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Débat

Cirques avec animaux sauvages : les ambiguïtés et les atermoiements de la ville de Paris

Les cirques vont continuer à avoir pignon sur rue pendant un moment à Paris /©Pixabay-hpgruesen et Free-Photos

Près d’un an après le vœu du Conseil de Paris visant à refuser l’exploitation des animaux sauvages dans les cirques (13/12/2017), la Mairie de Paris continue de cautionner et de contribuer à l’installation des spectacles d’animaux vivants sur son territoire. 30millionsdamis.fr fait le point sur une promesse qui risque de tarder à se concrétiser.

Mercredi 13 décembre 2017. Une étape symbolique vient d’être franchie. Paris s’engage (timidement) à devenir une ville sans animaux sauvages dans les cirques. Un vœu exprimé par le Conseil de Paris qui intervient seulement quelques jours après l’abattage de Mévy, une tigresse échappée du cirque Bormann Moreno en plein 15ème arrondissement de la capitale (24/11/2017). Le hic ? Cette disposition, proposée par les élus écologistes et votée à l’unanimité, n’est accompagnée d’aucune échéance précise et soumise à une décision de l’Etat sur la question. Près d’un an plus tard, les cirques qui exploitent des animaux sauvages sont toujours les bienvenus dans la capitale.

« Sur les cirques, la Mairie noie le poisson »

Il y a peu, un vœu semblable à celui de décembre proposé par Danielle Simonnet (France Insoumise), réaffirmant le souhait de ne plus accepter de cirques avec animaux sauvages mais aussi de ne plus encourager ces spectacles par la distribution de billets sur les sites de la mairie, a été rejeté par l’exécutif. « Le but de cette démarche était de montrer qu’il ne fallait pas lâcher ce combat, justifie l’élue du 20ème arrondissement. La souffrance animale est un thème qui traverse la population. La Mairie a tendance à noyer le poisson. Je ne désespère pas que la persévérance mène à une avancée majeure.»

Du côté de la Mairie de Paris, on prône la patience jusqu’à la prochaine remise du rapport de la mission « animaux en ville ». « Le rapport sera présenté lors du prochain Conseil de Paris du 13 au 16 novembre, explique la Mairie à 30millionsdamis.fr. Le Conseil de Paris s’est déjà prononcé sur la  question des cirques à l’occasion de différents vœux, dont celui adopté en décembre 2017. Ce vœu prévoyait le lancement d’un cycle de travail avec les circassiens présents légalement sur le territoire parisien. Les premières réunions de ce groupe de travail ont eu lieu et ce cycle de travail se poursuivra donc jusqu’à début novembre. »

Une transition... (trop) longue ?

 

La souffrance animale est un thème qui traverse la population. Danielle Simonnet, élue (France Insoumise)

Particulièrement actif sur ce dossier, Jacques Boutault (EELV), maire du 2ème arrondissement, craint une transition particulièrement longue pour les cirques. « Il n’y a pas eu de décision claire de la part de l’exécutif sur ce sujet, regrette l’édile, interrogé par 30millionsdamis.fr. Une dizaine de réunions ont toutefois eu lieu. Les négociations avec les circassiens apparaissent difficiles. Il semblerait qu’une transition se dessine... de minimum cinq ans. J’aurais préféré que ce soit au maximum…» La Mairie de Paris se donne visiblement le temps de la réflexion et rappelle que c’est la Préfecture qui dispose de prérogatives concernant les cirques. « La ville a beau jeu de reporter la faute, critique Danielle Simonnet. Sur le vœu que j’ai présenté, elle est tout à fait en capacité d’agir sur la distribution des billets. »

Les cirques avec animaux soutenus par certains arrondissements 

Pénélope Komitès, adjointe à la Nature en ville, avait confirmé lors du dernier Conseil de Paris en octobre 2018 qu’un « groupe de travail avec les circassiens s’était tenu » et que les discussions « avec l’ensemble des acteurs sont excellentes. Nous souhaitons avoir une vision globale de la condition animale. » Discours policé et éminemment politique. En attendant, les cirques continuent d’avoir pignon sur rue à Paris. Beaucoup d’entre eux ont déjà leurs dates jusqu’à 2019 que ce soit Pinder, Arlette Gruss ou Bormann Moreno. « Nous ne nous faisons guère d’illusion quant aux propositions qui seront présentées en novembre, estime Amandine Sanvisens de l’association Paris Animaux Zoopolis. Nous regrettons que les associations n’aient pas été conviées à la réunion de remise des conclusions en septembre. Elles auraient pu être utiles. »

Par ailleurs, certains arrondissements de la capitale continuent d’apporter leur soutien au cirques avec animaux sauvages, en distribuant à leurs administrés des places envoyées par les cirques. « Comme chaque année, le cirque Pinder arrose les arrondissements d’invitations et la plupart les redistribuent, dénonce Danielle Simonnet. J’ai toujours connu cela. » Une information confirmée par Jacques Boutault dont l’arrondissement reçoit habituellement « 1 000 places... qui finissent toujours au recyclage. »

Paris à la traîne 

Rappelons que 67% des Français sont favorables à une interdiction de la captivité et de l’exploitation des animaux sauvages dans les cirques (sondage Fondation 30 Millions d’Amis/Ifop, février 2018). Par ailleurs, la pétition pour des cirques sans animaux sauvages a recueilli plus de 255 000 signatures. Une position partagée par des hommes et des femmes politiques de tous bords, y compris dans la majorité présidentielle (Caroline Janvier). Aujourd’hui, pas moins de 106 communes françaises se sont déjà prononcées contre la présence d’animaux sauvages dans les cirques. Que la capitale saute le pas, comme l’ont déjà fait de grandes villes comme Strasbourg et Montpellier, serait un signe fort et pourrait impulser une nécessaire action nationale.

Commenter

  1. Enzo2014 29/11/2018 à 21:55:56

    pauvre animaux quand je les vois dans ces cages ça me fait mal au coeur j'espère qu'ont va pouvoir faire quelque chose pour tout ces animaux que ce soit animaux sauvages ou animaux domestiques ils ne mérite pas tout ça et si ont pouvais arrêter tout ces ***********
  2. totoml 06/10/2018 à 00:01:41

    Tout ceci ne serait-il pas tout simplement politique et financier ? Il serait très simple pour la ville de Paris d’interdire et d’éradiquer les cirques de la capitale. Pourquoi cela traîne t-il ? Les images du tigre qui fait un malaise, une crise d’épilepsie et que le dresseur tire par la queue et arrose pour lui refaire reprendre le spectacle, ne sont-elles pas suffisantes pour vouloir interdire les animaux dans les cirques. Il faudrait envoyer ces images et d’autres, aux dirigeants pour leur mettre le nez dedans !
  3. lotus2003 05/10/2018 à 21:42:28

    Je croyais que Paris, la capitale de la France aimait et respectait les animaux. Mais, là c'est tout le contraire, elle contribue à la maltraitance animale, comme notre roi qui aime les chasseurs, c'est vraiment honteux. les cirques, c'est sans animaux, un point, c'est tout.