères liés au niveau de notoriété ou au nombre d’abonnés. Autrement dit, même les influenceurs disposant d’une faible audience sont concernés. A condition que les animaux qui apparaitraient dans leur communication numérique soient utilisés « à des fins promotionnelles », ce qui pourrait, à l’avenir, provoquer des débats  dans son interprétation, même s’il faut souligner que la définition de l’activité d’influenceur retenue par la loi clarifie ce point (il suffit que la publication ait fait l’objet d’une contrepartie). Le législateur a prévu que le non-respect de cette interdiction sera puni de deux ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende. La Fondation 30 Millions d’Amis salue cette avancée, ainsi que le travail d’Arnaud Bazin et Céline Boulay-Espéronnier, tous deux à l’origine de l’amendement au Sénat.