Le village de Beaux, en Haute-Loire, est au cœur d’une polémique après l’organisation d’un « tir à l’oie ». La pratique consiste à attacher le volatile – tué au préalable – par les pattes avant de le frapper à l’aide d’un bâton… pour lui arracher la tête ! La Fondation 30 Millions d’Amis fustige cette barbarie perpétrée sous couvert de tradition.

Dans la série des cruautés de l’été qui se perpétuent sous couvert de tradition, voici le « tir à l’oie Â» ! Le principe : tuer une oie, la suspendre tête en bas au milieu d’une rue pour que des cavaliers la frappent à coups de bâtons et lui séparent la tête du corps…

Non, nous ne sommes pas au Moyen-Âge mais bien en 2022 ! En organisant cette année encore cette manifestation archaïque, le village de Beaux (43), a provoqué l’ire des associations de protection animale.

« Quel manque de considération pour les animaux ! Â»

« Nous avons demandé des explications à la commune et au comité d’organisation, relate Estelle L., bénévole pour l’association locale « Le Cercle de P.A.N Â», contactée par 30millionsdamis.fr.  Ils se retranchent derrière l’argument de la tradition… Quel manque de considération pour les animaux ! Sans parler qu’il y avait des enfants sur place. Quel message laisse-t-on à la nouvelle génération ? Â»

Face au tollé, notamment sur les réseaux sociaux, le comité d’animation de Beaux a tenu à se défendre dans un post Facebook : « Cette tradition se perpétue depuis de nombreuses années dans notre commune (comme dans d'autres en France), écrit son président. Nous tenons à rappeler que l’oie est tuée avant la manifestation. De plus, l’oie est cuisinée et mangée par les classards. Cette manifestation marque la fin de leur classe, et ces derniers se retrouvent pour un repas convivial Â». Et le président de conclure : « Les tirs à l’oie sont autorisés et nous respectons toutes les règles en vigueur Â».

Le sempiternel alibi de la tradition

Le maire de la commune, Daniel Favier, a indiqué à France Bleu, refuser de remettre en question « une tradition qui ne gène personne à part des gens qui ont des convictions qui vont à l’encontre de presque toutes les traditions Â». D’autres communes de Haute-Loire promeuvent ces manifestations sur leur site internet, comme Grazac ou Araules. « Au vu de la réaction des organisateurs, je crains que l’événement revienne l’an prochain à Beaux Â», se désole Estelle.

Nonobstant, sous la pression d’une opinion publique de plus en plus sensible au respect des animaux, il y a fort à parier que toutes ces atteintes à la dignité animale ne se trouvent en réalité qu’en sursis et devraient – à termes – faire partie d’une histoire révolue. Reste également à espérer que le « public Â» se détourne de ces pratiques barbares.