Abattu contre le grillage d’un institut médico-éducatif

L’arrêté ministériel du 25 février 2019 impose, « en grande vénerie », de gracier un animal aux abois ou au ferme lorsqu’il se trouve « à proximité de zones commerciales ou artisanales, de bureaux et d’établissement accueillant du public. » Pourtant, les valets n’arrêtent pas la chasse, malgré les protestations de certaines bénévoles sur place.

« Un coup de fusil résonne. Le cerf est abattu quasiment contre le grillage de l’Institut, déplore l’association. Soit à moins de 150 mètres des premiers bâtiments accueillant les enfants handicapés de l’IME. » Quelques secondes après le coup de feu, des enfants sont d’ailleurs aperçus le long du grillage, à quelques mètres du lieu de tir, des veneurs et des chiens de chasse…

Un cas loin d’être isolé

Cet acte illicite (pris en méconnaissance d’un acte réglementaire), dangereux (pour la sécurité des personnes et des animaux) et traumatisant (pour le cerf qui n’y survivra pas) est malheureusement loin d’être isolé. Début novembre 2022, un cerf a été abattu par un équipage de chasse à courre après s’être réfugié dans une zone urbanisée, à Pont-Sainte-Maxence (60). Le maire de la commune, qui avait interdit en 2018 la chasse à courre dans l’agglomération à proximité des secteurs urbanisés, a porté plainte. Un peu plus tôt, en pleine saison des amours, un autre équipage de chasse à courre traquait et tuait deux cerfs à Compiègne, l’un d’eux, lourdement handicapé (il n’avait que 3 pattes) ayant été abattu derrière une maison.

Pour éviter ces dérives insupportables, la Fondation 30 Millions d’Amis réitère auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Christophe Béchu sa demande d’abolir la chasse à courre. Un vœu soutenu par l’opinion publique puisque près de 8 Français sur 10 demandent l'interdiction de cette pratique d'un autre temps (Baromètre Fondation 30 Millions d'Amis /Ifop, 2022). La pétition que la Fondation 30 Millions d’Amis a lancée à cette fin a recueilli plus de 285 000 signatures.