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Des cigognes en hausse dans le Grand Est malgré une mauvaise année pour les cigogneaux

La population de cigognes a augmenté de +40% en trois ans, selon les chiffres avancés par la LPO Alsace. /©LPO Alsace

Selon des chiffres – encore provisoires – fournis par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), les effectifs de cigognes sont en hausse dans la région Grand Est en 2024. En revanche, le premier bilan du nombre d’envol des oisillons est moins réjouissant. Yves Muller, président de la LPO Alsace, fait le point pour 30millionsdamis.fr.

Une hausse significative ! Le nombre de cigognes grimperait en effet en flèche dans le Grand Est à en croire les données – encore provisoires – établies par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) sur environ 250 couples installés en début de saison de reproduction. « En 2024, on est à environ + 40 % sur 3 ans, ce qui est vraiment énorme », se réjouit Yves Muller, président de la LPO Alsace, contacté par 30millionsdamis.fr. Une tendance qui se confirme en Moselle et dans le Bas-Rhin, où Dominique Klein, ornithologue, suit de près les échassiers sur le terrain depuis 15 ans.

Des hivers plus doux et des migrations moins lointaines

« On est à 100 couples en plus en 2 ans sur toute la Moselle, souligne le spécialiste, joint par 30millionsdamis.fr. On est donc passés d’environ 500 couples à 600 sur tout ce territoire. » Les raisons ? Les hivers plus doux et les migrations moins lointaines. « Les cigognes ne vont plus au Maroc, elles restent en Camargue, vers Perpignan (66), en Espagne, elles y trouvent plus de nourriture et font moins de kilomètres. Ce qui est moins fatiguant, elles sont donc plus costaudes, ajoute le spécialiste. Ce n’est pas facile de voler sur tous ces kilomètres. Certaines n’arrivaient même pas à traverser Gibraltar. »

©LPO Alsace

Derrière ce premier bilan réjouissant concernant les effectifs, se cache néanmoins un point noir : les tristes statistiques de l’envol des oisillons cette année dans le Grand Est. La reproduction avait pourtant bien démarré, mais les intempéries du mois de mai 2024 ont eu des conséquences : elles ont entrainé une forte mortalité des oisillons. « Pour le moment sur 250 couples, on a un taux d’échec d’environ 60 % de couples sans jeunes à l’envol. C’est un triste bilan pour cette année », se désole Yves Muller. D’après les chiffres avancés par la LPO, 19 % des couples ont eu 1 jeune à l’envol ; 17 % en ont eu 2 ; 6 % en ont eu 3 et une seule nichée de 4 oisillons envolés. Soit une moyenne de 0,7 jeune à l’envol par couple nicheur. Trois ans plus tôt, en 2021, celle-ci s’élevait à… 1,6 !

« Plus de 80 % de mortalité » des oisillons dans certains départements

En Moselle et dans le Bas-Rhin, Dominique Klein avance « plus de 80 % de mortalité », avec une moyenne de « 0,2 cigogneaux par couple qui ont réussi à s’envoler cette année, contre 2,2 l’an dernier [2023, NDLR] ». « C’est la pire année, confie l’ornithologue. Les pluies sont venues très tôt dans la saison et ont duré un mois, les oisillons sont morts de froid. » À titre d’exemple, en avril 2024, le couple star des cigognes de Sarralbe (Moselle), donnait naissance à 6 cigogneaux. Quatre d’entre eux sont morts victimes des intempéries. Un seul est parvenu à s’envoler, et un autre a raté son envol avant d’être pris en charge par un centre de soins.

La population va « stagner mais pas régresser »

Ce point noir dans le bilan 2024 des cigognes ne devrait cependant pas fragiliser la population « qui se porte bien », rassure Yves Muller : « Il n’y a pas de quoi s’alarmer. C’est une mauvaise année pour la reproduction et peut-être que la population va un peu stagner mais elle ne va pas régresser. » Le président de la LPO Alsace souligne également que les pluies du printemps 2024 ont aussi affecté la reproduction d’espèces nichant au sol comme les alouettes, les tariers ; à ciel ouvert aussi comme les merles, les fauvettes. « Seuls les oiseaux cavernicoles, qui eux étaient protégés, s’en sont mieux sortis. »