Un acte cruel… et illicite ! L’arrêté ministériel du 1er mars 2019 a effectivement mis fin au « droit de suite », une aberration qui autorisait à achever, sur un terrain privé et même sans l’accord du propriétaire, un animal mortellement blessé ou aux abois. Désormais, en grande vénerie, l’animal aux abois ou au ferme est gracié lorsqu’il se trouve « à proximité d'habitations, de jardins privés y attenant, de zones commerciales ou artisanales et de bureaux et d'établissements accueillant du public ».

Malheureusement, comme en témoigne encore cette affaire, l’obligation réglementaire n’est pas toujours respectée. Dans l’Oise, en décembre 2021, un cerf, traqué par l'équipage de la « Futaie des Amis », s'était réfugié dans un hameau de Morienval – donc en zone habitée – et l'un des veneurs l'avait abattu de sang froid. Un mois plus tôt, le même équipage avait pourchassé un autre cerf jusqu'aux abords du stade de foot de Saint Sauveur, aux risques et périls des familles présentes sur place.

8 Français sur 10 pour l’interdiction de la chasse à courre

Sur la séquence vidéo, on aperçoit les chasseurs tirant le cadavre du cervidé jusqu’au coffre de leur 4x4… en riant ! Au même moment, d’autres chasseurs lancent leur meute de chiens sur le premier cerf poursuivi. Épuisé, le pauvre animal sera, lui aussi, abattu au fusil. « À l'arrivée des premiers volontaires d'AVA sur place (quelques secondes après le tir), le cerf gît dans les ronces et remue encore quand les chiens le mordent aux oreilles, déplore l'association Il s'agit d'un grand cerf connu en tant que "Chevillure Fourchue", qui bramait près des étangs de Saint-Pierre cette année ». Le grand cervidé avait été immortalisé, vivant, par des photographes animaliers de la région, à l'instar de "La Pieuvre", lui-aussi tué en janvier 2022 par un équipage de chasse à courre.

« Ces massacres et ces infractions doivent cesser », conclut AVA. Un vœu très largement partagé par l'opinion publique : Près de 8 Français sur 10 demandent l'interdiction de cette pratique d'un autre temps (Baromètre Fondation 30 Millions d'Amis /Ifop, 2022). La pétition de la Fondation 30 Millions d'Amis a déjà recueilli près de 280 000 signatures.