Paris, 7 mai 2015 (AFP) - La "guerre" du braconnage des animaux, et notamment des espèces menacées, s'intensifie dans le monde, note l'ONG Robin des Bois, qui dresse chaque trimestre un bilan international des actes et des saisies.
"
Les armes sont de plus en plus sophistiquées, la corruption est là comme le montrent par exemple ces rangers qui la nuit braconnent. La contrebande peut impliquer aussi des professeurs d'université, des notables, des avocats, ce n'est pas seulement une affaire de gens pauvres", résume Jacky Bonnemains, le présid
ent de l'ONG qui a publié jeudi son 8e bulletin "
A la trace", réalisé par une équipe de dix personnes basées à Paris mais aussi Bruxelles ou Boston.
"En même temps, il y a une émulation, une coopération entre les douanes du monde, avec des saisies spectaculaires", ajoute-t-il.L'
engouem
ent pour les félins, tigres ou panthères notamm
ent, ne se dém
ent pas, avec des prix qui augm
ent
ent touj
ours : 10.000 dollars pour une peau de tigre, 20.000 pour une peau d'
ours polaire. Ivoire, cornes de rhinocéros, crânes de grands singes, pangolins aux supposées vertus médicinales... sont aussi prisés. Exemple frappant : la saisie
en janvier au Gabon de toutes petites déf
enses d'éléphanteau. "
Les gros éléphants ont été tués, c'est le signe qu'on est au bout du rouleau", relève Charlotte Nithart, directrice de la publication du bulletin, qui se base sur des données d'ONG, de ministères, des douanes, de presse.
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C'est une guerre de plus en plus violente, au fur et à mesure que les animaux deviennent plus rares et que les matières prennent de la valeur", souligne Mme Nithart. "
Il y a un vrai "capitalisme de l'extinction". Et les moyens mis en oeuvre deviennent plus perfectionnés et violents".
En face, dans de nombreux pays, les personnes chargées de la lutte contre le trafic sont rarem
ent mieux équipées. Parfois les rangers ont reçu l'autorisation de tirer, et le bilan humain est lourd : 17 braconniers et un ranger tués
en Inde et
en Afrique du sud de janvier à mars, selon l'ONG.
L'Asie et notamm
ent la
Chine reste le marché dominant. Mais les autres régions ne sont pas
en reste, comme l'Europe pour les "nouveaux animaux de compagnie". Robin des Bois note cep
endant une réaction dans les pays, un r
enforcem
ent des peines et sanctions, des contrôles accrus dans les aéroports mais les ports rest
ent "une passoire", souligne Robin des Bois, qui pointe un trafic
entre Afrique, Europe et Asie. Mais les contrebandiers sav
ent aussi tromper les acheteurs : les fausses cornes de rhinocéros
envahiss
ent le marché noir, tandis que les fausses peaux de tigre font leur apparition comme l'a montré
en Inde
en mars une saisie de peau de chèvre maquillée.
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