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Deux renards pendus au panneau d’entrée d’une ville de Saône-et-Loire !

Les dépouilles de deux renards ont été retrouvées pendues à un panneau... Un acte choquant pour le maire de la ville et ses habitants. ©Jean-Claude Lhoste

Deux cadavres de renards ont été découverts pendus, à l’entrée de Dracy-Saint-Loup (71), suscitant l’indignation du maire, des habitants et des internautes (28/11). La Fondation 30 Millions d’Amis dénonce un acte odieux et réitère sa demande de retirer le renard de la liste des espèces considérées comme « nuisibles ».

Une scène barbare ! Deux renards ont été retrouvés pendus au panneau d’entrée de la ville de Dracy-Saint-Loup, en Saône-et-Loire. C’est une habitante qui a retrouvé les deux dépouilles. « C’est la preuve que la bêtise humaine n’a pas de limite » a-t-elle déclaré au micro de France 3 Bourgogne-Franche-Comté.

Tués par tir, piégeage ou déterrage

Aussitôt alerté, le maire s’est indigné face à cet acte incompréhensible : « On n’arrive pas à comprendre, ça nous dépasse, a confié Jean-Claude Lhoste à la presse locale (Le Journal Saône-et-Loire). C’est de la cruauté, il n’y a aucune raison de les exposer là ». Des internautes et défenseurs de la cause animale ont également exprimé leur colère sur les réseaux sociaux : « En 2022, certains s’amusent à exhiber l’horreur et la cruauté », tempête le photographe Laurent Baheux sur Twitter.

La gendarmerie a lancé une enquête pour retrouver les auteurs des faits. Malheureusement, même s’ils étaient identifiés, ces derniers ne pourraient pas être poursuivis pour maltraitance animale. Non seulement, les animaux sauvages libres ne bénéficient d’aucune protection pénale, mais pire : les renards sont classés comme « espèce susceptible d’occasionner des dégâts » et peuvent, à ce titre, être piégés en tout lieu, déterrés avec ou sans chien et – sur autorisation préfectorale – tués par tirs toute l’année. Au total, 600 000 renards seraient ainsi abattus chaque année en France, selon l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis.

Sensibles, curieux et sociables

 

Dans les lieux où ils ne sont pas traqués, les renards sont curieux et sociables. 

A. Favre - Photographe animalier

Pourtant, le goupil est doué d’une grande sensibilité et d’une intelligence remarquable. « En France, la chasse a profondément traumatisé les renards ; le simple bruit de l’appareil photo les fait fuir, déplore Adrien Favre, photographe animalier et fasciné par le canidé roux. Au contraire, dans les lieux où ils ne sont pas traqués, les renards se révèlent curieux et sociables. ».

Certains ont même réussi à nouer des liens forts avec des renards sauvages. Depuis l’été 2018, le photographe Bruno-Gilles Liebgott côtoie quotidiennement une renarde qu’il a baptisée Fifine : « Quand elle me regarde, il y a beaucoup de douceur dans ses yeux ; jamais la moindre trace d’agressivité, s’émerveille-t-il sur 30millionsdamis.fr. Elle est une amie, une confidente, une messagère. » 

Aux Etats-Unis, le musicien Andy Thorn joue, chaque jour, des airs de banjo à quelques goupils qui le visitent ! « Voir ces animaux majestueux illumine mes journées », a-t-il confié à 30millionsdamis.fr. Chacune de ces « groupies » à fourrure revêt une vraie personnalité : « Le mâle surnommé ‘Foxy’ est incroyablement cool ; la femelle qui l’accompagne parfois a un fort tempérament ! » Mais s’il a tissé un lien de confiance étonnant avec ces rouquins, Andy garde à l’esprit que le renard reste un animal sauvage et imprévisible : « Ils vont et viennent à leur guise, précise le musicien. Dans ces secteurs où la chasse est légale, il est essentiel pour les goupils de garder une distance vis-à-vis des humains. »

Un rôle précieux à jouer

Sensible et curieux, le renard est également l’un des auxiliaires les plus précieux pour l’équilibre des milieux naturels. Du reste, les dégâts et maladies qu’on lui impute sont loin d’être avérés, bien au contraire : il possède des vertus écologiques et sanitaires indiscutables, reconnues par les agriculteurs eux-mêmes. D’une part, en régulant naturellement les petits rongeurs qui ravagent les cultures, le renard joue un rôle d’autant plus utile qu’à défaut de prédateur naturel, les agriculteurs luttent contre la prolifération des rongeurs en utilisant la bromadiolone, un produit chimique hautement toxique qui empoisonne de nombreux animaux, y compris domestiques. D’autre part, « le renard nettoie la nature des proies malades et freine la propagation de la maladie de Lyme qui affecte les humains », assure l’Aspas. « Le bon fonctionnement des écosystèmes dépend de chacune des espèces, résume Bruno-Gilles Liebgott. Et cela ne peut se faire qu’à la condition de les laisser vivre ».

Enfin, la volonté de prévenir les dommages importants à la propriété ne saurait pas plus justifier la destruction du goupil… pour la simple raison que des moyens de protection permettent de préserver les lieux privés de ses éventuelles intrusions !

Sortir le renard de la liste des « nuisibles »

De son côté, la Fondation 30 Millions d’Amis intime au ministre de la Transition écologique et solidaire Christophe Béchu de sortir le renard de la liste des « ESOD ». Plus largement, elle réitère sa demande visant à réévaluer la réglementation relative aux espèces « nuisibles », qu’elle juge – avec 52 autres ONG – « inéquitable, biaisée et orientée exclusivement vers la destruction »Primo, le classement ne prend nullement en compte les services écosystémiques rendus par les espèces visées, dont certaines – comme le renard – sont classées ESOD malgré l’absence de dégradations significatives et avérées. Deuxio, l’impact de la destruction de ces animaux n’a fait l’objet – depuis l’entrée en vigueur du dispositif en 2012 – d’aucune évaluation. Tertio, le classement fait fi des méthodes alternatives aux mises à mort, telles que les moyens de protection. La pétition lancée à cette fin a recueilli plus de 74 000 signatures. Un vœu malheureusement ignoré par le gouvernement qui a prolongé, en juin 2022, la validité de l’arrêté triennal du 3 juillet 2019 sur la destruction des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts », reconduisant ainsi à l’identique la liste des espèces « nuisibles » jusqu’au 30 juin 2023…