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Nouveau Plan loup : « tout est fait pour tuer plus de loups »

Le nouveau plan loup privilégie une logique destructrice à l'impératif de conservation. ©AdobeStock

Le nouveau « plan loup » 2024-2029, présenté par le gouvernement le 18 septembre 2023 aux membres du Groupe national loup (GNL) est « inacceptable » pour les ONG de protection animale, dont la Fondation 30 Millions d'Amis.

« Nous avons annoncé notre retrait définitif du Groupe national loup, a indiqué Jean-David Abel, représentant de France Nature Environnement (FNE), s'exprimant également au  nom des associations Ferus, Humanité et diversité, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), l'Association de protection des animaux sauvages (Aspas) et le Fonds mondial pour la nature (WWF). On a commenté le plan axe par axe et à la fin, on a dit pourquoi c'était inacceptable et on est parti ».

Modalités de tirs assouplies, troupeaux décrétés comme ne pouvant pas être protégés…

Et pour cause, le nouveau plan étudie la possibilité… d’un déclassement de l’espèce ! Il s’inscrit ainsi dans le prolongement de l’actuel débat européen, impulsé par les propos polémiques de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Lyen, lorsque cette dernière a encouragé les autorités locales et nationales « à prendre les mesures qui s’imposent », autrement dit, à utiliser les dérogations prévues par la réglementation pour autoriser des tirs de loups et ainsi lutter contre l’hypothétique danger que représentent les meutes « pour le bétail, et potentiellement pour l’Homme ». Des propos trompeurs, condamnés par la Fondation 30 Millions d’Amis, les loups ne considérant pas les humains comme des proies. Depuis, le Parlement européen envisage lui-même de réformer la Directive « Habitat » de 1992 pour réduire le statut protecteur de l’espèce…

Pourtant, des solutions existent pour favoriser une coexistence apaisée entre les loups et les éleveurs. Malheureusement, aucune des 41 propositions émises au printemps par les associations spécialistes du loup n'a été retenue. Bien au contraire, « tout est fait pour tuer plus de loups : modalités de tirs assouplies, possibilité de relever le pourcentage de loups pouvant être tués et troupeaux décrétés comme ne pouvant pas être protégés (et où donc les loups pourront être abattus alors qu’aucun moyen de protection n’est mis en place), déplorent Ferus et l’ASPAS. Sans compter la volonté de changer de méthode d’estimation de la population de loups : non pas pour suivre scientifiquement l’espèce mais bien pour augmenter le plafond de tirs (plus de loups comptés = plus de loups abattus…) ».

Un plan ignorant le rôle écologique des loups

Ces recommandations sont d’autant plus incompréhensibles que les dommages aux troupeaux restent stables depuis plusieurs années, et qu’au surplus, les moyens de protection, lorsqu’ils sont mis en place, ont prouvé leur efficacité (Lettre de la Dreal Auvergne-Rhône-Alpes, InfoLoup n° 40). A contrario, les dommages causés au bétail résultent en pratique d’une absence, ou d’une insuffisance des moyens de protection existants. La Fondation 30 Millions d’Amis encourage de longue date le recours à ces moyens de protection : tant les mesures classiques et incontournables  (gardiennage, chiens de protection, enclos de petite taille) que les dispositifs innovants (flash lumineux, fils électriques, colliers répulsifs). « Et pourquoi rendre quasiment inexistant les tirs d’effarouchement qui ont un effet d’apprentissage sur les loups, interrogent les associations. Un loup mort n’apprend pas ».

Enfin, les associations regrettent un plan exclusivement tourné vers les lobbies de l’élevage, « au mépris de la nature et de la volonté de la grande majorité des citoyens », excluant le rôle écologique des loups qui, en régulant la pression des herbivores, cervidés et sangliers, apparaissent comme des alliés forestiers et agricoles de taille. « Nos associations dénoncent un nouveau Plan National d’Actions Loup (PNA) qui, au lieu d’être un projet de conservation de l’espèce, devient un plan dédié uniquement à l’élevage pour occire toujours plus de loups sous la pression des lobbies anti-loup », concluent-t-elles.