Les ours noirs d'Alaska enregistrent une forte chute de leur métabolisme durant leur hibernation tandis que leur température corporelle ne baisse que modestement, un phénomène totalement inattendu pour les scientifiques, selon des travaux publiés jeudi.
WASHINGTON, 17 fév 2011 (AFP) - Les ours noirs d'Alaska enregistrent une forte chute de leur métabolisme durant leur hibernation tandis que leur température corporelle ne baisse que modestement, un phénomène totalement inattendu pour les scientifiques, selon des travaux publiés jeudi.
Contrairem
ent aux autres mammifères qui hibern
ent, les
ours noirs découpl
ent température et métabolisme durant cette longue période de sommeil hivernal. De plus, la chute de l'activité métabolique, qui tombe à 25% de la normale, persiste des semaines après le réveil de l'animal au printemps, selon ces travaux. Ce phénomène est surpr
enant car il est généralem
ent estimé que les activités métaboliques (les processus chimiques et biologiques) dans un organisme
en hibernation diminu
ent d'
environ 50% pour chaque baisse de 10 degrés de la température du corps, expliqu
ent les auteurs de cette communication prés
entée à la confér
ence annuelle de l'American Association for the Advancem
ent of Sci
ence (AAAS) réunie du 17 au 21 février à Washington. Cette recherche paraît égalem
ent dans la revue Sci
ence --publiée par l'AAAS--, datée du 18 février.
Les
ours noirs d'Alaska ne subiss
ent qu'une baisse de température interne de cinq ou six degrés, mais leur métabolisme chute de 75%. "Nous savions que ces
ours abaissai
ent leur température de quelques degrés p
endant l'hibernation mais dans cette observation, nous avons constaté que ces animaux régulai
ent leur température interne selon des cycles variant sur plusieurs j
ours", a expliqué à la presse Oivind Toi
en, un biologiste de l'Institut de biologie arctique de l'Université d'Alaska, principal auteur de cette recherche. "Un tel phénomène n'existe pas chez les animaux de plus petite taille qui hibern
ent, et n'avait pas
encore été observé chez les mammifères à notre connaissance", a-t-il ajouté.
Lorsque la température interne de ces
ours tombe à
environ 30 degrés Celsius, ils ont des frissons jusqu'à ce qu'elle remonte à
environ 36 degrés, ce qui pr
end souv
ent plusieurs j
ours. Puis les
ours réduis
ent leurs frissons jusqu'à ce que leur température redesc
ende de nouveau autour de 30 degrés, avant de recomm
encer le même cycle. Ces chercheurs ont pu aussi mesurer la quantité d'oxygène consommé par ces
ours durant leur hibernation, ce qui leur a permis de calculer que leur métabolisme se réduisait de 75% par rapport à la saison estivale. Le rythme cardiaque se ral
entissait aussi pour tomber de 55 à 14 battem
ents à la minute. Cette observation sans précéd
ent a été faite notamm
ent sur cinq
ours noirs, dont une femelle
en gestation, capturés
en Alaska par le ministère de la Pêche et des jeux de cet Etat parce qu'ils s'étai
ent approchés trop près d'habitations.
Les biologistes ont équipé ces
ours de micros, de transmetteurs et autres instrum
ents de mesure à distance.Durant la prés
entation, les chercheurs ont montré une vidéo montrant un des
ours en hibernation à l'intérieur d'une tanière artificielle dans la position du foetus et dont on pouvait
ent
endre la respiration intermitt
ente. "Ils ont un rythme cardiaque presque normal lorsqu'ils inspir
ent, mais
entre les respirations, ce rythme se ral
entit très fortem
ent et parfois, il s'écoule 20 secondes
entre chaque battem
ent", a précisé Oivind To
en. "Chaque fois que l'
ours inspire, son coeur s'accélère brièvem
ent pour atteindre presque son activité de repos
en été. Lorsque l'
ours expire, son coeur se ral
entit à nouveau et il peut s'écouler de 30 à 60 seconde
entre deux respirations", a-t-il dit.
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