À l’issue de la cérémonie des vœux de la ministre de la Transition écologique, la Fondation 30 Millions d’Amis a rappelé à Agnès Pannier-Runacher la nécessité de faire de la lutte contre l’élevage intensif une priorité pour 2025.
« 2025 sera l’année de tous les dangers pour l’environnement », a indiqué mardi 28 janvier 2025 la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, à l’occasion de la traditionnelle cérémonie des vœux, à laquelle la Fondation 30 Millions d’Amis était invitée. Parmi les priorités environnementales pour l’année, Agnès Pannier-Runacher a annoncé la publication prochaine d’un Plan national d'adaptation du changement climatique (PNACC) et a réaffirmé ses engagements en termes de transition écologique.
Cependant, l'action du ministère pour lutter contre l'élevage intensif et les transports d'animaux – secteurs pourtant particulièrement polluants et destructeurs de biodiversité – reste malheureusement inexistante, et ces thématiques ont été complètement absentes du discours prononcé lors de cette cérémonie. Pourtant, selon le baromètre de la Fondation 30 Millions d’Amis réalisé par l’IFOP en janvier 2025, 83 % des Français se disent favorables à l’interdiction de l’élevage intensif. Interrogée par la Fondation 30 Millions d’Amis sur ce sujet, la ministre a préféré éluder la question, reconnaissant ainsi son inaction.
Des « signaux inquiétants »
Au cours de sa prise de parole de début d’année, A. Pannier-Runacher a défendu les agences publiques environnementales, à l'heure où les attaques contre l'écologie sont nombreuses… y compris de la part des membres de son propre gouvernement. Récemment, une partie de la droite, ainsi que le Premier ministre François Bayrou, ont remis en question le rôle de différents organismes, tels que l’office français de la biodiversité (OFB), l’Agence Bio et l’ADEME. « Ces attaques récentes envoient des signaux très inquiétants, alerte Lorène Jacquet, responsable Campagnes et Plaidoyer à la Fondation 30 Millions d'Amis. Nous appelons donc la ministre de la Transition écologique à défendre activement son ambition dans tous les domaines présentant des enjeux environnementaux. »
Vers un recul des normes environnementales dans les élevages
La ministre de la Transition écologique a toute légitimité à agir.
Lorène Jacquet, Fondation 30 Millions d'Amis
Le 27 janvier 2025, soit la veille des vœux de la ministre de la Transition Ecologique, le Sénat a adopté la proposition de loi (PPL) « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». Un texte présenté par Laurent Duplomb (LR), ex-président FNSEA ((Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) de la Chambre d’Agriculture de Haute-Loire, et actuel président le groupe d’études Agriculture, élevage et alimentation au Sénat. C’est ce même sénateur qui a fait adopter un amendement visant à supprimer l’Agence Bio.
Dans sa PPL, Laurent Duplomb propose notamment d’alléger la procédure d'installation ou d’extension des bâtiments d’élevage en rendant facultatives les réunions publiques. Une obligation pourtant indispensable puisqu’elle permet au voisinage et aux organisations environnementales de s’exprimer sur les autorisations de tels projets ! Enfin, le texte prévoit de réautoriser l’utilisation d’un néonicotinoïde (l’acétamipride), insecticide interdit en France car très toxique pour les pollinisateurs (abeilles notamment) et donc néfaste pour l'environnement. « Au vu des enjeux écologiques de ce texte, la ministre de la Transition écologique a toute légitimité à agir, insiste Lorène Jacquet. C’est même une nécessité absolue face à un ministère de l’Agriculture très à l’écoute des revendications de la FNSEA, et favorable à ces reculs environnementaux qui encouragent l'agriculture et l'élevage intensifs. »
Protection de la faune sauvage
La Fondation 30 Millions d'Amis en a également profité pour rappeler à Agnès Pannier-Runacher et aux conseillers du ministère de la Transition écologique, ses attentes prioritaires pour la protection de la faune sauvage. La Fondation 30 Millions d’Amis continue de porter ses revendications auprès des décideurs politiques : concernant le soutien essentiel aux centres de sauvegarde de la faune sauvage dans leurs missions, la vigilance accrue qui s’impose concernant le transfert des cétacés du Marineland, ou encore la nécessaire planification de l’accueil des animaux sauvages actuellement détenus par des cirques.
Toujours selon le baromètre de la Fondation 30 Millions d’Amis réalisé par l’IFOP en janvier 2025, 49 % des Français estiment que le bien-être des animaux sauvages n’est pas assuré ; un résultat tout à fait représentatif du manque d’engagement du gouvernement dans la lutte contre les atteintes à la biodiversité. La Fondation 30 Millions d’Amis restera attentive aux travaux et décisions du ministère de la Transition écologique sur ces différentes thématiques.
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