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Débat

Loup : 5 arguments contre les projets du gouvernement

Des projets gouvernementaux, actuellement soumis à la consultation du public, entendent réduire la protection accordée au loup. ©AdobeStock

Le gouvernement a soumis à la consultation du public deux projets considérés comme « anti-loup » par les ONG de protection animale, dont la Fondation 30 Millions d’Amis. Vous avez jusqu’au 7 décembre 2023 pour vous opposer à la fois au nouveau Plan national d’actions (PNA) 2024-2029 sur l’espèce et au projet d’arrêté encadrant les tirs contre le loup.

Des avis scientifiques ignorés, des engagements bafoués… La politique de tirs de loup, actuellement soumise à consultation du public, montre une nouvelle fois que le gouvernement privilégie la logique de destruction à l’impératif de cohabitation. Tour d’horizon.  

1. Le PNA précédent n’a pas fait l’objet d’évaluation

La pertinence des actions engagées par le Plan National d’Action précédent (2018-2023) n’a pas été évaluée. « Le nouveau PNA ne présente pas d’analyse de la situation en termes de dommages, de développement de la population de loups, de valorisation des expériences de terrain favorisant la coexistence, ou de baisse du nombre d’animaux d’élevage tués par rapport au nombre de loups présents, déplore l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS). En conséquence, le projet actuel ne tient pas compte des enseignements du plan précédent ». Un non-sens !

2. La protection de la faune sauvage est bafouée

Le nouveau plan envisage la possibilité d’un déclassement de l’espèce canis lupus, protégée par le droit européen depuis 1979. En septembre 2023, la Commission européenne a évoqué la possibilité de « modifier le statut de protection du loup au sein de l’UE (…) afin d’introduire, lorsque c’est nécessaire, davantage de flexibilité ». Dans cette lignée, le projet gouvernemental prévoit « d’étudier les conséquences d’un éventuel changement de statut du loup, au sein de la Directive Habitats et de la Convention de Berne ». « Cet engagement est contraire à l’objectif d’assurer un bon état de conservation, réagit la Ligue pour la protection des Oiseaux (LPO). Il s’agit d’un précédent inacceptable dans un PNA. »

3. L’avis de la communauté scientifique est méprisé

« Le contenu du PNA est en totale contradiction avec les bases scientifiques », regrette l’ASPAS. En effet, le Conseil national de protection de la nature a (comme souvent à propos des projets de texte qui heurtent la protection de la faune sauvage) émis un avis défavorable au projet de PNA qui n’a nullement été pris en compte. « La perspective d’un déclassement de l’espèce (…) constituerait une brèche dans le domaine de la protection de la faune sauvage, avec le risque de l’effet boule de neige sur d’autres espèces de grands prédateurs tels que l’ours ou d’autres espèces, sur le fondement d’une cohabitation déclarée impossible, déplore le CNPN. C’est, pour le cas présent, un signal négatif fort de la place que notre pays accorde aux grands prédateurs au moment de l’adoption de la nouvelle stratégie pour la biodiversité. » Il en va de même s’agissant du projet d’arrêté encadrant les dérogations aux interdictions de destruction pour lequel le CNPN a, là-aussi, émis un avis négatif.

4. Le rôle écologique des loups est ignoré

Si le nouveau PNA dresse un portrait élogieux des activités d’élevage ; il ne mentionne au contraire que les impacts négatifs de la présence du loup. Exclusivement tourné vers les lobbies de l’élevage, le texte semble mépriser la nature et le rôle écologique des loups qui sont pourtant des alliés forestiers et agricoles de taille, de par la régulation naturelle qu’ils exercent sur les herbivores, cervidés et sangliers.

5. Un objectif de « régulation » plutôt que de « conservation »

« Le projet de Plan national d’action, malgré quelques points positifs, est largement déséquilibré et ne vise pas à obtenir un bon état de conservation de la population de loups dans l’ensemble de son aire de répartition, tance l’ASPAS. Au contraire, il organise une régulation de l’espèce qui n’est pas acceptable. » Dans cette lignée, un projet d’arrêté (également soumis à la consultation du public jusqu’au 7 décembre) prévoit de faciliter les possibilités de dérogations à l’interdiction de destruction de loups, dans l’objectif de multiplier les abattages. Pour ne citer que quelques exemples, « les tirs de défense qui ne pouvaient être mis en œuvre que par un seul tireur pourront être mis en œuvre par 2, voire 3 tireurs simultanément, précise l’ASPAS. Les tirs de défense renforcés, quant à eux, seront encouragés par les préfets qui informeront tout au long de l’année les éleveurs de leur éligibilité à ce type de tirs ». Il ne serait d’ailleurs pas étonnant qu’un prochain projet d’arrêté augmente le plafond de loups susceptibles d’être tués, qui s’élevait déjà à 21% l’an dernier… contre 12% en 1998. « De telles mesures visant à introduire une régulation de la population lupine française (…) constituent un non-sens en termes de biologie de la conservation », conclut la LPO.