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Biodiversité

Ces animaux alliés indispensables contre le réchauffement climatique, les pollutions et leurs conséquences

Certaines espèces animales rendent des services démesurés dans la lutte contre changement climatique et pollution. ©Adobestock.

De nombreuses espèces sauvages rendent d’immenses services environnementaux. 30millionsdamis.fr explique en quoi les protéger est donc indispensable pour protéger l’humanité.

En 2022 ont eu lieu à un mois d’intervalle la COP 27 sur le changement climatique, et la COP 15 sur la biodiversité. Le télescopage de ces deux évènements a permis de souligner à quel point les crises du climat et de la biodiversité sont interdépendantes. De fait, lutter contre le changement climatique sans préserver une biodiversité déjà bien fragilisée serait contreproductif, tant le reste du règne animal (et le règne végétal) s’avèrent incontournables pour préserver la planète des pollutions en tous genres. Ces bienfaits fournis par les écosystèmes sont appelés « services écosystémiques ». Dans cette optique, toutes les espèces – de la plus petite à la plus grande – sont utiles et certaines nous rendent des services inestimables.

Le castor, gardien des rivières et des forêts

Ainsi des « espèces ingénieurs », qui se définissent par leur faculté à modifier leur environnement, le rendant, le plus souvent, bien plus résilient. La plus connue est probablement le castor. Son régime alimentaire particulier – il mange tiges et branches de certains arbres – et son habitat généralement semi-aquatique font de lui la seule espèce, être humain excepté, qui construit des barrages et des digues.

Ce faisant, il crée ou protège des zones humides, qui sont des puits de carbone et à ce titre atténuent le réchauffement climatique. Il maintient l’eau dans les cours d’eau l’été, ce qui limite les effets des incendies. Il contribue au maintien du niveau des nappes phréatiques. Il permet aussi, par ses canaux et ses barrages, de restreindre les dégâts des inondations (l’eau déborde plus tôt, loin des habitations humaines). En ouvrant le couvert forestier, il favorise aussi une plus grande biodiversité là où il est présent. Il est malheureusement parfois considéré comme un « nuisible » en raison des supposés dégâts qu’il peut occasionner aux cultures (surtout intensives) ou aux forêts exploitées.

Pour autant, alors qu’il avait failli disparaître d’Europe au début du XXe siècle, il est en pleine reconquête grâce aux réintroductions (il y en avait environ 14000 en France en 2020). Espèce protégée, il demeure fragile en Europe en raison de sa faible diversité génétique qui le rend vulnérable à diverses maladies.

 

Les lombrics, protecteur des sols

Autre espèce ingénieur, tout aussi essentielle, le lombric (l’appellation renvoie en réalité à plusieurs espèces ). Allié bien connu des jardiniers, c’est aussi par son régime alimentaire que ce célèbre ver de terre modifie son environnement, qu’il rend là encore nettement plus résilient aux pollutions de toutes sortes. Il se nourrit en effet des matières organiques présentes dans le sol, ou à sa surface (selon les espèces). Il permet ainsi l’aération du terrain, une augmentation des matières organiques dont se nourrissent les plantes (ce qui favorise leur croissance et, pour l’agriculture, leur productivité), un accroissement de l’humidification des terres. Il diminue même les effets de la pollution en dispersant les polluants des sols. Animaux très communs, les différentes espèces de lombric sont en régression depuis plusieurs années : sensibles aux pesticides, menacés par des espèces invasives… la prise de conscience de son importance, relativement récente, doit aller de pair avec une stratégie de soutien. Il est aussi une espèce « bioindicatrice », c’est-à-dire que sa présence et l’état de santé de ses populations à un endroit donné donne une bonne indication de la pollution des sols (en particulier par certains pesticides).

 

Les requins, soldats des herbiers sous-marins

Moins direct, mais tout aussi important est l’apport des requins. Si ce superprédateur des océans est connu pour ses facultés carnassières, il joue aussi un rôle fondamental pour les écosystèmes océaniques. Au-delà de sa place au sommet de la chaîne alimentaire qui lui confère la fonction essentielle de régulateur des autres espèces, une étude a montré qu’en faisant fuir les herbivores, il protège les herbiers sous-marins ce qui, dans certaines conditions, permet de les pérenniser. Or, les herbiers sous-marins sont des puits de carbone de sorte que, bénéfice inattendu de la présence des requins, ils seraient aussi des alliés dans la lutte contre le réchauffement climatique (sachant qu’il a été calculé que les océans capteraient environ 30% du carbone atmosphérique issu des activités humaines, cet apport est essentiel).

 

Les baleines, puits de carbone des océans

Les grandes espèces de baleines (baleine bleue, rorqual…) fournissent aussi d’immenses services écosystémiques par… leur mort. Comme chacun sait, les baleines sont des animaux gigantesques. Lorsqu’elles meurent, dans la majorité des cas, leur corps, plus dense que l’eau, tombe au fond de l’eau, jusqu’à échouer sur le plancher océanique. Dans ce milieu où les sources de nourriture sont rares, ces dépouilles de baleines permettent à des écosystèmes entiers d’exister, maintenant donc une biodiversité qui serait en difficulté sans elles. Surtout, ce phénomène participe très significativement à ce qu’on appelle la « pompe à carbone océanique », par laquelle le carbone est stocké dans l’océan, et n’est donc pas rejeté dans l’atmosphère. En effet, les baleines se nourrissent essentiellement de krill, qui lui-même se nourrit de phytoplancton (grosso modo des végétaux microscopiques). Ce phytoplancton, via la photosynthèse, absorbe du CO2 pour produire de l’oxygène. Dès lors, les baleines, à leur mort, sont notamment emplies de carbone. Celui-ci se dissout dans l’eau en dessous de – 20° (et ne va donc pas dans l’atmosphère, il est «stocké »). La température étant très basse dans les abysses, le carbone stocké par les baleines durant leur vie ne gagne pas l’atmosphère. Les baleines sont donc en quelque sorte des puits de « carbone » par elles-mêmes, et les quantités stockées sont importantes.

Ces quatre exemples, loin d’être exhaustifs, démontrent que de nombreuses espèces jouent un rôle essentiel dans l’atténuation des effets des activités humaines. Comme d’autres, les espèces citées sont menacées, à des degrés divers. Pourtant, les protéger, c’est aussi protéger l’humanité.