Le blanchon a été entouré d’un périmètre de sécurité sur la plage de Collignon (50) ©GerardMauger / GECC

Afin de protéger l’animal des promeneurs qui pourraient perturber son sommeil, les étudiants ont sollicité le Groupe d’Étude des Cétacés du Cotentin (GECC), une association partenaire de l’établissement spécialisée dans l’étude et la préservation des mammifères marins.  « Un camping-cariste nous a informé que le petit phoque se trouvait déjà là le samedi soir », raconte Gérard Mauger, président et fondateur de l’association. Sur place, le GECC a installé un périmètre de sécurité autour du jeune blanchon, âgé de quelques semaines et en bonne santé selon le spécialiste. Toute la journée, une vingtaine d’étudiants de l’Intechmer participaient à tour de rôle à sa surveillance. "J’ai prévenu les gens d’attacher leur chien et de respecter la distance d’au moins 300 mètres avec l’animal", a témoigné Lucie, étudiante à l'Intechmer, pour le quotidien La Presse de la Manche.

Révélateur de l’augmentation des phoques sur le littoral

Si le phénomène peut surprendre, il est pourtant d’une banalité courante : « Il est relativement fréquent de retrouver des phoques en période de sevrage, c’est-à-dire lorsqu’il devient adulte, surtout lorsque la mer se montre agitée », précise Gérard Mauger. Ces échouages, de plus en plus nombreux au nord de la France, sont le signe révélateur de l’augmentation des populations de phoques sur le littoral français. Environ une dizaine d'échouages de phoques sont recensés par an, tous suivis dans le cadre du Réseau National Echouages coordonné par l’Observatoire Pelagis.

Blanchon endormi sur la plage de Collignon ©GerardMauger / GECC 

Se reposer sur les plages reste un comportement typique des phoques en dehors de leurs heures de chasse : « Un phoque, c’est comme un nouveau-né : il a besoin de faire de longues siestes. Cela peut durer plusieurs heures, comme plusieurs jours ! », prévient le président du GECC à 30millionsdamis.fr.  Les nouveaux-nés n’ayant « pas peur de l’homme », une simple odeur humaine peut conduire la mère du blanchon à cesser l’allaitement et à « abandonner son petit ». Instaurer une distance entre l’homme et l’animal s’avère essentielle pour sa survie ! « C’est aussi une bonne occasion de sensibiliser la foule, car beaucoup de monde désirait le voir avec l’affluence des réseaux sociaux », ajoute Gérard Mauger, président et fondateur du GECC.

Remise à l’eau spontanée ou assistée

Le blanchon est reparti en mer basse lundi 28 janvier au petit matin. « On surveille l’évolution de chaque cas, informe Gérard Mauger. Un phoque présent trop longtemps sur la terre ne peut pas se nourrir et doit être transféré en centre de soins ». Si la plupart des pinnipèdes rejoignent la mer par eux-mêmes, d’autres cas nécessitent une intervention humaine en cas de blessure ou de santé dégradée.

Blanchon sur la plage d'Urville-Nacqueville ©GerardMauger / GECC

La même matinée, un nouveau cas a été alerté quelques kilomètres plus loin, sur la plage d'Urville-Nacqueville : un phoque « à peine plus âgé » tentait de se reposer paisiblement sur le sable. « Visiblement la foule le dérangeait pour dormir. Il montrait ses crocs, et semblait agité », souligne Gérard Mauger. La même opération d’isolement s’est présentée, et le blanchon s’est endormi aussitôt. Sous l’œil de deux volontaires en service civique pour le GECC le blanchon, apparemment bien reposé, a lui-aussi regagné la mer. Un retour permis grâce aux bons gestes adoptés pour maintenir sa sécurité !