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Partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis, le centre Apus Apuces veille sur la faune sauvage

Soigné au centre Apus Apuces, ce martinet prend son envol vers la liberté ! ©Apus Apuces

Le centre de soins de la faune sauvage du Loiret – Apus Apuces – se mobilise au quotidien pour secourir la faune sauvage en détresse, victime le plus souvent des activités humaines. La Fondation 30 Millions d’Amis salue le dévouement de ces anges-gardiens, sans qui d’innombrables animaux ne pourraient survivre.

Soigner, relâcher, sensibiliser. Depuis 2009, le centre de soins Apus Apuces – partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis – recueille et soigne les animaux sauvages en détresse, blessés ou malades, pour les relâcher dans leur environnement naturel. En 2022, ce sont plus de 1300 animaux qui ont séjourné dans ce centre de soins.

Pour mener à bien ses missions, l’association peut compter sur le dévouement de ses bénévoles et sur la réactivité des particuliers qui découvrent et rapatrient les animaux en détresse. Une poignée d’âmes bienveillantes s’efforce ainsi de réparer les effets préjudiciables du facteur humain. En effet, exception faite des lésions infligées par les chats, les activités anthropiques sont les principales causes justifiant les prises en charge des pensionnaires.

Collisions routières, changement climatique, chasse illégale…

Les chocs routiers sont responsables de nombreuses blessures, notamment chez les rapaces qui chassent régulièrement à proximité des routes. Or, « un choc routier peut nécessiter plusieurs semaines voire plusieurs mois pour qu’un rapace retrouve un état de santé correct, déplore la présidente du centre, Corinne Larivière-Dantan. Sans compter les traitements médicamenteux lourds et coûteux. » Fin 2022, une buse variable a été prise en charge après une violente collision routière qui lui avait bloqué la digestion, nécessitant un traitement long et onéreux pour l’aider à digérer.

 

Un choc routier peut nécessiter plusieurs mois pour qu’un rapace retrouve une santé correcte.

C. Larivière-Dantan

En témoigne également l’interminable convalescence de la première buse arrivée au Centre en 2022 : « Son séjour a duré 255 jours, explique Corinne L.-D. Il faut dire qu’elle revient de loin ; après un gros choc, elle souffrait d’une hémorragie interne ainsi que d’un important trouble neurologique qui lui avait complètement retourné la tête. » Son relâcher, immortalisé en images, n’en était que plus émouvant ! Un peu plus tôt, une chouette hulotte retrouvait, elle-aussi, la liberté, quelques jours après avoir été retrouvée coincée dans un conduit de cheminée. Il n’est malheureusement pas rare que des chouettes se retrouvent ainsi prisonnières. D’où l’intérêt, pour éviter ce type d’accident, d’apposer un grillage ou un filet de sécurité en haut du conduit.

« Le dérèglement climatique, avec les canicules et sécheresses qu’il impose, nous amène aussi de nombreux animaux, ajoute la Présidente. Illustration avec une jolie salamandre trouvée sur une autoroute début janvier 2023 alors qu’elle devrait être en pleine hibernation. » Heureusement, le petit amphibien a pu être relâché dans un endroit bien plus adapté à ses besoins. Les oiseaux aussi, sont victimes du changement climatique : ceux arrivés au centre durant l’été 2022 étaient extrêmement déshydratés. D’où l’importance d’installer, lors des périodes caniculaires, des abreuvoirs, à l’ombre, dans les jardins ou balcons, et de renouveler l’eau chaque jour.

Plus rare heureusement, mais non moins choquante : l’histoire d’une chouette prise dans un piège à glu. Une pratique pourtant jugée illicite par le Conseil d’Etat et la Cour de justice de l’Union européenne au motif qu’elle est susceptible de causer des dommages irrémédiables à des espèces capturées non ciblées. Et pour cause, si la chouette a pu être sauvée au terme d’une longue convalescence, malheureusement, un rouge-gorge – espèce protégée – a succombé au piège. « À son arrivée, la petite chouette était épuisée, affamée et couverte de colle sur son aile droite et son dos, fustige le Centre de soins. Deux bénévoles ont passé trois heures consécutives à appliquer de l’argile verte ventilée en poudre, et ont essayé de la nettoyer du mieux qu’elles ont pu. » Sa réhabilitation fut particulièrement longue. « Si vous êtes témoin d’une telle pratique, prévenez immédiatement l’Office Français de la Biodiversité (OFB), compétent pour constater ce genre d’infraction », recommande Apus Apuces.

Des espèces nécessitant des soins particulièrement minutieux

De par leurs besoins spécifiques, certaines espèces demandent une attention particulière. Parmi elles : les rouges-gorges, fréquemment accueillis au Centre de soins tout au long de l’année. « Ces tout petits oiseaux peuvent vite prendre beaucoup de place car, étant particulièrement territoriaux, ils ne tolèrent pas la cohabitation avec un congénère, prévient Corinne. Ces oiseaux sont très vifs et leurs fugues sont fréquentes ! » Plus généralement, l’ensemble des passereaux sont fragiles et facilement stressés. Pour leur éviter un stress fatal, il est essentiel de les manipuler avec précaution et agilité. De même, certains rapaces, à l’instar des chouettes chevêches, nécessitent beaucoup de prudence lors de leur contention. « Leur technique d’intimidation peut paraître drôle lorsqu’on les découvre puisqu’elles se massent en groupe, dévisageant l’intrus et se relèvent haut sur leurs pattes, les unes après les autres, sourit la Présidente. On voit ainsi des petites têtes dépasser alternativement du groupe, l’effet rendu est plutôt comique. »

Les martinets noirs recueillis en grand nombre d’avril à septembre requièrent également une grande patience de la part des soigneurs. Leur prise en charge est d’autant plus délicate qu’ils vivent essentiellement en vol et se nourrissent dans les airs. Ils sont donc incapables de se nourrir seuls s’ils sont à terre. « Il faut ainsi les nourrir à la main, idéalement quatre fois par jour. Lorsque l’on a 40 ou 50 martinets, cela prend un temps considérable, confie C. Larivière-Dantan. De plus, ces acrobates du ciel doivent remplir des critères précis pour être relâchés sans danger : leur plumage doit être impeccable, leur poids optimal et leur forme générale satisfaisante. » Leur réadaptation à la vie sauvage implique, à cette fin, des séances d’entraînement au vol en espace clos mais assez vaste pour leur permettre de retrouver une force musculaire suffisante. « Si leur état général n’est pas assez bon pour repartir au moment de leur migration (généralement entre juillet et début août au plus tard), nous les gardons au centre une année supplémentaire afin de leur apporter les meilleures chances possibles », précise la Présidente.

Quel que soit l’animal recueilli, la plus belle récompense de ce travail acharné demeurera son retour… à la liberté !