Les autorités chinoises ont intercepté un camion transportant environ 1000 chats destinés au marché noir. La chair des félins devait remplacer la viande de porc, de mouton et de bovin, vendue plus chère pour les consommateurs. La Fondation 30 Millions d’Amis reste profondément choquée de cette pratique, pourtant minoritaire en Chine. Si la police semble vouloir lutter contre ce trafic, les sanctions restent absentes.
Le 12 octobre 2023, dans la ville de Zhangjiagang à l’est de la Chine, la police a intercepté un camion de transport, et a sauvé plus de 1000 chats destinés à l’abattoir. Selon le média affilié à l’Etat, Pengpai Xinwen [aussi appelé « The Paper » NDLR], ces félins devaient être expédiés dans la région de Guangdong, au sud du pays, afin d’être vendus comme de la viande de porc, de mouton ou de bovin pour la consommation.
Gong Jian, un activiste engagé dans la défense animale, a révélé au média shanghaien le tour de passe-passe financier de cette fausse étiquette : selon lui, les trafiquants pouvaient espérer jusqu’à 30 yuans (3,86 euros) par chat en le faisant passer pour du mouton, au lieu de « 4,5 yuangs » (0,58 euros) s’agissant de chat. « Tant qu’il y a du profit, ce marché noir est rentable, sans compter qu’il s’agit d’une zone grise sans juridiction légale », dénonce Gong Jian pour The Paper.
Au cœur des cages transportées par le véhicule, différentes races ont été identifiées, mélangeant chats errants et chats domestiques volés à leurs propriétaires. Ces animaux ont été recueillis dans un refuge et sont soignés par des bénévoles.
Ce n’est pas la première fois que ce type de coup de filet est mené en Chine, pour intercepter ces « voitures - chats », selon leur appellation locale. L’intervention de la police fait suite à une dénonciation de militants pour la cause animale au début du mois d’octobre 2023. « Les voitures-chats ressemblent toutes à de longs camions, mais je sais en reconnaître une », a confié Han Jiali, leader des militants, au média shanghaien. Les défenseurs des animaux ont alors attendu le passage du véhicule à un point stratégique. Ce dernier prenait la direction d’un abattoir du Guangdong.
En Chine, la protection des animaux n’est pas encore acquise sur la totalité du territoire. Durant la crise sanitaire, quelques villes ont interdit la consommation de chiens et de chats, les considérant alors comme des animaux dits « de compagnie » et non comme du bétail. Mais en termes de sanctions, aucune loi nationale en Chine ne prévoit malheureusement de poursuivre tout malfaiteur pour cruauté envers les chats. Malgré cela, d’après Han Jiali la police continue d’intervenir : « Les gens pensent [qu’elle] ne s’en souciera pas, mais ils le feront ».
« Bien que les responsables ne soient malheureusement pas poursuivis, nous sommes heureux de voir que la police utilise de plus en plus les autres lois à sa disposition pour réprimer ce commerce cruel ».
La consommation de viande de chat resterait toutefois « minoritaire » en Chine, hormis dans les provinces du sud : « Dans le reste de la Chine continentale, la viande de chat ne fait pas du tout partie de la culture alimentaire », précise Human Society International. L’ONG précise toutefois que le nombre de chats tués pour le commerce de la viande est estimé à environ 4 millions de félins par an.
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