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Culture

Luca Melcarne, l’étoile montante de la photographie animalière

Luca Melcarne suit les traces de grands photographes français en remportant un prix du prestigieux concours du Wildlife Photography of the Year./©Luca Melcarne

À 24 ans, le photographe originaire du Vercors a été primé « étoile montante » par le célèbre concours Wildlife Photographer of the Year. Il évoque pour 30millionsdamis.fr sa passion des animaux de sa région et les coulisses de ses clichés.

Il est l’avenir de la photographie animalière française. Luca Melcarne (24 ans) a eu la belle surprise d’être récompensé par le concours Wildlife Photographer of the Year, le plus prestigieux dans cette catégorie. À ses côtés, Laurent Ballesta a réédité son exploit en glanant son 2ème prix de la meilleure photographie après celui de 2021. Hadrien Lalagüe a remporté la catégorie « Comportement Oiseaux » et Olivier Gonnet celle de « Comportement mammifère ». Luca Melcarne complète donc la belle moisson française en soulevant le prix de « l’étoile montante » de l’année.

La photo de l'étagne a fait fondre le jury./©Luca Melcarne

« Je pensais à une blague de mes amis »

« Ce n’est pas la première fois que j’essayais, explique le Drômois à 30millionsdamis.fr. Ce concours, c’est le graal pour tout photographe animalier. C’est comme les Oscars. De grands noms comme Vincent Munier y sont passés. Je m’attendais à recevoir un mail type ‘retentez votre chance l’an prochain’. Mais là, quand je clique, je vois que ce n’est pas comme d’habitude. Je me vois gagnant ! Je n’y crois pas trop, je pense plutôt à une blague d’amis. Mais personne n’était au courant que j’avais postulé. »

Originaire du pied du Vercors, le jeune Luca voue « un attachement pour ces montagnes ». « À 4 ans, j’allais écouter les cerfs en forêt car j’ai une adulation pour cet animal. Je demandais tout le temps à aller dehors. À 8 ans, ma mère m’emmène en escapade. Et là, on voit un cerf, un énorme cerf. C’était magnifique ! Mais j’étais frustré de n’avoir ramené aucune image, aucune preuve de ce que j’avais vu », raconte le jeune homme. 

©Luca Melcarne

Du dessin… à la photographie

Il tente alors des « centaines et des centaines de dessins » sans pour autant accrocher. « J’étais très mauvais en dessins, blague-t-il. Vers 12 ans, j’ai commencé à prendre l’appareil photo de mon père. C’était du matériel argentique, très compliqué à manier. Mais j’ai tenu bon et n’ai jamais lâché. »

Douze années plus tard, Luca Melcarne se voit donc consacrer grâce à un portfolio fabuleux de 6 clichés, dont l’un attirera l’attention du jury. « En parcourant ce portfolio, je pense que nous avons là un futur artiste et un photographe talentueux qui sait prêter attention aux détails de la nature, de ses créatures et de ses comportements », réagit Lucas Bustamante, membre du jury et photojournaliste équatorien spécialisé dans la conservation de la faune.

©Luca Melcarne

« Montrer les conditions dans lesquelles vivent les animaux »

C’est la photo d’une étagne, la femelle du bouquetin, qui sera la plus reprise dans les médias et par le Muséum d’histoire naturelle de Londres (GB). « Nous sommes en hiver 2020, raconte le lauréat. Je regarde les créneaux pour voir quand il fera mauvais. Comme ça, je pars la veille. Le premier jour, les conditions sont très difficiles. Il y a beaucoup de vent, un brouillard épais, de l’humidité… Je bivouac et, le lendemain, je reprends l’appareil. J’aperçois alors un groupe de bouquetins à la recherche de nourriture. Le mâle en rut embête les femelles. Et là, il y a cette étagne piquée de curiosité. Elle ne me voit pas trop, elle est intriguée. Elle avance vers moi puis se dresse. Le vent souffle très fort. On se regarde. Quelque chose se passe. »

De l’émotion à l’état pur qui va conquérir le jury ; « un moment différent, comme une connexion entre elle et moi », complète l’auteur du cliché. Une connexion décuplée par l’hostilité des conditions environnantes : « Ce que j’aime dans la photo, c’est montrer les conditions dans lesquelles vivent les animaux, théorise Luca. Nous leur avons laissé les endroits les plus difficiles. Et ils sont contraints à chaque fois de s’adapter… »