Trois mois après une première enquête, L214 dénonce à nouveaux les pratiques violentes d’un abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes (Côte-d’Or). Une nouvelle plainte déposée contre l’établissement. Selon le baromètre de la Fondation 30 Millions d’Amis mené par l’Ifop, 86 % des Français sont opposés à l’abattage des animaux sans étourdissement préalable.
Après un dépôt de plainte, l’établissement a été en demeure le 18 avril par la préfecture de Côte d’Or pour des « manquements » dans le procédé d’abattage rituel à la suite d’une inspection. Mais le 24 juillet 2024, soit trois mois plus tard, L214 publie une nouvelle enquête, mentionnant un « constat plus qu’alarmant ». « Il n’y a aucun changement pour les animaux », dénonce l’association dans un communiqué.
En Europe, la réglementation impose que l’immobilisation des animaux d’élevage soit maintenue jusqu’à l’état d’inconscience lorsque l’abattage se produit sans étourdissement. « Pourtant, des bovins tout juste égorgés sont relâchés du box de saignée encore conscients et donc sensibles à la douleur », déplore L214. D’autres reprennent conscience après l’étourdissement au pistolet à tige perforante : « Leur souffrance est indescriptible », alerte l’association.
Les infractions relevées par l’État n’ont toutefois entrainé aucun changement dans la mise à mort des animaux. Une nouvelle vidéo publiée montre des animaux en état de souffrance. Les bovins redressent la tête et le tronc, bougent leurs pattes, se débattent sur la table d’affalage ou une fois suspendus par une patte… des signes « évidents d’un état de conscience et de sensibilité à la douleur », s’indigne l’ONG dans le communiqué. « Le 28 mai, sur 132 animaux abattus, 92 montrent des signes de conscience évidents au moment de leur mise à mort », ajoutent les lanceurs d’alerte.
Des contrôles étatiques sans conséquence apparente
A l’issu d’un premier contrôle en avril 2024, « la préfecture annonçait que Bigard avait prononcé l'arrêt provisoire des abattages rituels pour les veaux et les gros bovins dits « hors gabarit », prévient L214. L’enquête avait alors déclenché un contrôle des services vétérinaires de la préfecture, un audit et l’ouverture d’une enquête par le procureur de la République du tribunal judiciaire de Dijon (21), toujours en cours selon l’association. Le groupe Bigard s’est quant à lui abstenu de toute communication.
Après la mise en demeure de l’établissement, la préfecture de Côte-d'Or a assuré à l’AFP qu'un contrôle effectué en mai 2024 a constaté que les mesures correctives "ont bien été mises en place par l'exploitant". "La nouvelle vidéo diffusée par L214 est en cours d'analyse", a-t-elle précisé.
Un nouveau recours à la justice
Pour L214, cette nouvelle enquête publiée démontre que « les services de l’État [sont] totalement inefficaces ». « En choisissant de ne pas agir quand il y a des infractions ayant des conséquences gravissimes pour les animaux, a réagi Sébastien Arsac, porte-parole de l’association. Nous appelons les politiques à ouvrir le débat sur une réduction de 50 % du nombre d’animaux tués d’ici 2030 ».
A la suite de cette nouvelle vidéo remise au bureau du procureur, L214 demande la fermeture immédiate de l’abattoir, et dépose une nouvelle plainte pour mauvais traitements. Le procureur de la République du tribunal judiciaire de Dijon, Olivier Caracotch, a confirmé à l'AFP la réception d'une "plainte complémentaire", actuellement "en cours d'analyse".
8 Français sur 10 opposés à l’abattage sans étourdissement
Selon le baromètre de la Fondation 30 Millions d’Amis mené par l’Ifop, 86 % de nos concitoyens sont résolument opposés à l’abattage sans étourdissement préalable des animaux, et ce, qu’elles qu’en soient les raisons.
Commenter
Vous souhaitez déposer un commentaire dans cette liste de discussion ? Pour ce faire, il faut vous créer un compte. La création de compte est GRATUITE : Créez votre compte ou bien identifiez vous.
0 commentaires