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Politique

Castration des porcs, broyage des poussins, abandons : enfin quelques annonces du ministre de l'Agriculture

La castration à vif des porcelets sera interdite à la fin 2021, une avancée importante mais pas suffisante pour le bien-être animal. ©Pixabay /yairventuraf

(Avec AFP) - Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a annoncé (17/11/19) qu'il allait lancer une mission parlementaire sur les abandons d'animaux de compagnie, et que la castration à vif des porcelets "sera interdite" à la fin 2021. La Fondation 30 Millions d'Amis déplore toutefois que le modèle de l'élevage intensif, auquel sont opposés plus de 8 Français sur 10, ne soit toujours pas remis en question.

"Il est absolument scandaleux d'abandonner plus de 100.000 animaux de compagnie par an, chiens ou chats, dont une grande partie est euthanasiée, et dont l'autre heureusement est accueillie par des bénévoles", s’est insurgé Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture en charge du « bien-être animal », interrogé au Grand Jury RTL-Le Figaro-TF1/LCI dimanche 17 novembre 2019.

Un rapport sur l'abandon dans les 6 mois

Il a réitéré à cette occasion son souhait de confier une mission parlementaire sur cette question à un député. La mission devra dire "quelle est la situation exactement aujourd'hui". "Il faut des chiffres, quelque chose qui soit non discutable (...) et expliquer aux Françaises et aux Français qu'il y a des règles", a-t-il dit. Elle sera lancée "dans les jours qui viennent" et rendra un rapport dans les six mois. Une bonne nouvelle pour la Fondation 30 Millions d'Amis, qui mène chaque année de grandes campagnes de sensibilisation contre les abandons d'animaux. En octobre 2019, elle a fait parvenir au ministre de l'Agriculture ainsi qu'à 240 parlementaires 10 pistes législatives pour lutter contre les abandons d'animaux.

Concernant les animaux de ferme, "il y a des pratiques qu'il faut faire évoluer. Les choses doivent prendre un peu de temps, ce n'est pas du jour au lendemain, mais il y a deux ou trois sujets sur lesquels le gouvernement est déterminé", a souligné Didier Guillaume sur RTL, affirmant en avoir parlé avec "l'ensemble des professionnels" et avec "les associations"… Une "concertation" affichée que ne lui reconnaissent pas les ONG de protection animale, car contrairement au ministère de la Transition écologique et solidaire, qui a, dès le mois d’avril 2019, engagé de véritables discussions avec elles en organisant des groupes de travail sur la question des cirques, des zoos et des delphinariums, le ministre de l'Agriculture, lui, s'est contenté de prises de position unilatérales, sans dialoguer avec les défenseurs des animaux.

Fin de la castration à vif et du broyage des poussins

Toutefois, après de nombreux atermoiements, Didier Guillaume a enfin annoncé quelques mesures concrètes comme la fin de la castration à vif des porcelets et du broyage des poussins. "La castration des porcelets, la castration à vif, sera interdite en 2021, à la fin de l'année ", a-t-il annoncé. "On verra la décision qui sera prise" sur la manière dont il faudra castrer, "mais fin d'année 2021, on arrêtera la castration des porcelets à vif, il faudra faire autre chose, il faudra une anesthésie", a-t-il poursuivi.

Concernant le broyage des poussins, M. Guillaume avait déjà indiqué que cette pratique "aujourd'hui n'est plus supportable" et devrait être interdite fin 2021 également. "Si on le fait tout de suite, qu'est ce qui se passe ? Il n'y a plus d'œufs", avait-il ajouté au micro de France Inter fin octobre 2019, en réponse à une question sur la pression des associations pour obtenir des mesures immédiates sur le bien-être animal.

Cette décision a été prise en concertation avec l'Allemagne, a rappelé le ministre. Il a indiqué qu'il y aurait en début d'année 2020 une réunion avec les filières française et allemande concernées ainsi que des chercheurs français et allemands pour "aller plus vite".

A quand une remise en cause de l'élevage intensif ?

Si la Fondation 30 Millions d'Amis se réjouit bien évidemment de la fin de la castration à vif des porcelets et du broyage des poussins, elle déplore toutefois que le modèle de l'élevage intensif ne soit pas remis en cause par le ministre de l'Agriculture. Plus de 8 Français sur 10 sont favorables à l’interdiction de ce mode d'élevage source d'intolérables souffrances pour les animaux (sondage Fondation 30 Millions d'Amis Ifop - 2019), et qui concerne environ 80 % des bêtes élevées dans notre pays.

Lors de son passage au Grand Jury RTL-Le Figaro-TF1/LCI, le ministre de l'Agriculture a même été jusqu'à nier l'existence de fermes-usines en France ! Pourtant, les exemples ne manquent pas : la "ferme des 1000 vaches" dans la Somme (autorisée à n’accueillir "que" 700 bovins comme le rappelle France Culture) ; un élevage de 1300 porcs dans le Tarn ; un élevage de 190 000 poules pondeuses dans le Morbihan ; 20 000 poulets par bâtiment en moyenne dans deux élevages de l'Aube et de l'Yonne ; une exploitation de 213 000 cailles dans la Drôme...