Quelques jours après l’annonce de la Commission européenne affirmant son souhait d’abaisser le niveau de protection des loups dans l’Union européenne, 15 ONG de protection animale somment l’institution de s’en tenir aux faits. La Fondation 30 Millions d’Amis relaie leur appel.

Les faits, rien que les faits ! L’Alliance Européenne pour la Conservation du loup (EAWC) rappelle à la Commission européenne les données scientifiques et sociétales existantes sur le canis lupus… Données qu’elle avait elle-même commandées mais qu’elle semble préférer ignorer, afin de réduire la protection de cette espèce dans l’Union européenne.

1. Le statut de conservation du loup est défavorable

Si la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pointe du doigt la concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes, toujours est-il que ce développement est loin d’être homogène. « Les données utilisées par la Commission pour démontrer que les populations de loups ont augmenté ne sont pas basées sur un suivi cohérent de l’espèce dans l’ensemble des pays, précise Enrique Perez, président de l’Alliance. Elles résultent d’une compilation de données disparates ainsi que d’estimations et d’extrapolations ».  In fine, le statut de conservation du loup est défavorable dans six des sept régions biogéographiques d’Europe. En cause : le braconnage, les collisions routières, et les destructions légales autorisées en vertu des dérogations prévues par la directive « Habitats ».

2.  Les mesures de protection ont prouvé leur efficacité

Selon l’analyse commandée par la Commission et publiée le 20 décembre 2023, contrairement aux mesures d’abattage, les dispositifs préventifs, tels que l’installation de clôtures électriques et l’utilisation de chiens de protection, sont efficaces pour réduire les attaques contre les cheptels domestiques. Dès lors, « pourquoi la Commission européenne ne se concentre pas plutôt sur cet aspect en promouvant notamment l’échange de bonnes pratiques », interroge l’ONG.

3. Les loups jouent un rôle écologique

L’analyse précitée souligne également le rôle écologique non négligeable du canis lupus. « Les loups jouent un rôle essentiel dans la création et la préservation d’écosystèmes en bonne santé, insiste Enrique Perez. Ils contribuent à réguler les ongulés sauvages et empêchent ainsi le surpâturage et la diffusion de maladies ». À l’aube du débat européen sur la restauration de la nature, la proposition d’abaisser le statut de protection du loup est d’autant plus incompréhensible que cette espèce a justement un rôle clé à jouer en la matière !

4. Les Européens souhaitent maintenir la protection du loup

Au-delà de la communauté scientifique, c’est l’opinion publique européenne dans son ensemble qui est ainsi méprisée par l’exécutif européen. Un récent sondage mené par Eurogroup For Animals témoignait du soutien des citoyens européens pour les loups. Selon l’enquête conduite en novembre 2023, près de 7 Européens ruraux sur 10 sont favorables au maintien d’une protection stricte du loup dans l’Union, afin de garantir sa survie à long terme.