Une nouvelle enquête de l’association L214 révèle l’enfer d’un élevage de porcelets, dans la Marne. La Fondation 30 Millions d’Amis rappelle l’urgence de mettre fin à l’élevage intensif, un modèle rejeté par une grande majorité de Français.
Mise à jour (26/10) : Le parquet de Châlons-en-Champagne a ouvert une enquête contre l'élevage porcin de Corbeil, visé par une plainte de l'association de défense des animaux L214. Un contrôle effectué le 5 octobre dans cet élevage porcin avait « conclu à l'absence d'écarts » avec la réglementation, mais l'élevage avait « reconnu avoir procédé à la castration à vif des porcelets courant 2022 et jusqu'en août 2023 », avait annoncé la préfecture de la Marne, lui demandant de « remédier durablement » à cette pratique.
Claquage à mort contre le sol bétonné, castration chirurgicale sans anesthésie ni analgésiants, coupe routinière des queues… De nombreuses manipulations, violentes et illégales, sur des porcelets ont été révélées dans une nouvelle enquête choc d’L214.
Les images montrent des animaux entassés les uns sur les autres, dans un environnement insalubre. Laissés sans soins, certains agonisent au milieu des cadavres de leurs congénères, à l’instar « d’un porcelet étouffé sous le corps de sa mère », ou « de nouveaux-nés en détresse ». Selon les lanceurs d’alerte, des porcelets claqués sont dévorés par des chats qui errent dans les couloirs de l’élevage. « Des coups de truelles sont portés sur les truies en maternité afin de les faire se lever pour ramasser des porcelets morts dans leur cage », fustige l’association.
Cet élevage de Corbeil (Marne), qui enferme environ 4000 animaux, est lié à la coopération Cirhyo… dont la viande produite est principalement vendue en grandes et moyennes surfaces, majoritairement sous la marque Herta, et chez des artisans et bouchers. Face à ces manquements indéniables à la réglementation, l’association L214 a déposé plainte pour sévices graves et mauvais traitements.
Malgré la promesse, en 2019, de l’ancien ministre de l’Agriculture Didier Guillaume de mettre un terme définitif au claquage des porcelets, cette pratique perdure dans les faits. « Quatre ans plus tard, plusieurs millions de porcelets sont encore tués par percussion de la boîte crânienne », déplore l’association. En outre, si la castration à vif est interdite depuis janvier 2022, l’usage d’anesthésiant ou d’analgésiques pour pratiquer la castration demeure difficilement contrôlable. Raisons pour lesquelles l’association L214 demande la fin du claquage des porcelets et de toute forme de castration. « Nous attendons du ministre actuel de prendre en compte les souffrances inutiles causées à ces millions de porcelets en légiférant sans délai », insiste Sébastien Arsac, porte-parole de L214.
Un appel relayé par la Fondation 30 Millions d’Amis qui réitère, auprès du ministère de l’Agriculture, sa demande visant à mettre un terme à l’élevage intensif, à la faveur d’un système plus éthique et respectueux du bien-être animal… Un souhait partagé par l’opinion publique puisque 83 % des Français interrogés souhaitent l’interdiction de l’élevage intensif (Baromètre Fondation 30 Millions d’Amis /Ifop, 2023).
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