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Maltraitance

Violence animale , violence humaine : un seul combat !

Il est urgent d'admettre que les violences contre les animaux ne sont pas d'une nature différente des autres violences. Photo d'illustration, © Adobestock.

Il est essentiel que les violences exercées à l’encontre des animaux soient enfin prises pleinement pour ce qu’elles sont : des violences qui sont – de multiples façons – corrélées aux violences exercées contre les personnes vulnérables. C’était le propos du colloque « Une seule violence », qui se tenait à la maison du Barreau le 17 mars 2023. La Fondation 30 Millions d’Amis y a assisté.

Il n’y a pas d’un côté les violences faites aux humains, de l’autre les violences faites aux animaux. Il n’y a qu’une seule violence, qui produit des effets sociaux analogues que les victimes directes soient humaines ou qu’elles soient animales. Voilà le constat à l'origine du colloque « Une seule violence », organisé à l’initiative du sénateur Arnaud Bazin avec le concours scientifique de l’université de Nantes et du CNRS, qui s’est tenu le 17 mars 2023 à Paris. Des discussions qui ont réuni magistrats, membres des forces de l’ordre, scientifiques, psychiatres, acteurs de l’aide sociale à l’enfance, vétérinaires, avocats et acteurs associatifs.
 
De cette diversité de profils des intervenants a émergé un propos général complet, permettant de comparer l’état de la science sur les causes et les conséquences des violences exercées sur les individus humains ou animaux, à leur prise en compte par les acteurs de la chaîne judiciaire. Les difficultés pour traduire sur le terrain ces constats, partagés par tous les intervenants, n’ont pas été éludées.

Une seule violence, quelles que soient les victimes

Les multiples liens qui existent entre les violences subies par les personnes vulnérables au sein des cellules familiales et celles subies par les autres membres de la famille que sont les animaux de compagnie, ont été largement abordés. Car les recherches menées sur ces questions font unanimement ressortir une connexion entre les deux phénomènes. Les auteurs de violences envers les enfants sont ainsi bien plus nombreux à avoir maltraité des animaux qu’en population générale. Les sévices perpétrés contre les animaux de la famille devant les enfants constituent, pour ces derniers, des traumatismes équivalents à ceux naissant de violences commises contre un membre humain de la famille.
 
 

L’animal est un maillon important de la bien-traitance humaine

Dr. Jean-Marc Benkemoun, pédopsychiatre.

Ainsi, les individus – humains ou non- deviennent incapables de vivre normalement leur vie émotionnelle, perdant le contrôle de nombre de leurs réactions, sans qu’ils puissent y faire quoi que ce soit, puisque c’est le fonctionnement même de leur cerveau qui a été modifié par les violences subies.

De la même façon, l’effet psychique pour l’auteur des violences est comparable que sa victime soit un humain ou un animal (du moins si ce dernier est un mammifère). En somme, « l’animal est un maillon important de la bien-traitance humaine », souligne le Dr Jean-Marc Benkemoun, pédopsychiatre.

Les animaux, sentinelles des violences intrafamiliales

Les acteurs de la chaîne judiciaire ont également rappelé que les animaux présents au sein de la cellule familiale étaient souvent utilisés pour exercer une pression sur les enfants, ou l’épouse qui voudrait quitter le domicile, pour les empêcher de donner l’alerte.

Les enquêteurs sociaux comme les membres des forces de l’ordre présents ont, eux, insisté sur le fait que lorsqu’ils interviennent sur des affaires de maltraitance animale, il est très fréquent que cela permette de déceler des violences intrafamiliales. Des vétérinaires ont aussi souligné à quel point il pouvait être émotionnellement difficile de constater des violences sur les animaux, pour ensuite relever que ces violences s’exercent aussi probablement sur d’autres membres de la famille

Pour tous les intervenants, il est essentiel que les violences contre les animaux soient traitées comme des signaux laissant suspecter d’autres violences. Puisqu’il n’y a qu’une seule violence, un animal qu’on frappe n’est probablement pas le seul être vivant de la maison à être frappé, et il est important que les services chargés de réagir face aux suspicions de violences intrafamiliales le fassent aussi systématiquement lorsque des violences contre les animaux sont constatées. Or, en l’état « les procédures sont trop cloisonnées », déplore Me Eva Souplet, avocate de la Fondation 30 Millions d’Amis.

Vers des solutions ?

Par ailleurs, ce colloque a permis à différents acteurs de discuter entre eux et de chercher des solutions pour une appréhension globale du phénomène de la violence exercée contre les individus vulnérables. Si la question des moyens a été évoquée, c’est surtout en termes de stratégies et de mise en place d’outils de signalement comme de dialogue entre les diverses institutions intervenant en cas de violences suspectées ou avérées, que des solutions doivent encore émerger.

 

Il y a encore une révolution culturelle à faire dans la magistrature sur les maltraitances animales

Clément Bergère-Mestrinaro, président du TJ de Sens (89).

De petites modifications du droit et des pratiques pourraient ainsi produire des résultats intéressants, même si Clément Bergère-Mestrinaro, magistrat et président du tribunal judiciaire de Sens (89), rappelle qu’il y a « encore une révolution culturelle à faire dans la magistrature sur les maltraitances animales ».

Les débats qui ont nourri le colloque « Une seule violence » doivent conduire à un changement de paradigme sur la manière dont notre société – encore aujourd’hui – appréhende les violence faites aux animaux ; tous les acteurs réunis semblent en accord sur ce point. Reste à trouver désormais les leviers concrets à mettre en place pour une application effective.

Commenter

  1. nous pour eux 29/03/2023 à 20:33:54

    Il y a tant à dire et à faire sur le sujet ! Mais il est vrai que c'est un seul combat...

  2. pouguy 29/03/2023 à 18:27:14

    la violence existe des deux cotés, mais je la trouve plus cruelle envers les animaux vu les séquelles qu'ils ont et les morts qu'ils y a beaucoup trop. la justice faut croire qu'elle aime la violence puisqu'elle ne la punit pas des deux cotés