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Débat

Chasse et sécurité : le chemin semble encore long…

En l'espace de quelques heures, plusieurs chasseurs ont manqué à leurs obligations de sécurité, dans la Drôme et en Isère. ©AdobeStock

Moins d’un mois après la publication du rapport sénatorial rappelant la nécessité de sécuriser la pratique de la chasse, des chasseurs ont semble-t-il manqué à leurs obligations de sécurité au cours du premier week-end d’octobre 2022. 30millionsdamis.fr revient sur ces incidents ou accidents de chasse.

Des sangliers visés à travers une route, une maison traversée par des balles… Le premier week-end d’octobre a été le théâtre de manquements à la sécurité lors de parties de chasse, renvoyant ces faits divers dans les colonnes de la presse régionale.

Des manquements flagrants aux règles élémentaires

 

La sécurité des autres usagers est un devoir pour les chasseurs.

Maryse Carrère - Sénatrice

En Isère, dans la nuit du 1er au 2 octobre 2022, des balles de fusil de chasse – tirées depuis l’extérieur – ont frôlé deux personnes qui se trouvaient dans le salon de leur maison. Selon Le Dauphiné Libéré, le couple regardait la télévision sur son canapé lorsque deux tirs bancroches ont retenti, peu avant minuit. La première balle aurait « transpercé un volet métallique et le double vitrage de la fenêtre de la salle à manger avant de se loger dans un mur », tandis que l’autre balle se serait « fichée dans une armoire après avoir traversé le volet et la vitre de la chambre ». Choqués, les habitants ont immédiatement prévenu la gendarmerie qui a ouvert une enquête. La circulaire du 15 octobre 1982 interdit pourtant clairement de « tirer en direction » des « routes et chemins publics », « voies ferrées », des « stades » et des « habitations ». Et l’article L. 424-4 du code de l’environnement circonscrit en principe le droit de chasser au « jour », soit à partir d’une heure avant le lever du soleil et jusqu’à une heure après l’heure du coucher.

Quelques heures plus tôt, dans la Drôme, une vingtaine de chasseurs – la plupart apparemment sans gilet orange, pourtant obligatoire – visaient des sangliers à travers une route départementale. C’est le naturaliste Pierre Rigaux qui a filmé et diffusé la scène sur les réseaux sociaux. Posté sur un côté de la route, « l’un des chasseurs tire à travers la route les animaux qui arrivent de l’autre côté », fustige l’écologiste. Des fautes que la Fédération départementale des chasseurs de la Drôme a elle-même qualifiées d’impardonnables. Si son président a suspendu le chasseur de toute activité sur ce territoire, la gendarmerie a, de son côté, renoncé à toute poursuite, le chasseur filmé n’ayant pas été pris en « flagrance de tirer ».

La sécurité à la chasse au cœur des débats parlementaires

Ces situations surviennent quelques semaines après la publication d’un rapport sénatorial visant à renforcer les règles de sécurité pour parvenir à l’objectif « 0 accident ». « La sécurité des autres usagers est un devoir pour les chasseurs, confie la sénatrice et rapporteure du texte, Maryse Carrère, jointe par 30millionsdamis.fr. Nous demandons à ce qu'ils s'engagent dans une démarche d'amélioration permanente. »

« Il y a encore trop d'accidents de chasse : 90 l'année dernière faisant 95 victimes dont 8 morts, ajoute la sénatrice. Notre mission a clairement voulu renforcer la réglementation pour assurer plus de sécurité pour tous. Sur 30 propositions, presque toutes renforcent les obligations pesant sur les chasseurs : un permis de chasser plus difficile, de la formation continue, l'interdiction de l'alcool, l'obligation d'un certificat médical, le renforcement des pouvoirs des préfets, le renforcement des sanctions, la création d'une plateforme de recueil des incidents par l'Office français de la biodiversité... », confirme la parlementaire.

 

Il y a encore trop d'accidents de chasse.

M. Carrère - Sénatrice

Des propositions insuffisantes selon les ONG de protection animale. La Fondation 30 Millions d’Amis regrette notamment que les sénateurs aient exclu le respect de distances de sécurité autour des habitations et des routes. « Cette obligation conduirait à interdire la chasse dans une partie de la France et poserait des problèmes de régulation en créant des zones refuge, pour le gibier », se défend l’autre rapporteur du texte, Patrick Chaize, contacté par 30millionsdamis.fr. La Fondation 30 Millions d’Amis déplore également la proposition de créer un délit d’entrave à la chasse, « envisagée par souci d’équilibre » pour compenser « l’obligation de déclaration préalable de battue », selon le sénateur de l’Ain. Enfin, les parlementaires ne souhaitent pas de « jour sans chasse », contrairement à une très large majorité des Français puisque 76% d’entre eux sont pour l’interdiction de la chasse le dimanche (Baromètre Fondation 30 Millions d'Amis /Ifop, 2022). La Fondation 30 Millions d’Amis a d’ailleurs lancé une pétition pour des week-ends sans chasse afin de permettre aux promeneurs de jouir de la nature en toute sérénité les fins de semaine.