Seul centre de soins spécialisé ‘’écureuils’’ en France, le Refuge de l’Écureuil Roux – situé en Ile-de-France – recueille et réhabilite une centaine de pensionnaires par an. Une nouvelle saison se prépare pour secourir les nouveau-nés, souvent victimes de prédation à l’apparition des beaux jours. 30millionsdamis.fr a contacté Béatrice Vavasseur, la secouriste des sciuridés.
À Congis-sur-Thérouanne (77), Béatrice Vavasseur héberge, soigne et chouchoute les écureuils roux en détresse. Ces rongeurs, dont certains ne pèsent encore que quelques grammes, peuvent tomber de leur nid lors des élagages. « En général, la femelle vient chercher ses petits [jusqu'à 5 petits par portées : NDLR] qu’elle ramène vers des nids de secours. Mais s’ils sont blessés et orphelins, je les prends en charge », détaille la responsable du centre à 30millionsdamis.fr. Chaque année, le Refuge de l’écureuil roux accueille une centaine de sciuridés, principalement lors des vagues de naissances, du début du printemps et pendant l’été, après une gestation de 30 à 40 jours.
Tout un environnement leur permet de se remettre sur pattes : le Centre évalue l’état de santé de chaque pensionnaire et apporte les soins d’urgence nécessaires. Placement en couveuse ou en grande volière intérieure ou extérieur, administration de médicaments… « J’effectue leur suivi pendant neuf semaines, jusqu’au relâché », précise la fondatrice du centre de soins.
©BéatriceVavasseur
Les chutes depuis les arbres ne sont pas seules causes de blessures ou de danger. L’animal reste très vulnérable à la canicule et à l’attaque de prédateurs, tels que la perruche à collier ou le chat domestique. Pour les opérations les plus lourdes, la spécialiste fait appel à un vétérinaire. Pour les petits bobos, Béatrice Vavasseur prend tout en charge ; elle agit « en solo » depuis maintenant 18 ans.
L’origine de cette passion développée pour les sciuridés remonte à 2006. Au sein d’une forêt, Béatrice aperçoit un petit écureuil roux « mouillé, tremblant de peur et de froid », repéré par les pies, un autre prédateur pour les nouveau-nés. « Après avoir attendu pour voir si la maman était sur le secteur, j’ai décidé de lui venir en aide et c’est là que tout a commencé », raconte la fondatrice. Béatrice a ouvert son centre de soins trois ans plus tard et s’est entièrement consacrée au sauvetage d’écureuils roux. « Je me suis formée pendant deux ans sur les écureuils auprès d'une franco-américaine qui vit à New-York avant de monter un dossier », explique celle qui exerçait le métier de fleuriste.
Deux écureuils en bas âge secourus par le Refuge de l’Ecureuil Roux ©BéatriceVavasseur
Proche de la retraite, la sexagénaire continue d’intervenir jours et nuits au secours des écureuils roux en détresse. « J’agis principalement en Ile-de-France mais je reçois aussi plus de 1.000 S.O.S provenant de toutes régions. Dans ce cas, j’aide à distance et je redirige vers des centres de soins de la faune sauvage, y compris le week-end et les jours fériés. » Son refuge a recueilli 82 écureuils roux sur l’ensemble de l’année 2023, et géré 600 appels à distance, « ce qui représente 834 animaux pris en charge», résume Béatrice Vavasseur.
Même si l’écureuil roux ne figure pas parmi les espèces menacées, « il reste cependant en danger », rappelle la B. Vavasseur. L’introduction d’ « espèces non indigènes », tels que l’écureuil gris, s’impose comme un concurrent direct sur son territoire. « Ce cousin d’origine américaine impose une concurrence alimentaire [et] transmet un virus mortel pour l’écureuil roux », prévient France Nature Environnement (FNE). En Europe, l’introduction d’écureuils gris est contraire à la législation sur les espèces exotiques envahissantes
©BéatriceVavasseur
D’autres comportements peuvent perturber le mode de vie de ces rongeurs. Parmi ses anciens pensionnaires, Béatrice se souvient de Trésor, une femelle de six ans, anciennement apprivoisée au sein d’un foyer hors Île-de-France. « Lorsque son détenteur est décédé, les pompiers ont retrouvé cette petite femelle se balader dans la maison… » Ne pouvant être relâchée dans la nature de par son manque d’autonomie induit par son statut de NAC, Trésor a été recueillie chez Béatrice en Seine-et-Marne, et placée dans une volière en extérieur. Au fur et à mesure, Béatrice la laissait sortir de plus en plus fréquemment : « Puis un jour, je ne l’ai plus vue pendant trois mois… jusqu’à l’apercevoir de nouveau dans les arbres. Et, surprise, Trésor attendait une progéniture ! », se souvient B. Vavasseur avec émotion. À l’approche du printemps, la passionnée se prépare actuellement à une nouvelle vague de naissances d’écureuils,… où il faudra de nouveau secourir les plus fragiles !
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