Quatre cerfs majestueux ont été tués lors d’une partie de chasse à Fontainebleau (77) mi-janvier 2024. Des naturalistes confient à 30millionsdamis.fr l’émoi que provoque la mort de ces grands cervidés et leur inquiétude quant à l’influence de la chasse sur la raréfaction de la faune sauvage.
« Ils étaient les seigneurs et l’âme de la forêt de Fontainebleau. Ils étaient puissants et majestueux. Nous n’entendrons plus leurs longs raires résonner au brame. » Le photographe animalier Pierre Crançon déplore la mort de quatre grands cerfs élaphes, tués lors d’une partie de chasse, le 15 janvier 2024, à Arbonne-la-Forêt en Seine-et-Marne.
Cet habitué des lieux avait la chance de pouvoir observer et capturer des clichés de ces animaux majestueux, toujours dans le plus grand respect, et ce depuis des années… Des cerfs dont il se sentait proche au point de les qualifier « d’amis ». « Ça me fait de la peine de voir ces grands cerfs exterminés de la sorte, confirme le photographe Valdet Galica sur sa page Facebook. On s’attache à ces animaux ».
S’il pointe du doigt les quotas d’animaux « à prélever » fixés par les préfets dans chaque département, le photographe animalier Yannick Dagneau, joint par 30millionsdamis.fr, dénonce aussi « le manque de transparence dans les comptages ». En effet, ces relevés sont actuellement du seul ressort de l’Office National des Forêts (ONF) qui constate, à la louche, des populations plutôt stables. Or, sur le terrain, les effectifs diminuraient drastiquement !
« Croyez les passionnés qui arpentent la forêt au fil des saisons et ceci depuis de nombreuses années : le constat est dramatiquement unanime », assure Yannick Dagneau, lui-aussi bien coutumier des lieux. Ce Bellifontain sillonne la forêt toute l’année depuis plus de 25 ans pour immortaliser, grâce à son objectif, ses habitants sauvages. S’il admet qu’il est impossible de connaître ces lieux « par cœur », il assure qu’il les connaît « très bien ». Et malheureusement, « il ne fait aucun doute que la population de cerfs est en chute libre, tempête-t-il. La mort de ces 4 grands cerfs, c’est la goutte d’eau ! »
Et évidemment, le « roi de la forêt » n’est pas le seul à succomber sous les balles des chasseurs : biches, chevreuils, daims, sangliers… « C’est toute la forêt qui est impactée », tance Y. Dagneau. « Qu’on ne me parle pas de "nécessaire régulation", ajoute Pierre Crançon. À ce rythme, il n’y aura bientôt plus rien à entendre ni à voir dans nos forêts ; que laisserons-nous à nos enfants ? »
Yannick Dagneau veut désormais aller plus loin en créant une association « pour une forêt vivante » qui « sensibilisera le public à la disparition de la faune sauvage ». Il est hors de question de laisser la forêt de Fontainebleau, ou n’importe quelle autre forêt domaniale, se vider ainsi de ses habitants sauvages !
D’autres grands cerfs, aimés et connus des photographes ou promeneurs, ont été abattus lors de parties de chasse à tir ou à courre, y compris en plein brame !
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