Fondation 30 Millions d'Amis

Fondation 30 Millions d'Amis
Faites un donFaire un don

La Ferme des Aubris

La Ferme des Aubris, un havre de paix pour les équidés maltraités ou abandonnés

Le refuge de la Tuilerie

Refuge "la Tuilerie" un havre de paix pour les animaux sortis de l'enfer

 €

Votre don ne vous coûte que
XXX après réduction fiscale

Biodiversité

En janvier, les cigognes font déjà leur retour dans les nids

Le réchauffement climatique change les habitudes des animaux. Les cigognes migrent alors beaucoup moins jusqu’en Afrique, selon les spécialistes. /©Dominique Klein

Nous ne sommes qu’en tout début d’année, mais les cigognes commencent déjà à réinvestir les nids en vue de la saison de reproduction. Les raisons ? Des migrations moins lointaines permettant des retours plus rapides et des hivers moins rudes. Nicolas Gendre, Responsable de programmes LPO Avifaune, revient sur ce phénomène pour 30millionsdamis.fr.

Parmi les cigognes, il y a celles qui restent hiverner en France, qu’on appelle les sédentaires, et il y a celles qui partent à l’étranger pour revenir au bout de quelques mois… Les échassiers de la première catégorie sont de plus en plus nombreux : « Au début des années 2010, on était à environ 1500 individus qui passaient l’hiver ici. Maintenant on est à plus de 2500 », souligne Nicolas Gendre, Responsable de programmes LPO Avifaune, contacté par 30millionsdamis.fr. Plus les oiseaux hivernent proches, plus ils reviennent tôt dans les nids. »

Un retour précoce

 

« 30 % des cigognes sont sédentaires en Moselle »

Dominique Klein, ornithologue

Ce constat du retour précoce de ces oiseaux, qui se confirme d’année en année, a imposé à la LPO d’avancer leur « période de comptage des oiseaux hivernants. Avant, c’était entre le 15 et le 31 décembre, maintenant c’est entre le 1er et le 15 décembre ». Les vagues de froid ne sont plus celles d’avant. Le réchauffement climatique change les habitudes des animaux. Les cigognes migrent alors beaucoup moins jusqu’en Afrique, selon les spécialistes. Elles s’arrêtent avant. Ne faisant parfois même que quelques kilomètres de migration. « 30 % des cigognes sont sédentaires en Moselle, confie Dominique Klein, ornithologue dans le Grand Est, joint par 30millionsdamis.fr. Lorsqu’elles ont une dizaine d’années, elles commencent à stagner à un endroit, ce sont plus les jeunes qui vont loin. »

Si les cigognes passent l’hiver à seulement quelques kilomètres des nids de printemps, c’est aussi parce qu’elles peuvent trouver de la nourriture facilement dans le coin, notamment dans les décharges. « Cet apport de nourriture, ça a permis de sédentariser des oiseaux. Même en période de reproduction, ils vont s’y nourrir », décrit Nicolas Gendre de la LPO qui a vu le nombre d’individus sédentaires en Charente-Maritime grimper de 3 à près de 150 depuis la fin des années 1990. Il rappelle cependant que ces endroits ne sont pas forcément bons pour eux, car « ils peuvent y avaler aussi des matières comme du plastique ».

©AdobeStock

Selon les régions de France, le climat n’est pas forcément le même. Ce qui fait aussi fluctuer les retours des cigognes migratrices. Dans l’Ouest par exemple, « fin février, on a déjà les premières pontes ». En Moselle, le célèbre couple de Sarralbe « Maurice et Mélodie » a déjà fait (re) parler de lui en 2025 grâce au retour du mâle sur le toit de la mairie. Dès les premiers jours de janvier 2025, l’oiseau était de nouveau visible à la caméra, alors que par le passé c’était plutôt en milieu de mois. « C’est bien lui je le reconnais parce qu’il a une énorme narine, explique l’ornithologue Dominique Klein. En bas de la mairie, quand je l’appelle « Maurice », il penche la tête et me regarde. » Avec lui, une femelle qui n’est pas « Mélodie », sa « compagne » des précédentes années. Un divorce en vue ? « La femelle arrive généralement plus tard que le mâle, d’ici 10 jours elle devrait revenir », analyse le spécialiste.

Retrouver son nid pour le défendre

Enfin, une dernière raison qui pousse les cigognes à revenir de plus en plus tôt : la défense de leur cocon ! Une situation que l’on pourrait qualifier de « course au logement ». « Elles sont très fidèles au nid, même plus qu’à leurs partenaires », observe Nicolas Gendre, de la LPO. En revenant plus vite près des nids, leurs chances de les récupérer vides augmentent forcément. La base de la structure étant déjà là, elles n’ont ensuite qu’à faire quelques petits aménagements : « Elles rajoutent du foin, de la paille, de l’herbe, elles vont tout le temps chercher à l’améliorer », détaille Dominique Klein. De quoi bien préparer les arrivées des futures générations quelques mois plus tard…