Pour permettre la restauration de la faune sauvage, la préfecture des Bouches-du-Rhône a interdit la chasse, pendant deux ans, dans un massif ravagé par un incendie en juillet 2022. La Fondation 30 Millions d’Amis, qui salue cette décision, regrette que les départements des Landes et de la Gironde n’aient toujours pas pris cette même décision.
65.000 hectares de forêt sont partis en fumée, cet été en France… Des incendies ravageurs qui ont emporté et fragilisé des milliers d’animaux sauvages. Désormais, l’heure est à la restauration des milieux et de la faune.
Le préfet des Bouches-du-Rhône l’a bien compris : il a décidé d’interdire, pour une durée de deux ans, toute action de chasse dans le massif de la Montagnette, ravagé par les flammes en juillet 2022. Déclenchés par le passage d'un train de fret dont le frein d'un wagon était défaillant, les feux avaient parcouru 1.600 hectares. « Compte tenu de l'ampleur de l'incendie (...) et son impact sur la faune sauvage, il est nécessaire de prendre des mesures d'urgence de protection de l'environnement des milieux incendiés pour favoriser le repeuplement des espèces de faune sauvage », déclare la préfecture. « La chasse au sanglier pourra toutefois faire l'objet d'une demande de dérogation (...) à titre exceptionnel (...) et en cas de nécessité, afin de prévenir des dégâts aux biens ou aux personnes », précise toutefois le communiqué.
Il est nécessaire de prendre des mesures de protection de l'environnement des milieux incendiés.
Préfet des Bouches-du-Rhône
La suspension de la chasse dans ces zones sinistrées est effectivement essentielle pour permettre à la faune sauvage de se régénérer, des milliers d’animaux ayant succombé dans l’enfer des flammes et des milliers d’autres ayant été fragilisés. Lors des incendies qui ont ravagé le sud-ouest de la France, les petits mammifères, amphibiens et insectes n’ont malheureusement pas eu la possibilité de fuir. Si les grands mammifères – tels que les sangliers, chevreuils et renards – ont pu réagir, certains d’entre eux ont été percutés par les routes en fuyant. Les passereaux et rapaces, quant à eux, ont pour beaucoup succombé d’épuisement ou d’intoxication. Seuls les plus « chanceux » ont pu être sauvés grâce au dévouement des secours et des centres de soins.
Les préfets des Landes et de la Gironde n’ont quant à eux toujours pas prévu d’interdire la chasse sur leurs territoires également dévastés par les incendies. Bien au contraire ! Le ministre de la Transition Ecologie et Solidaire, Christophe Bechu, a autorisé - à travers plusieurs arrêtés publiés au JORF le 7 octobre 2022 - la chasse aux pantes (filets) et matoles (cages) de plus de 100.000 alouettes des champs dans quatre département du sud-ouest, dont la Gironde et les Landes… ! Des décisions d’autant plus contestables qu’elles concernent une espèce en déclin.
Pourtant, le ministre s’était engagé quelques semaines plus tôt à attendre, avant tout nouvel arrêté, la décision sur le fond du Conseil d’Etat qui avait suspendu, en octobre 2021, les arrêtés autorisant ces chasses traditionnelles. Une fois de plus, la politique du gouvernement semble faire fi de l’effondrement de la biodiversité, s’exposant au joug du juge administratif.
Dans le Var, en septembre 2021, un mois après les incendies qui avaient détruit plus de 7.000 hectares, le préfet du département avait interdit pour une durée d’un an la chasse et la pêche dans la réserve naturelle nationale de la plaine des Maures. La mesure devant « favoriser un état de conservation favorable des espèces et milieux et le repeuplement par le petit gibier des zones incendiées ».
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